Cinéma

10 anecdotes sur Le Parrain, avant de le (re)voir sur Paramount Channel

L'affiche iconique du film "Le Parrain". © Paramount Pictures

Préparez-vous à une belle soirée cinéma : le grand classique de Francis Ford Coppola est rediffusé ce soir, à 20h40 sur la chaîne disponible depuis la box SFR. Avant de vous replonger dans la célèbre histoire des Corleone, on vous propose de (re)découvrir quelques anecdotes sur ce film, encore largement considéré comme l'un des plus grands chefs-d'œuvre du 7ème art.

#1 "Mario Puzo's The Godfather"

Avant d'être le monument cinématographique que l'on connaît aujourd'hui, Le Parrain était un roman, un véritable best-seller même, paru en 1969. Le film, sorti tout juste trois ans plus tard dans les salles obscures, a d'ailleurs été co-écrit par Francis Ford Coppola, son illustre réalisateur, et Mario Puzo, l'auteur du livre. Et il se murmure que le cinéaste aurait souhaité créditer l'écrivain dans le titre du film, tant celui-ci est resté fidèle à l'histoire originale, en l'appelant Mario Puzo's The Godftaher — à la manière de Bram Stroker's Dracula, qu'il réalisera des années plus tard… C'est finalement tout récemment que Coppola a fini par voir son vœu exaucé, avec un autre, à l'occasion de la réédition du troisième volet en fin d'année dernière. La fameuse 3ème partie de la saga, qu'il a par ailleurs toujours voulu appeler La Mort de Michael Corleone, est ainsi devenue, en VO, Mario Puzo’s The Godfather Coda : the Death of Michael Corleone. Oui, bon, ça fait un peu long quand même…

#2 Quand la mafia s'en mêle

Sachant que Le Parrain rencontrait déjà un franc succès en librairie au début des années 1970, la nouvelle de son adaptation au cinéma n'a pas plu à tout le monde. La Ligue de défense des droits civiques des Italo-Américains — une organisation créée par Joseph Colombo, le chef d'une des Cinq familles new-yorkaises de la Cosa Nostra, alias la mafia sicilienne — a en effet tenté de mettre un terme au projet. Face aux différentes mesures d'intimidation, la production s'est vue forcée de négocier avec les real-life gangsters. Résultat : à aucun moment vous n'entendrez les mots "mafia" et "Cosa Nostra" prononcés dans le film, mais vous verrez en revanche quelques vrais mafiosi y apparaître…

#3 Une mâchoire de "bulldog"

D'aucuns s'accorderont à dire que Marlon Brando était un bel homme. Il n'y a qu'à voir ses premiers pas au cinéma dans Un tramway nommé désir, au début des années 1950, pour s'en assurer. Alors certes, deux décennies plus tard, l'acteur avait vieilli, mais il apparaissait franchement méconnaissable sur l'affiche du Parrain. Pour cause : outre la petite moustache, c'est sa mâchoire qui a été radicalement transformée pour le film. Dès les essais, Marlon Brando avait eu l'idée de fourrer ses joues de cotons pour donner "un air de bulldog" à son personnage. Sur le tournage, c'est un appareil dentaire qu'il portait, spécialement conçu pour marquer ces traits emblématiques sur le visage de Don Corleone, depuis à jamais gravé dans les mémoires.

#4 Une voix tout autant iconique

Il n'y a pas que la mâchoire qui a fait la légende de Don Vito Corleone au cinéma. Sa voix, aussi, aura marqué les esprit. Quand le Parrain parle, c'est toujours sur un ton rauque, susurré, qui donne l'impression de cordes vocales fatiguées — ce qui n'empêche pas que quand le Parrain parle, tout le monde écoute… Pour donner cet autre trait si caractéristique à son personnage, Marlon Brando se serait inspiré d'un mafioso, un vrai, du nom de Frank Costello. L'un des plus célèbres membres du crime organisé de son époque, devenu populaire aux États-Unis après une audition filmée au tribunal, qui avait été retransmise à la télévision au début des années 1950. C'est d'ailleurs celle-ci qui aurait servi à l'acteur pour incarner Vito Corleone, alors que ce véritable parrain du monde réel faisait d'ailleurs partie des quelques gangsters qui ont servi d'exemple à Mario Puzo pour créer son iconique personnage.

#5 Les tout premiers pas de Sofia Coppola au cinéma

Francis Ford Coppola s'est amusé à enrôler de nombreux membres de sa propre famille pour son film. Alors que sa petite sœur Talia Shire a incarné Connie Corleone dans toute la trilogie, le réalisateur a aussi embauché sa mère, son père ainsi que ses enfants en tant que figurants. Même Sofia Coppola, qui est pourtant née pendant le tournage ! Celle qui a par la suite tracé sa propre route derrière la caméra, avec des films acclamés comme Lost in Translation, Virgin Suicides ou encore Marie-Antoinette, a en effet fait ses tout premiers pas au cinéma dans Le Parrain. Vous voyez, le bébé de la scène du baptême, un petit garçon du nom de Michael Rizzi ? Eh bien c'était elle, à seulement 3 semaines ! Pour la petite info, la jeune actrice réapparaîtra ensuite dans le troisième volet, quelque 20 ans plus tard, sous les traits de Mary Corleone.

#6 Un thème qui sonne familier…

C'est l'une des musiques de film les plus connues au monde. Et pourtant, le célèbre thème du Parrain n'était même pas un original… Nino Rota l'avait en effet déjà utilisé dans un autre film, Fortunella d'Eduardo de Filippo, sorti en 1958. Écoutez-le, vous verrez que l'instrumentation a beau être différente, c'est de toute évidence le même air. Un petit recyclage qui n'est pas passé à l'époque : le célèbre compositeur italien a vu sa nomination aux Oscars pour Le Parrain lui être carrément retirée. Mais qu'importe, il aura tout de même pu se consoler avec un Golden Globe et un Grammy… Puis finalement un Oscar aussi, deux ans plus tard, pour Le Parrain 2. Et ce bien que le thème soit resté le même.

#7 Un invité surprise

Parmi les nombreuses scènes cultes du Parrain, il y a celle d'ouverture, où l'impressionnant Don Corleone, assis derrière son bureau, caresse un chat. L'image est devenue mythique, ayant même servi pour l'affiche du film. Pourtant, l'apparition du félin dans cette séquence introductive n'était pas prévue au programme… Le chat en question était un chat errant, que Marlon Brando a trouvé dans les studios Paramount pendant le tournage. Et la petite histoire veut que le minou, si heureux de se retrouver dans les bras de l'acteur (d'ailleurs ça se voit à l'écran !), ronronnait si fort qu'une grande partie du dialogue, inaudible, a dû être ré-enregistrée par la suite.

#8 L'incroyable destin de Robert De Niro

Vous le savez, c'est au casting du Parrain 2 que figure Robert De Niro. Mais saviez-vous en revanche qu'il avait bien failli apparaître déjà dans le premier volet ? Encore largement méconnu à l'époque, il avait en effet décroché un rôle dans Le Parrain original, celui de Paulie Gatto, le chauffeur de Vito Corleone. Mais dans un improbable échange, dont seules les grosses sociétés de production ont le secret, l'acteur a finalement laissé sa place pour qu'Al Pacino puisse être dans le film, sous les traits de l'éminent Michael Corleone. De Niro, lui, s'est alors retrouvé à jouer le rôle qui était prévu pour Al Pacino dans un autre film, The Gang That Couldn't Shoot Straight. Mais Francis Ford Coppola ne l'a pas oublié, et le micmac aura même été des plus avantageux pour le jeune acteur puisqu'il a ainsi pu incarner un personnage bien plus important dans la suite du Parrain : le jeune Vito Corleone. Un rôle déterminant pour sa carrière, qui lui a d'ailleurs permis de décrocher son premier Oscar.

#9 Le scandale des Oscars

Alors qu'Al Pacino a boycotté les Oscars en 1973, fâché de n'être nommé "que" dans la catégorie du Meilleur second rôle alors qu'il estimait avoir plus de temps d'écran que Marlon Brando (c'est vrai que sur 3 heures de film, l'interprète de Don Corleone apparaît en tout et pour tout moins d'une heure !), ce dernier a remporté la statuette du Meilleur acteur… mais l'a refusée. Le comédien a envoyé une jeune Amérindienne, du nom de Sacheen Littlefeather, sur la scène à sa place, lui demandant de refuser le prix et de lire un long discours en son nom, pour protester contre le traitement réservé aux Natifs-Américains aux États-Unis et notamment dans l'industrie du cinéma. Un évènement qui a laissé toute l'assemblée bouche-bée, partagée même entre huées et applaudissements, mais qui quoiqu'il en soit reste à jamais gravé dans l'histoire de la prestigieuse cérémonie.

#10 Cette offre que nul ne peut refuser…

Parmi les répliques cultes du Parrain, vous vous souviendrez certainement de celle-ci (à lire avec l'accent, c'est mieux) : "Je vais lui faire une offre qu'il ne pourra pas refuser." Une phrase qui veut tout dire, si bien qu'elle est répétée à plusieurs reprises, quoique parfois formulée de différentes manières, dans tous les films de la trilogie. Un peu à la manière d'un "J'ai un mauvais pressentiment" dans la saga Star Wars… Et d'ailleurs, histoire de vous donner une dernière petite anecdote pour la route, sachez que les deux réalisateurs étaient de grands amis, si bien que George Lucas n'était jamais bien loin sur le plateau du Parrain, ayant même participé au montage de quelques scènes !

Maintenant que vous savez (presque) tout sur Le Parrain, il n'y a plus qu'à vous replonger dans le film ! Le grand chef-d'œuvre de Francis Ford Coppola est diffusé ce mercredi soir, à 20h40 sur Paramount Channel. Une chaîne disponible, on le rappelle, depuis la box SFR.

Sources : IMDb, Allociné