
3 bonnes raisons de voir Comment je suis devenu super-héros sur Netflix
C'est un petit événement. Un film de super-héros made in France vient d'atterrir, ce vendredi 9 juillet, sur la plateforme de streaming. Alors bon, peut-être que, comme nous quand on a appris l'existence de ce projet, vous resterez quelque peu dubitatif face à cette information. C'est qu'on a du mal à imaginer le septième art hexagonal rivaliser avec les blockbusters hollywoodiens, d'autant moins avec des acteurs comme Benoît Poelvoorde et Leïla Bekhti pour jouer aux vengeurs masqués… Et pourtant. On a regardé le long-métrage signé Douglas Attal, et franchement ça vaut le détour !
Qui l'eut cru. Nous qui pensions qu'il n'y avait que les Américains pour maîtriser l'art de la super-production, avec des personnages en collants ou en cape arborant fièrement les couleurs de la bannière étoilée pour défendre les valeurs de la patrie de l'Oncle Sam, nous voilà bluffés. Finalement, nous aussi en France, on est capable de faire des films de super-héros. Enfin, il y en a un qui a réussi le pari aujourd'hui : Douglas Attal, avec Comment je suis devenu super-héros, un long-métrage surprenant, qui vient de débarquer sur Netflix.
Son secret ? Ne pas essayer de copier Marvel. C'est tout bête, mais il fallait le faire, de trouver sa propre signature pour aller au bout de ses ambitions, sans tomber dans le ridicule… Voici les principaux ingrédients d'une recette qui gagne.
#1 Se réapproprier le genre, check
Est-ce vraiment une bonne idée de s'attaquer à un genre qui a été vu et revu, avec une avalanche de contenus super-héroïques ces dernières années qui tentent, les uns après les autres, d'innover, d'offrir d'autres points de vue, d'explorer parfois un filon humoristique, bref de se réinventer ? On va être honnête, on s'est vraiment posé la question, et en lisant le synopsis de Comment je suis devenu super-héros, on s'est dit d'ailleurs qu'il sonnait quelque peu familier… "Une société où les surhommes sont banalisés et parfaitement intégrés". Voilà qui nous rappelle vaguement The Boys, la série choc et gore d'Amazon Prime Video, où les Supers sont devenus de véritables produits marketing. Ici aussi, il y a un peu de cela, avec quelques êtres dotés de super-pouvoirs qui en ont fait leur gagne-pain, en donnant des spectacles d'illusionnisme ou en jouant dans des publicités… On continue la lecture : "Une mystérieuse substance procurant des super-pouvoirs à ceux qui n'en ont pas se répand." Là on pense tout de suite à Project Power, estampillé Netflix lui aussi, qui pour le coup part exactement du même prédicat. Il y a de quoi froncer les sourcils.
Mais s'il y a effectivement des ressemblances ici et là sur le papier, à l'écran le film ne s'apparente en réalité à rien que l'on ait pu déjà voir. D'abord parce que, contrairement au roman du même nom de Gérald Bronner qui l'a inspiré, il se situe à Paris, de nos jours. Un Paris ultra authentique, avec ses rues étroites, ses petites boutiques d'alimentation générale, ses postes de police qui ne paient pas de mine, nos collègues de BFM qui jouent le jeu dans un vrai (faux) journal télévisé… Ça change de l'ambiance spectaculaire dans les grandes tours new-yorkaises ou les bases militaires cachées dans le désert de l'Ouest américain ! Puis, de manière générale, le film de Douglas Attal ne fait pas dans le grandiloquent. Il ne faut surtout pas s'attendre à un blockbuster à balle d'action et d'effets spéciaux comme à Hollywood, même s'il y en a un peu tout de même (on y reviendra). Non, à vrai dire, ce long-métrage joue plutôt dans le domaine d'un bon thriller policier. Et c'est sans doute ce qui fait que ça marche. Plutôt que d'enchaîner les bastons, on entre un peu plus dans la psychologie des personnages. Surtout, l'intrigue est bien ficelée, avec un méchant qui ne l'est pas gratuitement, comme on finit par le découvrir… On se laisse d'ailleurs surprendre par quelques rebondissements, malgré une fin somme toute assez prévisible. Mais on lui pardonne.
#2 Faire des effets spéciaux pas dégueu, check
Venons-en maintenant à la question qui fâche. Comment faire un film de super-héros, sans les moyens hollywoodiens ? Parce qu'il faut le souligner : Comment je suis devenu super-héros a été réalisé avec un "petit" budget de 15 millions d'euros. Alors oui, c'est déjà bien plus que la plupart des productions hexagonales, mais c'est peanuts comparé aux plus de 300 millions déboursés pour les derniers Avengers, par exemple… Du coup, c'est raté ? Eh bien non, tout simplement car, on l'a énoncé plus haut, Douglas Attal n'a pas cherché à multiplier les scènes à grand spectacle. Less is more, comme on dit encore en anglais. Bien que l'on voit tout de même régulièrement des pouvoirs surhumains en action - des flammes qui sortent des mains et des éclairs des yeux, notamment - on est bien loin des longues séquences clairement entièrement tournées sur fond vert pour laisser la magie du CGI faire le reste. De quoi donner une dimension assez réaliste au film.
Vous remarquerez aussi qu'au niveau des costumes, un aspect pourtant très important dans les films de super-héros hollywoodiens (qui doit coûter à lui seul quelques dollars), ici on ne fait pas dans l'extravagance. On ne voit d'ailleurs que trois costumes de vengeurs masqués à proprement parler, mis en avant pour rappeler une époque révolue où une petite task force de super-héros avait été montée pour combattre le crime… Et même là, si ce n'est pour l'un d'entre eux peut-être, leurs apparats restent bien sobres. On avait demandé il y a quelques années à Aleksi Briclot, un Frenchie de chez Marvel qui a aussi œuvré sur ce film, à quoi pourrait ressembler un justicier bien de chez nous. Eh bien on a notre réponse. C'est une certaine normalitude, cette volonté de faire une œuvre plus réaliste que spectaculaire, qui semble caractériser le genre super-héroïque à la française. Et ce n'est pas plus mal.
#3 Trouver un casting crédible, check
Pour finir, un mot sur ceux qui ont eu la lourde responsabilité d'incarner ces super-héros français. Car bien qu'il soit joli, le casting du film est quelque peu étonnant. Mais c'est juste qu'on n'a pas vraiment l'habitude, en fait, de voir des acteurs du cinéma hexagonal jouer à ce jeu-là. Qui aurait, franchement, parié sur Benoît Poelvoorde et Leïla Bekhti pour incarner des êtres dotés de super-pouvoirs ? Et pourtant, encore une fois, on finit par y croire. Un peu parce qu'ils n'usent pas trop de leurs capacités surhumaines, certes… Mais quand ils le font, c'est finalement suffisamment bien fait pour que ça reste crédible. L'actrice française a simplement, il faut dire, les pupilles qui s'agrandissent quand elle a des visions. Quant au comédien belge, son pouvoir de téléportation est déjà plus impressionnant, mais le truc - et c'est là qu'il joue bien son rôle - c'est que celui-ci lui joue des tours…

Puis à leurs côtés, il y a Pio Marmaï et Vimala Pons, les deux vrais acteurs principaux de Comment je suis devenu super-héros, qui se présentent quant à eux comme deux policiers lambdas, forcés de travailler ensemble pour démanteler ce curieux trafic de drogues super-héroïques. Plus "normales", leurs performances impeccables (et leur alchimie…), avec d'un côté un flic désabusé accro aux bonbecs et de l'autre une partenaire au contraire surmotivée, participent beaucoup au fait que l'on s'accroche, d'entrée de jeu, au film. Sans parler de Swann Arlaud, qui incarne un vrai bon méchant, avec un côté sociopathe à fleur de peau qui nous fait un peu penser à Gary Oldman dans Léon… On ne vous en dit pas plus. À vous de vous laisser surprendre maintenant par cette jolie pépite !
Laissez-vous séduire par Comment je suis devenu super-héros, désormais disponible sur Netflix. Une plateforme de streaming proposée en option chez SFR, à partir de seulement 7,99 euros par mois pour 1 écran, sinon à 11,99 euros par mois pour 2 écrans, ou bien à 15,99 euros par mois pour 4 écrans. Des offres sans engagement.
Source : Netflix
