
Cruella : Emma Stone et Emma Thompson jouent de cruelles rivales
Après Maléfique, incarnée par Angelina Jolie, la maison aux grandes oreilles met aujourd'hui à l'honneur un autre de ses plus célèbres méchants personnages. Comment la vilaine créatrice de mode des 101 dalmatiens est-elle devenue cette femme cruelle, obsédée par les manteaux de fourrures ? C'est ce que nous invite à découvrir Cruella, nouvelle adaptation en prises de vue réelles du classique Disney, signée Craig Gillepsie, qui vient de faire son entrée dans les salles obscures de l'Hexagone ce mercredi 23 juin. Le duo d’actrices qui porte ce film avec autant de classe que de vilenie raconte cette extravagante expérience.
Plutôt que de venir concurrencer le remake, déjà tourné en live-action dans les années 1990 des 101 dalmatiens, et faire de l’ombre à l’impeccable performance de Glenn Close, Cruella se présente comme un préquel du classique Disney. Emma Stone y incarne une version jeune de l'illustre antagoniste, quand elle n'avait pas encore (totalement) sombré du côté obscure - et qu'elle se faisait d'ailleurs encore appeler Estella... Vivant alors dans le Londres des années 1970, d'une arnaque à une autre exécutées en compagnie de ses acolytes Jasper et Horace, son destin se retrouve lié à celui d'une femme absolument perfide : la baronne von Hellman, interprétée par Emma Thompson, une grande figure de la mode que la jeune Estella admire mais qui va vite se sentir menacée par son talent. Une féroce rivalité s'installe alors, entre cette créatrice de la vieille école qui n'est pas prête à laisser sa place et la styliste en herbe qui cherche à imposer sa griffe. Quitte à parfois dépasser les limites…
Ce Cruella nous offre ainsi pas qu'un, mais bien deux personnages délicieusement vilains ! Loin de l'univers enfantin des 101 dalmatiens, et surfant d'ailleurs sur une vague punk-rock jubilatoire, ce nouveau long-métrage en prises de vue réelles est à la fois noir et extravagant, drôle et intense, spectaculaire et décalé, à l’image de ses (anti-)héroïnes. "Ils ont vraiment laissé Craig et Tony (Gillespie et McNamara, les réalisateur et scénariste, ndlr.) faire ce qu’ils voulaient", soulignait ainsi Emma Stone en conférence de presse le mois dernier, avant d’estimer que le long-métrage "est définitivement sombre pour un film Disney". L’actrice et sa rivale de choc à l’écran, Emma Thompson, ont longuement chanté les louanges de leurs personnages, ayant vraisemblablement pris grand plaisir à explorer la méchanceté dans sa forme la plus immorale, vicieuse et délicieusement cruelle, lors de cet entretien virtuel avec les médias. Extraits.
Des 101 dalmatiens à Cruella…
Emma Stone : J’adorais le dessin animé des 101 dalmatiens. Surtout le fait que les chiens ressemblaient à leurs maîtres, j’ai toujours trouvé ça très drôle ! Et je trouvais que Cruella était un personnage tellement amusant. (...) Mais ça a été un processus très long, d’environ quatre ans avec différents scénaristes et différentes idées, et par moments on pensait qu’on finirait par ne même plus faire ce film sur Cruella. Parce que ça a beau être un personnage génial et intéressant, il fallait lui trouver un univers qui fasse réellement sens et qui permette de faire un bon film, dans lequel on sentirait qu’elle appartient vraiment. Et je trouve que dans ce contexte des années 1970, on retrouve la Cruella des 101 dalmatiens mais pas entièrement, puisqu’on lui a créé une toute nouvelle histoire - même s’il y a des clins d’œil amusants aux 101 dalmatiens, évidemment.
Estella ou Cruella…
Emma Stone : Ce qui est intéressant, c’est qu’il y a une sorte de rejet d’Estella à un moment donné… Je trouve qu’Estella est mignonne, mais elle n’est pas vraiment entière. Donc je dirais qu’il y a quelque chose de séduisant chez Cruella, parce qu’elle est qui elle est. Elle est en pleine acceptation de soi et autonomie. Après, cela étant dit, elle fait des choses, dépasse certaines limites, que je ne franchirai probablement pas… Mais pour être honnête, j’ai quand même une petite préférence pour Cruella.
L’introduction d’un nouveau personnage cruel, la baronne von Hellman...
Emma Thompson : Si mon mari était là, il dirait : "Elle n’a même pas eu besoin de jouer !" Je me suis tellement amusée à interpréter ce personnage, sachant que ça fait plusieurs années que je demandais à jouer un vrai vilain. Et j’ai passé des décennies à jouer ce que ma mère appelait "d’honnêtes femmes en robe". Maintenant j’ai pu jouer une femme vraiment méchante en robe ! Et, mon dieu, les robes... Je me suis éclatée. À chaque fois qu’Em et moi on arrivait sur le plateau, on se regardait, on se tournait autour, comme si on était des sculptures, des œuvres d’art - ce qui était un peu le cas. En un sens, c'est tout un tas de personnes qui a participé à créer la baronne, et moi j’entrais juste en jeu pour dire les répliques.
Un personnage très dur et totalement égoïste…
Emma Thompson : Elle est complètement endurcie, et croit en la dureté. C’est ce qui est intéressant chez elle. Comme Emma, je suis très intéressée dans le côté sombre des personnages féminins, parce qu’on leur permet rarement d’être sombres. On est toutes censées être gentilles et honnêtes, n’est-ce pas ? Mais la baronne, elle est tellement résolue, prête à tout. Elle dit d’ailleurs quelque chose de fabuleux dans le film : "Si je n’avais pas été déterminée, il aurait sans doute fallu que je range mon génie dans le fond d’un tiroir." Comme tant de femmes de génie, qui n’ont jamais pu en faire quelque chose. Donc bien que, comme Em l’a fait remarquer, je ne suivrai pas nécessairement la voie qu’elle a prise, son engagement envers sa propre créativité est assez admirable et, je pense, sans doute, difficile.
Dans un combat La baronne vs. Cruella, la gagnante serait…
Emma Thompson : La baronne je pense, parce qu’elle est plus lourde… Elle n’aurait qu’à s’allonger sur Cruella, elle finirait par réussir à l’étouffer comme ça ! Mais à vrai dire elle n’y arriverait même pas, parce que Cruella serait trop rapide… Elle ferait comme Luke Skywalker qui détruit un AT-AT Walker en l’entourant d’une corde dans L’Empire contre-attaque, un de mes films préférés.
Sortez le tapis rouge pour Cruella qui arrive en salle ce mercredi 23 juin 2021. Après avoir ainsi profité d'une belle sortie cinéma, chose qui vous aura certainement manqué, on vous invite à poursuivre la séance depuis le confort de votre canapé, en replongeant en famille dans l'univers des 101 dalmatiens avec le dessin animé original ou le film en live-action, disponibles aussi bien en VOD sur la box SFR que sur la plateforme de streaming Disney+, bien sûr. C'est d'ailleurs le moment d'en profiter : celle-ci est actuellement proposée en pack avec Canal+, dans une offre limitée à seulement 24,99 euros par mois (pendant 2 ans) !
