
Festival de Gérardmer : on a trouvé le Grand prix du festival ?
SFR Actus continue son périple cinématographique au Festival international du film fantastique de Gérardmer. Ce vendredi 31 janvier 2020, troisième jour des festivités nous découvrons deux nouveaux films en compétition : Saint Maud et The Vigil.
Près de la moitié des films de la sélection officielle ont déjà été diffusés au Festival de Gérardmer. La compétition est plus serrée que jamais et on se demande qui récompensera le jury présidé par Asia Argento. S'agira-t-il d'un film qu'on a déjà vu ou d'une projection à venir ?
Si la perle rare se fait encore attendre, on n'a pas non plus trouvé le film qui mettra tout le monde d'accord avec un bon "j'ai détesté". Il semblerait bien que cette troisième journée de festival vienne répondre à nos attentes en la matière avec deux longs-métrages : Saint Maud de la Britannique Rose Glass et The Vigil de Keith Thomas.
Saint Maud, Grand prix potentiel de Gérardmer ?
La réalisatrice britannique Rose Glass nous offre son premier film à la 27e édition du Festival de Gérardmer. Un thriller contemplatif qui prend place sur la côte anglaise avec Maud, une infirmière à domicile extrêmement pieuse, un peu trop même. Elle s'installe chez Amanda, ancienne danseuse affaiblie pas son cancer qui accuse la décadence de ses années folles et sa mort qui approche à grand pas. Maud se confie donc une mission : sauver l'âme de sa patiente. Facile, pour elle, persuadée qu'elle reçoit les messages de Dieu. Mais dans sa quête, elle est tourmentée par un terrible secret. On assiste donc, durant les 1h23 de Saint Maud, à l'évolution de cette relation atypique et acariâtre, entre glauque et malaise.
Décomposé en deux temps, Saint Maud nous offre un long-métrage très asymétrique. Une première partie, très lente, une ambiance franche et polie, typiquement britannique, qui se caractérise par un calme et une certaine sérénité qui dérange. Mais tout est beaucoup trop lent. Les événements s'accélèrent au milieu du film et on entre dans une toute nouvelle dimension. Le malaise est remplacé par le dégoût. La lenteur s'efface pour faire place à la folie et une grande question : Maud est-elle vraiment touchée par la grâce de Dieu, ou est-elle complètement folle ? Une interrogation qui nous tient en haleine jusque dans les dernières secondes du film.
Mais là où Saint Maud peut vraiment faire du chemin au Festival de Gérardmer, c'est avec sa réalisation et sa photographie qui sont absolument exceptionnelles. Pour un premier film, on est surpris par l'œil de Rose Glass qui réalise un sans-faute, malgré des effets spéciaux moyens, probablement en raison d'un manque de budget. Saint Maud est donc le candidat parfait pour recevoir le Grand prix du jury cette année. De notre côté, c'est un bon 3/4 : de très bonnes idées et un excellent produit, mais peut mieux faire niveau gestion du rythme.
The Vigil, jump scares à gogo
Nous sommes vendredi soir, il est 19h30 et nous attendons patiemment la projection du prochain film en compétition, The Vigil. L'histoire d'un jeune juif américain, Yakov, ayant tourné le dos à sa religion, qui se retrouve embauché pour veiller toute une nuit sur un corps, tradition du judaïsme orthodoxe. Bien entendu, nous sommes à Gérardmer, tout ne se passe pas comme prévu. Juste avant la séance, le réalisateur du film, Keith Thomas annoncera à la salle "I did this film to scare the shit out of you". Autant dire que de ce point vu là, il tient ses promesses. C'est une nuit d'horreur qui attend Yakov, traqué par une ombre effroyable dans la maisonnette glauque où il semble piégé.

La critique de The Vigil est loin d'être aisée. Difficile de parler d'un film qui n'a pas vraiment de propos. Qui ne présente pas de spécificité particulière autre que de nous offrir un bon divertissement spécifique. Avons-nous eu peur ? Définitivement. Nous souviendrons-nous du film lors de la cérémonie de clôture ? Probablement, on en tremble encore. Mais dans quelques mois, ce sera probablement une autre paire de manches.
The Vigil rentre dans la catégorie de ces films d'horreur complètement oubliables, qui se reposent essentiellement sur des jump scares et sur une bande son tonitruante, presque indigeste. Oui il y a un petit peu de fond, on en apprend légèrement sur la mythologie juive, sans que ce soit vraiment poussé bien loin. Un divertissement assez creux auquel nous attribuons la triste note de 1/4.
Seuls trois films en compétition pour le Grand prix du 27e Festival international du film fantastique n'ont pas encore été diffusés. Saint Maud, coup de cœur de cette troisième journée, aura-t-il un concurrent sérieux les prochains jours ?
