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Cinéma

Jean-Luc Godard en 5 films

Jean-Luc Godard lors de la présentation de "Film socialiste" au Cinéma des Cinéastes, le 18 juin 2010 à Paris, France © MIGUEL MEDINA / AFP

C'est la triste nouvelle qui est tombée dans la matinée de ce mardi 13 septembre : le légendaire réalisateur Jean-Luc Godard s'est éteint, à l'âge de 91 ans. Pour lui rendre hommage, quoi de mieux que de (re)découvrir quelques-uns de ses chefs-d'œuvre, comme Le Mépris, Pierrot le Fou, ou À bout de souffle, évidemment.

Il était l'une des figures mythiques du cinéma français, et même mondiale. Avec François Truffaut, Éric Rohmer, Claude Chabrol et bien d'autres, Jean-Luc Godard incarnait la Nouvelle Vague, ce fameux mouvement du cinéma français apparu à la fin des années 1950, par lequel jure encore tous les réalisateurs contemporains. Critiques aux Cahiers du cinéma, les quatre amis ont voulu passer derrière la caméra, et faire des films qui se voulaient le miroir de la société de l'époque. D'autres, comme Agnès Varda, Alain Resnais ou Jacques Demy, partageaient leur vision, et ont rejoint le mouvement. Le reste appartient à l'histoire du cinéma, que Jean-Luc Godard aura marqué de son immense empreinte, comme les cinq films de cette sélection vont vous le rappeler.

À bout de souffle (1960)

Après plusieurs courts-métrages réalisés entre 1955 et 1959, dont Une histoire d'eau avec François Truffaut en 1958, Jean-Luc Godard sort son premier long-métrage en 1960. Et il ne s'agit pas de n'importe quel film. Car en plus d'être considéré comme fondateur de la Nouvelle Vague, À bout de souffle restera LE chef-d'œuvre parmi les chefs-d'œuvre de Jean-Luc Godard. On vous dirait bien qu'il s'agit d'un film à avoir vu au moins une fois dans sa vie, mais les autres de cette sélection aussi. Commencer une rétrospective Godard par À bout de souffle est donc toujours une bonne idée, sauf si vous êtes du genre à vouloir garder le meilleur pour la fin...

À bout de souffle, c'est l'histoire d'un jeune voyou fougueux, Michel Poiccard, incarné par Jean-Paul Belmondo, qui vole une voiture à Marseille et tue un gendarme en moto en rejoignant Paris. Recherché, il tente de reconquérir Patricia, une étudiante américaine dont il s'est épris, et qu'il veut emmener en cavale avec lui. Film de gangster en noir et blanc aux dialogues affûtés, À bout de souffle est considéré depuis sa sortie, et à juste titre, comme un monument du cinéma français. Qui a eu le droit à une bande-annonce caractéristique des films de Godard, très loin de celles ultra-dynamiques que l'on peut désormais voir dans les salles obscures :

Le Petit soldat (1960)

Il ne faudra pas attendre très longtemps pour retrouver un film de Jean-Luc Godard au cinéma, puisque la même année qu'À bout de souffle sort Le Petit soldat, qui marque le début de sa collaboration avec l'actrice Anna Karina. Celle-ci avait en effet refusé d'apparaître dans À bout de souffle en raison d'une scène dénudée. Ce n'était donc que partie remise, d'autant plus qu'elle deviendra la muse, puis la femme de Godard peu de temps après. Très différent du premier film du réalisateur, Le Petit soldat sera censuré à sa sortie, car traitant d'un sujet beaucoup trop sensible pour l'époque : la guerre d'Algérie. Une première prise de position qui amorce la suite de la filmographie du réalisateur, désormais incontournable.

Le Mépris (1963)

Adaptation d'un roman de l'écrivain italien Alberto Moravia, Le Mépris voit Jean-Luc Godard diriger Brigitte Bardot et Michel Piccoli, pour une vraie mise en abîme du cinéma. L'histoire suit en effet Paul Javal, un scénariste parisien, et son épouse Camille, qui rejoignent le réalisateur Fritz Lang (dans son propre rôle) sur le tournage d'un film en Italie. Mais rien ne va se passer commé prévu, avec les intentions déplacées d'un producteur qui vont mettre à mal le couple.

Pierrot le Fou (1965)

Jean-Luc Godard retrouvera plusieurs fois Jean-Paul Belmondo après À bout de souffle, et notamment pour un autre des films incontournables de "Bebel", Pierrot le Fou. À la base, le couple à l'écran devait être constitué de Michel Piccoli et Sylvie Vartan, mais le refus de cette dernière a incité Godard à choisir sa femme Anna Karina, qui tourne alors pour la sixième fois sous sa direction, comme nous l'indique Allociné, aux côtés donc de Belmondo. L'étonnante histoire d'un homme qui abandonne sa vie de famille du jour au lendemain pour partir dans un road trip qui lui réserve bien des surprises...

Sauve qui peut (la vie) (1980)

Après une période très politisée, suite aux événements de Mai 68, des films qui rencontreront moins de succès et de nombreuses expérimentations, Jean-Luc Godard revient au cinéma avec Sauve qui peut (la vie) en 1980, un film qui fait partie de ses grands classiques. Au casting, on retrouve Jacques Dutronc, Nathalie Bay et Isabelle Hupert, qui incarnent des personnages torturés, placés au centre d'un film au format bien particulier. Pensé comme une partition musicale, Sauve qui peut (la vie) se compose de quatre mouvements : l'imaginaire, la peur, le commerce et la musique.

Bonus : Le Redoutable (2017)

Attention, il ne s'agit pas d'un film de Jean-Luc Godard, mais d'un film SUR Jean-Luc Godard. Le Redoutable est en effet le biopic-hommage de Michel Hazanavicius (The Artist, OSS 117) au réalisateur, se concentrant sur sa vie entre 1967 et 1969, donc couvrant plus particulièrement les événements de Mai 68. Louis Garrel incarne Jean-Luc Godard et multiplie les répliques cinglantes et traits d'esprit qui étaient la marque de fabrique du réalisateur culte. Un film fun qui permet de comprendre un peu mieux un personnage haut en couleurs.

(Re)plongez dans la filmographie incontournable de Jean-Luc Godard, avec ces six titres et bien plus encore, disponibles en VOD chez SFR, à l'achat ou à la location.

Source : Allociné

Sébastien Delecroix
https://twitter.com/seb_o_matic Sébastien Delecroix Rédacteur