Le titre ne nous disait rien, les acteurs pas grand chose non plus. Mais c'est en voyant Les Lignes courbes de Dieu se hisser tranquillement dans le Top 10 quotidien des films les plus regardés en France sur Netflix qu'il a attiré notre attention. On s'est alors empressé de visionner ce long-métrage espagnol d'Oriol Paulo, connu notamment pour le film Mirage avec le Professeur de La Casa de Papel. Et on vous l'annonce : au bout de ses 2 heures 35, on en a eu le cerveau complètement retourné ! Décryptage d'un thriller psychologique qui rend fou.

Les lignes courbes de Dieu : de quoi ça parle ?

Attention, spoilers : cet article résume toute l'intrigue du film, jusqu'à son dénouement.

Alice Gould (Bárbara Lennie), une détective privée qui mène une vie confortable et assez calme, décide de se faire interner dans un hôpital psychiatrique pour les bienfaits d’une enquête. Pour cause, Garcia del Olmo (Lluís Soler), un ami de son mari, lui a demandé de l’aide pour découvrir ce qui est arrivé à son fils, décédé lors d'un séjour dans ce même hôpital psychiatrique. L’affaire a été classée par l’établissement comme un suicide, mais del Olmo ne semble pas croire aux dires du personnel. Alice Gould monte donc tout un stratagème pour intégrer l’hôpital en tant que patiente : elle feint la paranoïa, réussit à obtenir un courrier de son médecin et ruse pour obtenir la signature de son mari pour une demande d’internement volontaire.

Pendant des semaines, la détective va se renseigner et étudier les formes de paranoïa afin de feindre la sienne à la perfection. Une performance crédible, voire un peu trop... Alors qu’Alice, devenue Alicia, commence à mener son enquête, les choses se compliquent quand elle est accusée du meurtre d’un autre patient. Le personnel la perçoit en conséquence comme un réel danger, et le seul allié qu’elle pensait avoir en interne, le docteur et directeur Samuel Alvar (Eduard Fernández), déclare n’avoir jamais échangé avec elle. Le piège se referme sur Alice Gould… Son mari tout comme son médecin sont injoignables, et le réel Garcia del Olmo se présente à l’hôpital, affirmant ne pas la connaître, ce qui rend sa version des faits difficile à croire. La détective est de ce fait placée parmi les patients avec des troubles psychiatriques sévères.

Grâce à l’aide d’Ignacio Urquieta (Pablo Derqui) et d’autres patients, Alice sème le désordre dans l’hôpital et en profite pour s’enfuir. Mais alors qu’elle parvient enfin à atteindre le grillage et que les portes de la liberté s’ouvrent à elle, elle apprend qu’un patient est mort pendant la pagaille qu’elle a elle-même causée. La détective décide donc de faire machine arrière et de résoudre cet horrible crime dont la victime n’est autre que Remus, le jumeau de Romulus pour qui elle s’est prise d’affection. Forte de ses talents d'enquêtrice, Alice Gould va très rapidement trouver le coupable, et pourra profiter de la présence de la police pour dénoncer l’internement abusif qu’elle subit. Il semblerait en effet que son mari se soit volatilisé avec son argent : c'est lui qui aurait monté l'histoire de son ami ayant besoin d’aide de toute pièce, afin de dérober la fortune de sa femme. Alors que tout le monde croit dorénavant Alice, le conseil médical se réunit afin de voter pour sa sortie de l’établissement. Tout le personnel est d’accord, si ce n’est le directeur qui leur assure qu’ils sont en train de faire une grave erreur. Ce qui n'empêche pas le vote de pencher en la faveur de la détective, qui va pouvoir rentrer chez elle. Mais c’était sans compter sur l’arrivée de son médecin…

Un thriller psychologique qui nous laisse en suspens

Alors qu’on pensait ainsi que l’histoire touchait à sa fin, voilà que les dernières minutes du film viennent tout remettre en question. C'est la force des Lignes courbes de Dieu, qui parvient à nous faire douter jusqu'au bout. Tout au long de l'intrigue, on ne parvient pas à savoir si Alice Gould ment ou pas depuis le début, de nouveaux éléments venant très souvent déconstruire nos théories. Et le final est d’autant plus perturbant, pour ne pas dire frustrant, avec donc le médecin d’Alice qui se présente au conseil médical alors que celui-ci venait tout juste de la déclarer apte à quitter l’établissement. Surprise : il s'avère qu'il s'agit de l’homme que l’on voit au début du film, celui qui lui demande de l’aide pour enquêter sur la mort de son fils… Lorsqu’elle le voit arriver, Alice semble être victime d’une crise d’angoisse, un peu comme quelqu'un qui se serait fait démasquer. Et cet homme prononce une seule et unique phrase qui marque la fin du film : "Bonjour Alice, dans quoi vous êtes-vous encore fourrée ?"

C’est donc ici que s’achève Les Lignes courbes de Dieu, mais certainement pas nos questions ! Alice est-elle réellement folle, ou est-elle victime d’une machination de son mari ? Car bien que la fin nous donne l’impression qu’elle nous a tous bernés, on ne peut pas non plus oublier les preuves montrées tout au long du film comme quoi Alice Gould était réellement une détective privée. La frontière entre la raison et la folie se veut ainsi très fine, et l'on ne saura donc pas ce qu’il en est précisément de la personnalité de la protagoniste. Un suspense non résolu qui donne envie d'une deuxième lecture, pour tout analyser et déterminer si oui ou non Alice ment depuis le début.

Les Lignes courbes de Dieu est donc définitivement un film à voir (et revoir) sur Netflix. Et si vous êtes à la recherche d’autres titres dans le même genre, on vous recommande aussi Obsession Secrète et Irrémédiable, tous deux disponibles également sur la plateforme au N rouge.

Source : Netflix