
Notre avis sur Thor : Love and Thunder, encore plus délirant que Ragnarok
Thor est de retour au cinéma, et c'est peut-être parce qu'il est un Dieu qu'il devient le premier super-héros de Marvel à avoir le droit à quatre films à sa gloire. Mais que vaut ce Thor : Love and Thunder ? SFR Actus a pu le voir avant sa sortie en salles, ce mercredi 13 juillet, et découvrir une aventure encore plus axée sur la comédie que Thor : Ragnarok. Et par Odin, on ne pensait pas que c'était possible...
Pour ses débuts dans le Marvel Cinematic Universe, le Dieu nordique interprété par Chris Hemsworth a été moqué - à Thor ou à raison -, en raison de l'aspect un peu kitsch du personnage. En même temps, on parle d'un Dieu de la mythologie nordique qui manie un gros marteau magique et se déplace dans un arc-en-ciel. Pas facile pour le grand public, habitué à Batman et Spider-Man, de comprendre le délire de cette montagne de muscles aux longs cheveux blonds, ressemblant à un cosplayer du Seigneur des Anneaux. Il a fallu un peu de temps pour trouver le juste équilibre entre humour et action dans ses propres films, alors que tout se passait bien dans Avengers. C'est finalement l'arrivée de Taika Waititi, à la réalisation de Thor : Ragnarok en 2017, qui va insuffler une nouvelle énergie à cette saga, avec un humour décalé et une musique survitaminée. Un choix qui a divisé, mais qui a finalement su conquérir le public. Et autant vous prévenir tout de suite : si vous avez détesté Thor : Ragnarok, alors Thor : Love and Thunder risque de devenir votre pire cauchemar...
S'il y a bien une chose que l'on peut reconnaître à Kevin Feige pour le Marvel Cinematic Universe, c'est sa volonté de confier des projets aussi importants à des réalisateurs surprenants. Le choix de Taika Waititi en 2017 était particulièrement osé. Le réalisateur néo-zélandais était alors surtout connu pour son génial mockumentary What We Do in the Shadows, (ou Vampires en toute intimité en VF), décliné depuis en une série indubitablement parmi les plus drôles du moment. Si depuis, il a été oscarisé pour l'excellent Jojo Rabbit (2019), rien ne le prédestinait sur le papier à se retrouver aux commandes d'un tel blockbuster. Auquel il est parvenu à donner sa touche, loufoque, en laissant Chris Hemsworth improviser et s'amuser, et en multipliant les scènes absurdes. Après le succès de Thor : Ragnarok, Waititi se permet donc d'aller encore plus loin, pour le meilleur... et pour le rire.
Des vannes à Thor et à travers
On comprend dès les premières minutes que Thor : Love and Thunder est un film à part dans le MCU. Alors que Spider-Man : No Way Home et Doctor Strange in the Multiverse of Madness ont introduit la notion de multivers, Thor va lui rester dans son propre univers (déjà bien fourni), et vivre sa propre aventure. En fait, on a même l'impression que Thor : Love and Thunder veut surtout reprendre les choses là où Ragnarok les avait laissées, avec même la cohabitation de Thor avec les Gardiens de la Galaxie, pourtant incroyable dans les films Avengers, qui se termine rapidement, et de façon un peu surprenante (Thor et Star-Lord se disputaient la place de leader de l'équipe à la fin de Endgame). Finies les aventures spatiales pour Thor donc, qui revient sur Terre pour retrouver ses amis à New Asgard, alors qu'une terrible menace se précise : Gorr, le Massacreur de dieux, a décidé de... massacrer tous les dieux. Avec un nom comme ça, on pouvait s'en douter...
Comme annoncé depuis longtemps, Natalie Portman est de retour dans le rôle de Jane Foster, qui devient ici Mighty Thor, et peut à son tour soulever Mjöllnir, le marteau mythique, devenu plus puissant que jamais. Comment et pourquoi ? Nous ne vous en dirons rien pour ne pas vous spoiler, mais le retour de ce personnage (sauf quand elle joue la carte de l'humour), et la prestation assez incroyable (comme d'habitude en fait) de Christian Bale en vilain terrifiant (qui a failli ressembler à Voldemort), permettent d'apporter un peu de sérieux et de tension dramatique, au milieu d'une avalanche de gags et de tubes des Guns'N'Roses. C'est bien simple, par moments, Thor : Love and Thunder ressemble à un clip de metal géant. Le spectacle est donc total, et s'apprécie d'autant plus que le temps passe vite : générique compris (et il faut bien rester jusqu'à la fin, les deux scènes mid et post-génériques étant cruciales pour la suite), vous n'aurez qu'1h59 à passer au cinéma.
Nom de Zeus, c'est Russel Crowe !
Et c'est peut-être là le principal problème de Thor : Love and Thunder : tout va trop vite, et passe en un éclair. Notamment la scène d'attaque de New Asgard par Gorr, avec des ombres inquiétantes, qui instaurent une ambiance sombre en contraste total avec le reste du film, incroyablement coloré. À l'image de cette armure à l'allure un peu trop plastique de Thor, le faisant ressembler à une statuette des Chevaliers du Zodiaque. On aurait voulu en voir davantage sur Mighty Thor (peut-être une prochaine série sur Disney+ ?), ou rester un peu plus longtemps avec les dieux, pour un passage qui a fait beaucoup parler avec la sortie du film. Car oui, il y a Russel Crowe dans le rôle de Zeus, et ces minutes sont incroyablement délirantes, mais il y a aussi les fesses de Chris Hemsworth qui sont montrées. Et contrairement à la bande-annonce, dans le film, elles ne sont pas floutées...
Taika Waititi reprend quant à lui son rôle de Korg, qui devient dans Thor : Love and Thunder un peu l'équivalent du bonhomme de neige Olaf dans La Reine des Neiges. Il est concerné par l'action (avec même une phase évoquant Mimir de la mythologie nordique, les gens ayant joué à God of War sauront), mais il est aussi le narrateur, s'adressant aux spectateurs pour des scènes encore plus décalées que le reste du film. Et pour l'accompagner dans le comique de répétition, attendez-vous à rire en entendant des chèvres débiles de l'espace, ou en voyant un marteau magique faire une crise de jalousie. On sait, écrit comme ça, on dirait n'importe quoi, et c'est exactement ce qui vous attend pendant 80% du film, avant un dernier acte beaucoup plus sombre et surprenant...
Car il y a bien des enjeux dans ce grand délire, qui au final ressemble à un conte moderne pour enfants, et peut compter sur un passage graphiquement magnifique pour venir calmer un peu le jeu, après le déluge de chansons hard rock, de vannes et de couleurs qui s'abat sur les spectateurs. Et c'est bien quand la tragédie vient un peut flirter avec la comédie que ce Thor : Love and Thunder se laisse encore plus apprécier. Préparez-vous donc à en prendre plein les yeux... et les oreilles !
Source : Marvel Studios
