Cinéma

Vincent Cassel : sa critique acerbe d'Hollywood

Vincent Cassel au photocall du film "Irréversible, inversion intégrale", à la 76ème édition de la Mostra de Venise, le 31 août 2019. © ALBERTO PIZZOLI / AFP

Dans un entretien accordé à Paris Match alors qu’il est de retour dans les salles obscures avec Hors Normes, le nouveau film signé Olivier Nakache et Éric Toledano, l’acteur star de l’Hexagone n’a pas mâché ses mots en évoquant le cinéma américain…

"Je pense que le cinéma hollywoodien est mort." Vincent Cassel ne passe pas par quatre chemins lorsqu’on lui demande son avis sur l’évolution du septième art américain. Interviewé par Paris Match jeudi dernier, le comédien actuellement à l’affiche d’Hors Normes, certes connu pour son franc-parler, est sans équivoque quant à l’avenir de l’industrie outre-Atlantique. "On est en train d’assister aux derniers soubresauts d’un dinosaure qui a compris que c’était la fin", ajoute-t-il en effet.

Lui qui est bien familier des plateaux de tournages à Hollywood, ayant fait des apparitions remarquées des films à succès comme Black Swan, Les Promesses de l’ombre ou encore Ocean’s Twelve, semble ainsi définitivement lassé de ce que proposent les géants américains. "Ils produisent des conneries inodores, incolores. Comme le disait Gainsbourg, de la chanson, c’est un art mineur pour les mineurs", suggère-t-il à Paris Match. S’il ne cible pas un long-métrage en particulier, on devine bien les genres de films auquel Vincent Cassel pense en lâchant ces mots…

D’autant que ce n’est pas la première fois qu’il s’insurge ainsi, ayant estimé plus tôt dans le mois au micro de France Inter que Hollywood "continue à faire des blockbusters pour vendre du pop-corn, mais tout ça c’est creux, insipide, ça touche à sa fin". L’acteur semble donc être du même avis que les grands pontes du cinéma américain, Martin Scorsese et Francis Ford Coppola, qui s’en sont récemment pris à Marvel en arguant que les films de super-héros n’étaient tout simplement pas du cinéma.

Le petit écran représente-t-il l’avenir du grand ?

Sans s’attaquer à qui que ce soit, Vincent Cassel, lui, constate auprès de Paris Match que l’"on est dans une transformation profonde". Et de trouver une certaine forme d’espoir pour l’avenir du septième art dans la petite lucarne. "Est-ce la taille de l’écran qui importe aujourd’hui ?", questionne-t-il en effet, avant de décréter : "Cuaron ou Scorsese sur Netflix, cela montre que ce n’est pas la taille de l’écran qui détermine si c’est ou non du cinéma."

Ça tombe bien, parce qu’il sera lui-même à l’affiche d’une série – américaine, tiens donc – l’année prochaine. Vincent Cassel rejoint en effet le casting de Westworld, menée par Evan Rachel Wood, Ed Harris ou encore Tessa Thompson, pour sa troisième saison diffusée sur HBO outre-Atlantique et sur OCS en France. "Je me rends compte que la liberté à la télé est totale", affirme-t-il ainsi au magazine hebdomadaire, avant de regretter :

"Au cinéma, on ne peut plus dire ‘f*ck’ ou ‘sh*t’, on ne peut plus montrer son sexe ou ses seins, il ne faut pas parler de religion ou de sexualité. Il n’y a plus d’aspérités."

Quid du cinéma hexagonal ? "La France demeure l’un des rares pays où l’on peut faire un premier film, oser des choses", estime l’acteur qui ne manque pas de citer ses amis du collectif Kourtrajmé. Et de prévenir, quand même, au passage : "À ceux qui se plaignent que leur Vérité si je mens ! 8 se plante, je réponds : bien fait pour vous !"

Sources : Paris Match, France Inter