
Retour à l’instinct primaire : rencontre avec Kelig et Louis
Enfin, le week-end ! Et le samedi soir sur RMC Découverte, c’est Retour à l’instinct primaire ! Dans le cinquième épisode, diffusé à 20h55, on retrouvera Kelig et Louis, lâchés dans leur plus simple appareil en pleine savane d’Afrique du Sud. Elle a 33 ans et pratique un sport de haut niveau en tant que combattante de MMA, lui en a 26 et bénéfice déjà de solides compétences de survie en tant qu’accompagnateur en montagne. Rencontre.
Qu’est-ce qui vous a attiré dans Retour à l’instinct primaire ?
Kelig : Moi c’est ce côté défi. Je n’y avais jamais pensé avant, alors quand on m’a proposé ça je me suis dit : "Ah, on me lance un défi ! J’adore ça, je vais tout faire pour y arriver !"
Louis : Comme Kelig, c’est le goût du défi qui m’a attiré, mais pas que. C’est profond, c’est quelque chose que j’ai en moi depuis toujours : la place de l’homme, c’est dans la nature. C’est vivre comme ça, en "autonomie". Donc c’était l’opportunité pour moi de vivre cette aventure réellement, sans trucages, sans échappatoire et de me confronter à ce que j’avais en tête…
Vous avez tout de suite accepté de participer à cette aventure ?
Louis : En fait, ce qui m’a refroidi, c’était l’idée que ce soit une émission TV. D’être filmé et tout, ce n’est pas mon délire, je n’avais pas forcément envie de passer à la télé. Par contre, après, quand on m’a envoyé un épisode, j’ai vu que c'était vraiment difficile pour les participants. Et ça, ça m’a carrément motivé ! Je me suis dit : "Moi aussi j’ai envie de me confronter à ça."
Kelig : Quand on m’a proposé l’émission, personnellement je n’avais pas de doute. Mais j’ai quand même demandé à mon conjoint si ça le dérangeait que je parte à l’aventure pendant peut-être un mois et que je sois nue avec quelqu’un d’autre. S’il avait mis son veto, ce qui est normal, j’aurais… J’aurais tout fait pour le convaincre ! (rires) J’avais vraiment envie de le faire.
Donc la première fois que vous vous êtes rencontrés tous les deux, c’était entièrement dénudés…
Kelig : Oui, je n’avais jamais vu Louis avant, quand je l’ai rencontré c’était dans son plus simple appareil ! (rires)
Louis : Pour le coup c’est 100% authentique. La première fois que j’ai vu Kelig, c’était une fille qui se promenait toute nue avec un bâton. Je me suis dit : "Ah, ça doit être elle !"

Ça fait quoi de se retrouver tout nu comme ça devant un inconnu ?
Kelig : Ce n’était vraiment pas la première chose qui m’est venue à l’esprit. La première chose c’était d’éviter de se prendre des coups de soleil. Et ce qui m’importait c’était de savoir qui il était. Ce n’est pas physique, c’est mental ; j’avais besoin de savoir quel genre de binôme, quelle force de caractère j’avais face à moi.
Louis : Oui, clairement, dès le départ de l’aventure on a plein d’autres priorités que de regarder… Ce qui m’intéressait c’était plus les questions que j’ai posées à Kelig ; j’ai voulu un petit peu la cerner, savoir ce qu’elle faisait dans la vie, ce qu’elle savait faire. Et très vite j’ai été rassuré, quand elle m’a dit : "Bah moi je me bats jusqu’au K.O. dans des cages." Je me suis dit que physiquement et mentalement, ça doit être quelqu’un qui tient la route ! (rires)
Quel est le premier obstacle que vous avez rencontré ?
Kelig : Le premier obstacle, c'était l'arrivée sous un orage ! D’entrée de jeu, on a été trempés jusqu’aux os. On s’est retrouvés sous la pluie, donc la priorité ça a vraiment été d’arriver et de faire un abri dans les temps, de faire un feu dans les temps, pour être en sécurité la nuit.
Vous connaissiez déjà toutes les techniques de survie que vous avez pratiqué dans l’émission ?
Louis : La survie, ça a toujours été un sujet de fascination pour moi. Du coup j’ai beaucoup lu à ce sujet et rencontré des personnes qui avaient vécu des aventures comme ça. Puis étant donné mon activité professionnelle, ce sont des choses que je me dois de savoir. On ne peut pas boire l’eau de n’importe quelle rivière, la première chose qui risque de tuer quelqu’un dans la nature, ce n’est ni la soif, ni la faim, c’est le froid, l’hypothermie… Tout ça, ce sont des règles que j’avais déjà en tête.
Kelig : De mon côté il y a certains trucs que je savais, par logique. Maintenant, je suis une pure citadine, donc j’ai tout appris dans les bouquins et en faisant des recherches sur internet pour trouver les meilleures techniques. Puis j’ai eu la chance detomber sur un binôme qui en connaissait beaucoup plus que moi. Par contre tout le reste, la détermination, ça je l’avais déjà ! (rires)
Louis : Oui, d’ailleurs, la première compétence de la survie, c’est le mental. On peut prendre quelqu’un qui n’a jamais mis les pieds en forêt, qui n’a rien dans les poches, enfin qui est tout nu, s’il a le mental il pourra survivre. Alors que quelqu’un qui a beau avoir fait des stages commando, vous pouvez lui donner le meilleur équipement du monde, s’il panique, s’il n’a pas le mental, la première nuit il est cuit.
On a effectivement l’impression que la nuit est un moment crucial ?
Kelig : Il faut savoir qu’une heure avant que le soleil se couche, il fait déjà un peu plus frais donc c’est à ce moment-là que les prédateurs sortent. Ensuite, on était dans notre abri pour ne pas risquer quoique ce soit. D'autant plus quand il fait nuageux, qu’on ne voit même pas la lune, on n’arrive pas à savoir quelle heure il est. Et en fait le temps est d’une longueur… On entend des animaux, ça nous réveille, on ne sait pas si on a dormi ou si on s’est juste assoupis, pendant combien de temps. Psychologiquement c’était compliqué. C'est la nuit le moment le plus compliqué, parce qu’au-delà d’être une proie, c’est le moment où on se retrouve avec nos propres démons.

Qu’est-ce qui vous a fait le plus peur tout au long de votre aventure ?
Louis : J'ai justement eu peur que mon mental craque. Je commençais vraiment à ressentir les effets de la faim, tout ça, je sentais que je n’avais plus de jus. Et c’est une nuit, donc déjà effectivement le moment le plus difficile, où il s’est mis à pleuvoir. C’est galère pour le feu, on avait un abri qui n’était pas très étanche, et là c’est juste une usure psychologique... Sentir chaque goutte de pluie pour moi c’était presque un coup de poignard. Ce n’est pas une peur comme si on se retrouvait face à un lion, mais c’est un doute, c’est pire. Un petit doute qui grandit et qui commence à te faire dire : "Est-ce que je suis vraiment de taille pour cette aventure ?"
Kelig : Ce qui m’a fait vraiment flipper, c’est l’acharnement de Louis sur un serpent (rires). Ce serpent, qui était un cobra cracheur, était entré dans notre abri. Là j’ai eu peur, parce qu’en fait d’un coup on n’était plus en sécurité dans notre propre abri. On l’a enfumé, il est parti, mais ça a été vraiment l’objectif avant la fin de la journée : il faut que ce truc soit parti de notre abri. Parce que c’est un animal qui peut nuire à notre santé et qui pourrait nous faire arrêter l’aventure. D’être contrainte d’arrêter pour des raisons indépendantes de ma volonté, c’est vraiment ça qui me faisait peur.
À l’inverse, c’est quoi votre plus beau souvenir ?
Kelig : Je n’ai pas fait beaucoup de siestes pendant les après-midi, parce que j’étais active manuellement, mais une fois je me suis endormie à l’ombre au pied d’un mopane. D’un coup j’entends quelque chose s’ébrouer, je me suis réveillée… au pied d’une girafe ! Ça fait flipper, franchement, parce qu’on est allongé la tête au sol, on voit l’animal de tout son long, vraiment différemment de toutes les fois où on a pu le voir avant. Mais c’était juste magique.
Louis : Mon meilleur souvenir, ce n’est pas quelque chose de beau ou de très joyeux sur le coup. On s’était résolus à devoir chasser pour se nourrir, du coup je suis allé au bord de l’étang pour attendre qu’une tortue s’approche. Et j’ai attendu quatre jours. Quatre ou cinq jours même, je ne sais plus, pendant lesquels on n’a pas eu de source de protéine. Donc j’ai fini par en attraper une, et là, je me suis mis à pleurer comme un gamin. Je regardais les oiseaux sur le bord du lac et je les voyais patienter toute la journée pour attraper des poissons. Et je me suis rendu compte que ça y est, je faisais la même chose, et ça avait marché. Mais c’était assez violent, parce qu’en même temps je n’étais pas super content de tuer cette tortue…
On peut vous demander combien de temps vous avez tenu dans l'aventure ?
Kelig : On est partis ensemble, c’est tout ce qu’on peut dire. Il y a eu un moment déterminant qui a fait qu’on a dû quitter l’aventure.
Découvrez combien de temps Kelig et Louis ont tenu, ainsi livrés à eux-mêmes dans la savane, dans le cinquième épisode de Retour à l’instinct primaire, diffusé ce samedi 19 octobre à 20h55 sur RMC Découverte.
