
Céline Sallete, la grande révélation de la série Vernon Subutex
On la savait douée depuis des années après ses nombreux rôles au cinéma et à la télévision. Mais avec le rôle de La Hyène, l’actrice a trouvé un personnage qui lui permet de crever l’écran.
La revenante jamais partie
Elle fait partie de cette catégorie d’actrices “je l’ai déjà vue dans plein de trucs, mais comment elle s’appelle déjà ?” Une catégorie ingrate. Mais qui prouve finalement qu’une carrière se déroule plutôt pas mal. Comédienne depuis 2005, elle enchaîne les rôles au cinéma, de figurante dans le Marie-Antoinette de Sofia Coppola au premier rôle dans Ici-bas. En 2012, elle obtient une nomination au César du meilleur espoir féminin pour L’apollonide : Souvenirs de la maison close, avant de se faire encore un peu plus découvrir du grand public dans une série Canal+ qui fait le buzz, Les Revenants. Son nom est désormais plus haut sur les affiches, tant au cinéma (De rouille et d’os, La French) qu’au théâtre (Molly Bloom, la chair qui dit oui, Les trois sœurs). On la voit même dans un pub Lacoste baptisée Le grand saut. Et en 2019, c’est donc en série qu’elle revient en force, en incarnant l’un des personnages les plus hauts en couleurs des romans de Virginie Despentes, déjà apparu dans son roman de 2010, Apocalypse Bébé.
La Hyène, cyberdétective au caractère bien trempé
“J’ai choisi Céline pour son regard, qui était pour moi le regard de La Hyène. Ce truc d’acier, cet oeil métalleux qui regarde par en-dessous : je n’arrêtais pas de lui dire de faire son regard”, raconte Cathy Verney, la scénariste et metteure en scène de Vernon Subutex. Comme dans les livres, La Hyène est une charognarde, qui semble dégoûtée par les situations aberrantes qu’elle rencontre dans ses enquêtes. Car son “métier”, c’est de rendre de drôles de services à de drôles de personnes. Tant qu’elles paient. Elle se fait embaucher par Laurent Dopalet, un producteur sans scrupules (pour ne pas dire “une sacrée ordure”), qui cherche à mettre la main sur l’enregistrement des confessions d’Alex Bleach, la rock star morte chez Vernon, qui a laissé à celui-ci ce bien drôle d’héritage que le tout Paris se met à rechercher.
La Hyène, cyberdétective qui nourrit ou pourrit des carrières selon ce qu’on lui demande de faire et combien on la paie, explique dès le premier épisode sa philosophie de travail : “Pour 500 euros je démolis un film, pour le double je pourris une réputation… et si on met le budget, je peux littéralement pourrir la vie de mon prochain”.
Une transformation, pour l’actrice comme pour le personnage
Pour prendre les traits de cette femme désabusée, manipulatrice et même plutôt violente, Céline Sallete s’est métamorphosée physiquement, arborant une coupe à la garçonne correspondant à la description physique de la détective de choc, lesbienne, ainsi que de nombreux tatouages. Mais des faux, hein, sinon la vie d’acteur serait bien compliquée. Non mais vous imaginez pour le gars qui a joué dans Prison Break ? L’actrice est donc devenue La Hyène et a pu se régaler avec la profondeur du personnage. Car de rencontres en rencontres, elle va se rapprocher de gens qui vont bousculer sa vision de la vie, et peut-être même de l’amour. Car celle qui déclare au début de la série “il n’y a rien de tel que la violence pour communiquer” va découvrir d’autres façons de s’exprimer qu’avec ses poings ou son clavier...
