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Coyote : "À la fois un show excitant et un drama sérieux"

Adriana Paz, alias Silvia Peña dans "Coyote". © 2020 Sony Pictures Television Inc. All Rights Reserved

C'est votre nouveau rendez-vous du dimanche soir sur 13ème RUE. Une série policière à l'intrigue aussi haletante que pertinente, qui aborde le sujet ô combien brûlant de la frontière entre les États-Unis et le Mexique. Son héros (qui n'en est pas tout à fait un), Michael Chiklis, vous l'a déjà présentée la semaine dernière dans une vidéo signée SFR Actus. Mais ce n'est pas le seul acteur du show avec lequel on a pu discuter en visio… Rencontre avec Juan Pablo Raba et Adriana Paz.

Ils incarnent deux autres personnages centraux dans Coyote. Juan Pablo Raba, vous le reconnaîtrez peut-être si vous avez suivi Narcos sur Netflix : il y jouait le cousin de Pablo Escobar, Gustavo Gaviria. Ici, l'acteur colombien reste (plus ou moins) dans le même rôle, en prenant cette fois la tête d'un cartel : il est Juan Diego "El Catrin" Zamora. Adriana Paz, quant à elle, est certainement moins connue du grand public, cette actrice mexicaine ayant surtout joué jusqu'à présent dans des productions locales et espagnoles. Dans cette série, américaine, elle se glisse dans la peau d'une résidente d'un petit village mexicain avec laquelle le protagoniste, Ben Clemens, va se rapprocher.

Tous deux livrent une belle prestation dans Coyote, avec des rôles qu'il leur tenait vraisemblablement à cœur d'incarner. Après Michael Chiklis, Juan Pablo Raba et Adriana Paz nous racontent à leur tour la série de leur point de vue, leurs personnages, ce qui en fait selon eux un programme si pertinent et ce qui nous attend pour la suite… Interview.

Qu'est-ce qui vous a attiré dans cette série ?

Adriana Paz : Ça a été une superbe opportunité, de pouvoir travailler avec cette incroyable équipe — Michelle MacLaren (productrice), David Graziano (showrunner), Michael Chiklis, Juan Pablo Raba, tout ce beau cast… Et la série est vraiment bien faite. C'est à la fois un show excitant et un drama sérieux, évoquant des sujets profonds, qui touchent la société à l'heure actuelle. Puis ça a été aussi un challenge, puisqu'il s'agit seulement de mon deuxième gros projet en anglais, donc de jouer dans cette langue a été un défi pour moi. J'ai dû travailler dur pour améliorer mon anglais, j'apprends beaucoup de choses, et ça me rend vraiment heureuse de travailler avec toutes ces personnes.

Juan Pablo Raba : Comme l'a dit Adriana, c'est très attirant d'avoir l'opportunité de travailler avec des personnes si talentueuses, devant et hors caméra. Donc c'est définitivement une raison pour laquelle on accepte un tel projet, quand on a la chance d'être appelé puis choisi. Je dirais également que, en tant qu'artiste, c'est une belle opportunité de pouvoir aborder des problèmes si importants, pas seulement aux États-Unis mais dans le monde, comme l'immigration, la question des frontières… D'autant plus quand on a l'opportunité de les aborder sans prendre parti, juste en se concentrant sur les vies des personnes concernées, des êtres humains, ça aide vraiment les téléspectateurs à comprendre le problème. À travers le scénario, à travers nos personnages, on aide les gens à vraiment se mettre à leur place. Et c'est ce qu'il faut faire si on veut résoudre le problème, il faut d'abord l'humaniser.

Votre personnage Juan Pablo, El Catrin, ne représente pas vraiment l'image qu'on a tendance à se faire d'un chef de cartel. Il est distingué, au tempérament même plutôt calme… Vous aimiez l'idée d'incarner un "bad guy" qui n'en a pas l'air à première vue ?

Juan Pablo Raba : Absolument. C'est la première raison pour laquelle j'ai voulu jouer ce rôle, il me donnait l'opportunité de fuir le cliché. Ça m'a permis de montrer ce que je considère être les criminels les plus dangereux au monde : ceux qui sont assis dans les fauteuils de président ou directeur d'énormes sociétés, qui ont des sièges en politique, qui apparaissent à la télévision dans des rassemblements ou des évènements caritatifs… Et pouvoir incarner un de ces hommes, si loin du cliché du bad guy d'Amérique latine qu'est habituellement montré à la télévision américaine, c'était définitivement intéressant pour moi.

Adriana, vous jouez quant à vous une restauratrice dans un petit village de pêcheur au Mexique, qui doit subir le cartel mais qui a en même temps connu certains de ses membres toute sa vie. Vous pensez pouvoir ainsi donner un autre point de vue à travers votre personnage ?

Adriana Paz : Silvia représente cette tranche de la population qui n'est ni criminelle, ni victime. C'est le genre de personne qui veut aider, qui s'inquiète de ce qui arrive à la société. Mais elle n'est pas non plus toute blanche, c'est aussi un être humain qui fait des erreurs, ou qui prend parfois de mauvaises décisions. Je pense qu'elle représente l'empathie dans cette situation. Mais comme l'a dit Juan Pablo, El Catrin n'est ni tout noir ni tout blanc, et c'est la même chose pour Silvia. C'est ce qui est particulièrement intéressant dans cette série.

Le tournage a eu lieu sur place en Basse-Californie, vous êtes tous deux originaires d'Amérique latine comme une grande majorité du casting, il y a probablement autant d'anglais que d'espagnol… Vous avez ressenti ce besoin d'aller chercher l'authenticité ?

Adriana Paz : Bien sûr. Ça apporte de la réalité à la fiction. Quand on n'entend pas la langue du territoire où se situe l'action, on peut prendre une certaine distance. Alors que quand on entend la langue locale, on s'investit davantage dans cette fiction. Et ça apporte du multiculturalisme à la série, des couleurs, que des bonnes choses…

Juan Pablo Raba : Je pense que ça fait partie d'une nouvelle vague sur le petit écran américain, qui est définitivement devenu plus nuancé, qui voit moins les choses en noir et blanc, qui essaie de découvrir toutes ces différentes nuances entre le bien et le mal. Coyote ne parle pas d'un sauveur blanc qui traverse la frontière et va dire à tout le monde là-bas comment fonctionnent les choses. Au contraire, ça parle d'un personnage qui voit justement le monde en noir et blanc, et qui va apprendre qu'en réalité les choses sont bien plus complexes que ce qu'il pensait. C'est ce qu'il y a de bien, d'important avec la télévision et le cinéma d'aujourd'hui. Alors qu'on parle beaucoup de murs, de frontières, à travers de tels programmes on peut créer des ponts, qui viennent abattre ces murs. C'est ce qui les rend si pertinents.

Quand la série a été tournée, c'était encore une période difficile dans les relations entre les États-Unis et le Mexique… Comment pensez-vous que la série peut évoluer, maintenant que la situation est elle-même susceptible de changer ?

Juan Pablo Raba : Déjà, il faut savoir que la première saison a été coupée court à cause du Covid-19. La première saison devait être constituée de 10 épisodes, mais on n'a pu en faire que 6. Donc il reste encore beaucoup de choses à dire ! Et la beauté de cette série, c'est qu'au fur et à mesure qu'elle progresse, on voit comment ces deux mondes s'entrechoquent. Plus on avance, plus ces lignes entre le bien et le mal commencent à être très floues… Puis comme je l'ai dit, je pense que des séries comme Coyote peuvent définitivement aider à faire évoluer la situation, simplement en lançant le débat. Quand une série est bonne, quand un film est bon, quand un livre est bon, que c'est profond, ça pousse les gens à en parler. Tout en divertissant, ça fait réfléchir.

Retrouvez Coyote, chaque dimanche à 20h55, en exclusivité sur 13ème RUE.

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