
Derry Girls : la pépite comique nord-irlandaise méconnue de Netflix
En cette Saint-Patrick 2020, il est temps de s'intéresser à cette grande île qu'est l'Irlande et plus particulièrement à l'Irlande du Nord qui nous offre cette petite pépite sur Netflix : Derry Girls.
Rendez-vous à Derry, en Irlande du Nord, au début des années 1990. Erin, Michelle, Clare et Orla sont quatre adolescentes tout ce qu'il y a de plus normales. À la différence qu'elles vivent dans une zone d'affrontement entre unionistes et indépendantistes, entre protestants et catholiques. Conflit qui a rongé le pays pendant près de 30 ans, jusqu'en 1998. Comme si ça ne suffisait pas, elles sont indisciplinées au possible, se retrouvent toujours dans des situations absolument désastreuses qui ne vont qu'en s'empirant, et toutes leurs "bonnes idées" se terminent généralement en réprimandes de leurs parents ou de Sœur Michael qui dirige leur école de filles.
Voilà le tableau original et burlesque qui marque le début de Derry Girls. Il y a encore un élément à rajouter : l'arrivée de James, jeune Anglais, cousin de l'une des quatre filles, dans l'établissement exclusivement féminin. Tout est là, on peut désormais se lancer dans la série, pour notre plus grand bonheur.
Derry Girls : entre hilarité...
Laissez-nous commencer par vous annoncer que Derry Girls est probablement l'une des séries les plus hilarantes de l'histoire de la télévision. Autour de son format de six épisodes d'une vingtaine de minutes par saison, le show nous plonge dans des situations plus absurdes les unes que les autres, dans un portrait coloré et rocambolesque de l'adolescence, de quatre lycéennes et un Anglais qui cherchent encore leur place dans la société. On se retrouve alors plongé dans une sorte de Vaudeville nord-irlandais où Erin, Michelle, Clare, Orla et James voient une statue de la Vierge, "Big M" comme ils l'appellent, verser une larme après avoir pris trop de paracétamol, se retrouvent à mettre le feu à une maison en ayant voulu la nettoyer avec de l'huile à frire, ou encore partir en weekend avec un passager clandestin dans leur coffre de voiture qu'ils voient comme un terroriste. Là où l'on pensait regarder un simple show pour adolescents, on se retrouve devant une série qui fait rire tout le monde.
Un défi relevé grâce au travail exceptionnel des actrices et acteurs. Le casting de Derry Girls est plus que remarquable, des inconnus pour la plupart. On pense notamment à Saoirse-Monica Jackson qui campe le rôle principal et nous offre des mimiques ahurissantes, en déformant son visage, presque dignes de celles de Jim Carrey. Extraodinaire, surtout lorsqu'on apprend que ce sont des actrices d'une trentaine d'années qui incarnent les adolescentes et qu'on n'y voit que du feu.
... et critique sociale !
Mais Derry Girls, ce n'est pas que de l'humour grinçant et bidonnant, c'est aussi la peinture d'une société et d'une histoire qu'on ne connaît que très peu de notre côté de la Manche. Celle du conflit nord-irlandais. On oublie souvent que jusqu'il y a à peine plus d'une vingtaine d'années, le pays était encore gangrené par la présence des forces militaires, des check points et des couvre-feux, que les catholiques étaient persécutés et les protestants rejetés. La créatrice de la série Lisa McGee, elle-même adolescente pendant le conflit, nous retranscrit donc cette période à travers les yeux des jeunes filles, à travers ses yeux de jeune fille, non pas pour en comprendre les enjeux mais plutôt pour montrer comment l'on grandit dans cette querelle.
Plus qu'une simple série, Derry Girls est une véritable petite pépite. Cette Saint-Patrick semble donc être l'occasion parfaite pour la découvrir et passer du temps avec Erin, Michelle, Clare, Orla et James auxquels on s'attache assez rapidement malgré la fugacité de la série. Deux saisons de six épisodes d'une vingtaine de minutes, soit quatre heures de visionnage au total, avec une troisième qui arrive bientôt sur Netflix, disponible sur votre box SFR. Vous n'avez plus d'excuses pour ne pas essayer Derry Girls !
Source : Netflix
