Les séries françaises se portent bien sur Netflix, merci pour elles. Cette année, Caïd et Braqueurs ont rencontré un succès mérité, rejoignant un autre programme parlant du crime organisé : Family Business. Enfin, organisé, il faut vite l'écrire. Car dans la famille Hazan, se lancer dans la production et la vente de cannabis a entraîné plus de fous rires que de fusillades. Enfin, pour les spectateurs. Car dans cette saison 3, qui ose encore plus, histoire de finir en beauté, le danger est encore plus palpable, et achève de faire de la série la réponse française et comique à Breaking Bad. Rien que ça.

Family Business : le récap des 2 premières saisons

Avant toute chose, replongeons dans les deux premières saisons de Family Business. Joseph Hazan (Jonathan Cohen), éternel loser devant l'éternel, apprend de source pas très sûre (la fantasque Clémentine, fille de ministre), que le cannabis va bientôt être légalisé en France. Il parvient alors à convaincre toute sa famille, à commencer par son père Gérard (Gérard Darmon), boucher casher en faillite, de se lancer dans ce nouveau marché. Sauf que le cannabis n'est finalement pas légalisé, et que la nouvelle activité des Hazan devient vite aussi compliquée que farfelue. Ils recrutent Enrico Macias comme associé pas très au courant, ou découvrent que la nouvelle voisine de la maison de campagne où ils font pousser la Pastraweed n'est autre qu'une... brigade de gendarmerie. La Pastraweed, c'est l'herbe que la grand-mère Ludmila (Liliane Rovère) a mis au point, et qui fait, sans mauvais jeu de mot, un tabac. Ce qui attire forcément des convoitises...

Durant la saison 2, la famille Hazan est prise en otage par Jaurès, trafiquante redoutable, qui oblige Ludmila à fabriquer de la Pastraweed. Mais la grand-mère Hazan perd la boule, et c'est la fille, Aure (Julia Piaton) qui se fait passer pour elle. Un subterfuge qui fonctionne à merveille, jusqu'à ce que Jaurès se... tire une balle dans la tête, sans faire exprès. Dommage. Ou pas. Finalement arrêtés, Joseph, Gérard et Olivier (Olivier Rosemberg) se retrouvent en prison, où ils sont maltraités par le gang des Picards. Pour s'évader, les Hazan parviennent à organiser un concert d'Enrico Macias en prison, et profitent de la confusion. Mais alors que l'on pensait que tout cela ne pouvait que bien finir, on découvre que Catherine, la nouvelle petite amie de Gérard, le père, est en fait Pénélope Cavillan, figure du grand bandistisme qui traite avec de nombreux cartels, et fait enlever toute la famille...

Une saison 3 qui ose tout

On retrouve donc les Hazan dans un pays visiblement sud-américain, puisque tout le monde parle espagnol. Ce qui va permettre de constater que Joseph n'a pas dû faire LV2 La Casa de Papel. Prisonnière, la famille doit cohabiter dans une petite cellule, et très vite, le problème de faire la grosse commission, alors qu'il n'y a que des toilettes turques visibles de tout le monde dans la pièce, se pose. Oui, la saison 3 de Family Business va encore plus loin, comme si la série avait décidé de lâcher la bride, alors qu'elle n'avait déjà pas beaucoup de limites. Toujours dans le premier épisode, on découvre une scène hallucinante, alors que Clémentine emmène Aïda, l'ex de Joseph, et son frère Youssef, dans un dîner mondain. Enfin, ça, c'est ce qu'ils pensaient...

Véritable bouquet final, cette dernière saison de Family Business vient conclure en beauté une série qui n'aura pas eu le temps de lasser, en multipliant les grands moments de rires, avec la plus gênante des séquences hallucinées sous une douche, des guests de luxe, un dialogue improbable sur Les 10 Commandements (la comédie musicale), des répliques de Clémentine toujours aussi dingues, et même plusieurs twists bien sentis. Impossible de s'ennuyer une minute devant les toutes dernières heures du show, qui n'aura donc eu que deux défauts : trop fort, et trop court...

Source : Netflix