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Séries

GLOW, la série qui va vous faire aimer le catch

La série de Netflix GLOW permet de découvrir une formidable bande de catcheuses © Beth Dubber / Netflix

La série Netflix, qui revient pour une troisième saison le 9 août, est une petite pépite d’humour suivant les péripéties d’une improbable équipe de catch féminin. Du rire aux larmes, de la comédie au drame, GLOW frappe juste et fort.

100% girl power

Le plus étonnant avec le show, c’est qu’il est basé sur des faits réels ! Acronyme de “Gorgeous Ladies Of Wrestling” (Le Superbes Dames Du Catch en VF), l’émission originelle a été diffusée à la télévision entre 1986 et 1989 aux États-Unis, permettant aux spectateurs de découvrir un spectacle incroyable. Des combats de catch, des intrigues parfaitement ficelées entre des personnages hauts en couleur et des tenues magnifiques, à base de lycra paillettes et autres accessoires bien plus funky que leurs homologues masculins : voici les ingrédients explosifs qui ont fait le succès de ce véritable OTNI (Objet Télévisuel Non Identifié).

Un sujet en or massif duquel n’ont pas hésité à s’emparer les showrunneuses de Nurse Jackie et la productrice d’un autre gros succès de Netflix : Orange Is The New Black. Pour mener la joyeuse troupe de GLOW, il fallait aussi un casting impeccable. C’est donc à des habituées des séries comme la délirante Alison Brie (Mad Men, Community) et Betty Gilpin (Nurse Jackie, The Good Wife) que sont confiés les deux rôles principaux : deux anciennes meilleures amies fâchées, qui vont devoir s’affronter sur le ring. Ce qui n’est que le début de ce qui fait la force de la série : une incroyable galerie de personnages, mettant en scène des femmes aux caractères bien opposés et aux trajectoires ancrées dans la réalité.

La Reine des Allocs VS. Machu Pichu

Au début de la première saison, on découvre une actrice ratée, Ruth Wilder, qui se retrouve à auditionner pour une émission de catch en train de se monter. D’abord recalée, elle va devoir s’accrocher pour finalement intégrer l’équipe, cela malgré sa rivalité avec la star du programme : Debbie Eagan, star d’un soap, qui est aussi son ancienne meilleure amie. Aux côtés des désormais ennemies, d’autres dames sont là et vont se voir attribuer des noms de catcheuses selon leurs origines. GLOW parvient ainsi à dénoncer le racisme et les clichés, en jouant et en donnant un aspect sordide et absurde à l’image que les gens peuvent avoir de personnes sans les connaître, en se fiant qu’aux préjugés et ce qu’ils voient.

Une vraie catcheuse, Kia Stevens, joue dans la série et comme elle est afro-américaine, la production décide de lui donner le rôle de... La Reine des Allocs ! C’est la grande méchante (en terme de catch, on appelle ça “heel”) que les spectateurs doivent siffler, tandis que la gentille (“face”) est Liberty Belle, une espèce de Captain America au féminin, incarnée par Debbie, jolie blonde qui se bat pour défendre les valeurs des États-Unis.

Et elle a fort à faire face à Zoya the Destroyer, la russe machiavélique jouée par Ruth, ou encore par Machu Pichu, hispano-américaine. On retrouve également Britannica, l’anglaise intello, Seila la Femme-Loup, qui pense VRAIMENT être un loup, ou encore Beirut the Mad Bomber, dont on vous laisse deviner l’origine… On dirait que c’est OSS 117 qui a fait le casting et il y justement ce même sens de la dérision dans GLOW, cette volonté de se moquer des raccourcis et amalgames pour les renvoyer dans les cordes.

La lutte au quotidien

Derrière le rire et le grand spectacle qui se met en place (la saison 2 est assez époustouflante), ces femmes ne doivent pas lutter que sur le ring. Entre divorce, factures à payer, harcèlement sexuel, avortement ou rivalités intestines, elles vont avoir fort à faire une fois les lumières éteintes. Comme ce moment où La Reine des Allocs se sent humiliée quand en plein combat, elle aperçoit son fils dans les gradins avoir honte des clichés qu’elle véhicule via son personnage. Ou quand Ruth met au point un clip vidéo parfait -et hilarant- pour promouvoir le show, mais que le réalisateur s’en attire tous les mérites. Ou que la seule productrice féminine de l’émission est systématiquement mise de côté dans les prises de décision...

GLOW dresse de formidables portraits de femmes extraordinaires que la société aimerait faire passer pour ordinaires. Et rappelle qu’avec de bonnes punchlines et un storytelling bien pensé, le catch peut se savourer comme une merveilleuse pièce de théâtre… Du pur divertissement et du grand art. Le tout avec une pure bande-son made in années 1980 !

Sébastien Delecroix
Sébastien Delecroix Rédacteur