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Séries

Grégory sur Netflix : la veuve du juge Lambert furieuse

Le juge Lambert (ici de dos) est un personnage central de l'enquête, comme le montre la série documentaire "Grégory" sur Netflix © Netflix

La mini-série documentaire disponible sur la plateforme de streaming a relancé toutes les passions autour de l'une des affaires judiciaires les plus sordides jamais traitées en France, et n'a clairement pas fait que des heureux...

Très documentée, avec des interviews des protagonistes de cette histoire dramatique et incroyable, la mini-série documentaire en cinq épisodes Grégory revient sur une affaire qui continue de déchaîner les passions.

À un point tel que des personnes trop jeunes au moment des faits, ou tout simplement pas encore nées, ont découvert les sordides détails de cette affaire sur Netflix, et se sont lancés dans des enquêtes sur Facebook notamment, et ce dans le monde entier. Car 35 ans après, à cause de nombreux et impensables loupés judiciaires mis en avant dans les épisodes, la vérité sur l'affaire dite "du petit Grégory" n'est pas encore connue. Qui sont ses assassins ? Qui étaient les corbeaux ? Pourquoi ? Comment ? Autant de questions qui n'ont toujours pas trouvé de réponses...

Petit juge et gros soupçons

Parmi les principaux protagonistes de l'affaire, le juge Lambert, surnommé " le petit juge" (titre qu'il donnera à son autobiographie), est un de ceux qui intrigue le plus, par son attitude, ses déclarations, la mise en accusation de la mère de Grégory, Christine Villemin, son refus d'entendre Murielle Molle, dont le témoignage était central, le vendredi parce qu'il "devait partir en week-end" (elle reviendra sur ses déclarations le lundi suivant, innocentant le principal suspect, Bernard Laroche), et les nombreuses accusations sur son incompétence qui ressortent des interviews des autres acteurs de l'affaire.

En charge du dossier de 1984 à 1986, il sera notamment très critiqué par son successeur, le juge Simon. Ce dernier semblait bien parti pour résoudre l'affaire, mais se fait piéger par un journaliste qui publie ses déclarations en off, et se fait retirer le dossier en 1990. Trois jours plus tard, il tombe dans le coma, et devient amnésique... Un retournement de situation comme il y en a tant eu dans ce dossier incroyable. En 2017, la publication des cahiers du juge Simon dresse un portrait très virulent contre Jean-Michel Lambert, qui se suicide, indiquant dans une lettre ne pas vouloir servir de bouc-émissaire... Une épreuve très douloureuse pour sa femme Nicole, qui s'indigne du traitement qui lui a été réservé dans Grégory sur Netflix, comme elle l'a déclaré au Parisien :

"Ce documentaire, très scénarisé, donne une vision partiale de cette affaire et attise une haine dangereuse. C'est un grand déballage d'inepties mensongères, absurdes, blessantes et diffamantes. Cela fait trente-cinq ans que l'honneur de mon mari est sali, mais maintenant qu'il n'est plus là, ma fille et moi sommes en première ligne… Tous ces mots nous font l'effet d'une dose d'arsenic administrée de façon récurrente et rendent notre deuil impossible."

Elle n'hésite ainsi pas en remettre en cause la parole de certains témoins interrogés dans Grégory, notamment Jean Ker, le journaliste proche du couple Villemin :

"Cette scène ou Jean Ker prétend avoir mis en garde mon mari sur le fait que Jean-Marie Villemin voulait abattre Bernard Laroche ! Ce monsieur a la mémoire très courte… Il a été interrogé par mon mari après les faits, et il reconnaît sur PV qu'il n'en a, je cite, "parlé à strictement personne". Il ajoute "a fortiori ni à vous ni au capitaine Sesmat" et "cela m'ennuyait de passer pour un délateur". On parle d'une pièce officielle du dossier !"

Une colère qui vient prouver que 35 ans après les faits, l'affaire du petit Grégory continue de déchaîner les passions, et que la vérité n'est toujours pas connue. La sera-t-elle seulement un jour ?

Pour replonger au cœur de ce cas troublant, la mini-série Grégory est disponible sur Netflix, accessible depuis votre box SFR (avec un mois d'essai gratuit sans obligation d'achat).

Source : Le Parisien 

Sébastien Delecroix
https://twitter.com/seb_o_matic Sébastien Delecroix Rédacteur