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House of the Dragon : pourquoi la série sera vraiment différente de Game of Thrones ?

Non, House of the Dragon ne sera pas une pâle copie de Game of Thrones. © 2021 Home Box Office, Inc.

Le 22 août 2022, le premier épisode de la très attendue House of the Dragon arrive enfin sur OCS, dès trois heures du matin, soit pile en même temps qu'aux États-Unis. Alors que l'échéance se rapproche, déjà, les langues se délient : ce spin-off sera bien différent de la série dont elle tire ses sources, Game of Thrones.

House of the Dragon est sans aucun doute la série la plus attendue de ces vacances d'été 2022. Une attente de longue haleine, puisque cela fera trois ans, en octobre prochain, que ce premier spin-off du show à succès Game of Thrones aura été commandé. Mais plus les détails sur cette première saison sont révélés, plus on pourrait être tenté de se poser une terrible question : House of the Dragon ne ressemblera-t-elle pas un peu trop à sa grande sœur ?

L'intrigue de la série prendra place environ 200 ans avant les événements que l'on connaît déjà. Elle racontera la "Danse des Dragons", une terrible guerre civile qui a fait rage au sein du clan des Targaryen, alors qu'un héritier doit être désigné pour être le prochain à monter sur le Trône de Fer et qu'ils sont plusieurs à se disputer le rôle. Le premier est en réalité une première, la fille du roi, Rhaenyra Targaryen (Emma D'Arcy), successeure légitime. Sauf qu'une femme à la tête de Westeros ne semble pas vraiment emballer les notables du royaume. C'est alors qu'une seconde personne est envisagée : le frère du roi, Daemon Targaryen (Matt Smith). Qui lui, manque légèrement de légitimité face à sa concurrente, mais a la chance d'être un homme. House of the Dragon racontera donc la bataille des héritiers et des égos, pour déterminer qui pourra porter la couronne.

Une guerre pour le Trône de Fer, est-ce qu'il n'y aurait pas comme un arrière-goût de déjà-vu ? Non, justement, car la série souhaite se démarquer en deux points majeurs de son ancêtre Game of Thrones.

House of the Dragon dit non aux scènes de sexe

C'est un élément de Game of Thrones qui avait forgé son succès, autant qu'elle l'avait placé au cœur de nombreuses polémiques : le portrait cru d'une sexualité dans un monde aux allures moyenâgeuses. Tantôt des séquences sans pudeur qui viennent bousculer le puritanisme américain, tantôt des scènes qui dépeignent une sexualité emprunte de violence et donnent un mauvais exemple bien trop romantisé. Mais qu'elles soient acclamées ou décriées, elles ont animé une certain émulation et entretenu les discussions autour de la série, ce qui lui a permis une grande percée dans le débat médiatique. Un exemple dont House of the Dragon compte bien se démarquer. Justement pour éviter les polémiques, comme l'explique Casey Bloys, directeur des programmes de HBO et HBO Max, dans une interview accordée à The Hollywood Reporter :

"Les séries sont un reflet de leur époque, et il y a une plus grande prise de conscience maintenant, de ce que nous représentons et pourquoi."

Loin de la censure, les producteurs et scénaristes ont plutôt préféré "lever le pied" sur les scènes de sexe, comme l'explique Miguel Sapochnik, co-créateur de House of the Dragon. Mais l'approche est différente. L'objectif n'est plus de choquer, mais plutôt d'éduquer, comme il le précise, toujours à The Hollywood Reporter :

"On ne se dérobe pas pour autant. Au contraire, nous allons mettre en lumière cet aspect. Vous ne pouvez pas ignorer la violence qui a été perpétrée sur les femmes par les hommes à cette époque. Cela ne devrait pas être minimisé et cela ne devrait pas être glorifié."

Des personnages écrits différemment dans House of the Dragon

Mais il n'y a pas que sur le sexe que la série entend se démarquer de sa prédécesseure. Elle souhaite également prendre le contre-pied du côté de l'écriture de ses personnages. Souvenez-vous, dans Game of Thrones, ce sont de nombreuses figures controversées qui sont présentées au fil des saisons. De Cersei à Daenerys, en passant par Tyrion ou même Jon Snow : ces personnages sont ambivalents. On peut les apprécier, mais ils ne sont pas forcément bons et possèdent presque tous une facette sombre, quand ils ne sont pas complètement sociopathes. Mais il existe tout de même quelques exceptions : Brienne, Samwell, ou encore Podrick, une flopée de personnages qui sont fondamentalement bons et que l'on est presque forcés d'apprécier sans concession, tant ils sont bienveillants.

Un type de personnages que l'on ne devrait pas retrouver dans House of the Dragon : il n'y aura personne d'universellement appréciable, susceptible de faire chavirer le cœur de l'intégralité des fans. Cette fois, c'est l'auteur de la saga en personne, George R.R. Martin, qui sort du silence pour faire cette annonce :

"C'est puissant, c'est viscéral, c'est sombre, c'est comme dans une tragédie shakespearienne. Il n'y a pas d'Arya - un personnage que tout le monde aimera. Ils ont tous des défauts. Ils sont tous humains. Ils font de bonnes choses. Ils font de mauvaises choses. Ils sont tous attirés par la luxure du pouvoir, la jalousie, les vieilles blessures - juste comme des êtres humains. Juste comme je les ai écrits."

Voilà qui nous donnerait presque encore plus envie de voir House of the Dragon, et qui nous prouve bien que la série fera tout son possible pour s'éloigner des traces de Game of Thrones et éviter la simple reproduction. Plus que quelques jours à attendre : cette guerre féroce entre Targaryen arrive le 22 août prochain sur OCS sur les coups de 3 heures du matin, en même temps qu'aux États-Unis.

Sources : The Hollywood Reporter, Allociné, Screen Rant

Clément Capot
https://twitter.com/Clepotp Clément Capot Rédacteur