
La Casa de Papel : pourquoi Mónica a pris Stockholm comme pseudo ?
Le gang de La Casa de Papel est de retour ! Et de nouveaux noms de villes s’ajoutent au gang. Tokyo, Rio, Nairobi ou Denver accueillent ainsi Marseille, Lisbonne, ou une certaine Stockholm…
Mónica galère
On a découvert le personnage de Mónica dès le premier épisode de La Casa de Papel. Blonde aux cheveux bouclés, elle est la maîtresse d’Arturo Romàn (Arturito, comme dirait Berlin), le directeur général de la Fabrique nationale de monnaie et du timbre. Cerise sur la crème catalane, elle lui apprend juste avant le braquage qu’elle est enceinte de lui. C’est quand même pas de chance, niveau timing. Mais face à la réaction de son amant, qui ne veut pas lâcher sa famille et va multiplier les coups de lâche, elle change d’avis et ne veut plus rien avoir à faire avec lui. Elle décide même de ne pas attendre d’être sortie de la prise d’otages pour avorter, via une pilule dont elle demande la livraison par la police. Encore une fois, drôle de timing…
Mais alors que son histoire est décidément bien triste et compliquée, un rayon de soleil apparaît en la personne de Denver, le bracasseur (mi-braqueur, mi-bras cassé) au grand cœur et au drôle de rire. Celui-ci succombe au charme de la secrétaire et refuse de l’exécuter après qu’elle ait volé un portable et que Berlin veuille en faire un exemple. Il lui tire dans la cuisse et la dissimule dans la chambre forte, revenant régulièrement la voir pour lui faire une petite danse, la séduire et finalement lui faire des bisous et plus si affinités. D’ailleurs, il y a affinités…
Le syndrome de Stockholm
Et c’est justement le fait qu’elle tombe amoureuse de son ravisseur qui explique pourquoi son pseudo au sein des bracasseurs sera Stockholm. Ce n’est certainement pas parce qu’elle sort avec un prix Nobel hein… Ou parce qu’elle aime construire des étagères… C’est bon, on a fini le tour du monde des clichés ?
Non, Denver l’évoque lui-même dans la série : elle “souffre” du syndrome de Stockholm, un phénomène psychologique qui voit un otage développer de l’affection pour son ravisseur. Et le nom vient d’un braquage dans une banque, comme dans La Casa de Papel, qui s’est déroulé en 1973 dans la ville de… Copenhague. Mais non, Stockholm évidemment, d’où le nom. Heureusement que cela n’a pas eu lieu à Montcuq, du coup…
Enfin bref. Lors de ce braquage, un évadé de prison nommé Jan Erik Olsson prend quatre employés de banque en otage. Et quand on dit en “otage”, c’est vraiment en otage hein, il ne les menace pas d’une grève des transports... Mais durant les six jours de négociations qui vont suivre, alors que son compagnon de cellule est libéré et peut le rejoindre, les otages se lient quasiment d’amitié avec leurs ravisseurs, se méfiant des forces de l’ordre. Avant d’être libérés, ils font même des câlins aux deux criminels et insistent pour qu’ils passent devant, afin qu’ils ne se fassent pas tirer dessus par la police. Leur relation est devenue tellement forte que les otages refusent carrément de porter plainte et se cotisent pour payer les frais d’avocat des deux hommes durant leur procès !
L’amour entre les murs
Ce phénomène a pu être observé durant d’autres épisodes similaires et a été très étudié en psychologie. Il repose sur un sentiment de confiance et/ou de sympathie des otages pour les ravisseurs, ainsi que l’apparition d’une hostilité des victimes envers les forces de l’ordre.
Exactement ce qui arrive dans La Casa de Papel, où les bracasseurs suivant les plans d’El Profesor deviennent les héros du peuple face au système économique, des espèces de Robinos de los Boises (Robins des Bois, en espagnol de touriste français). Il faut aussi que les ravisseurs ne soient pas des gros racistes, avec une idéologie détestable, rendant impossible un quelconque lien d’affection.
Et voilà comment Mónica, qui rejoint la fine équipe, prend très naturellement le pseudo de Stockholm, après être tombée amoureuse de l’un de ses ravisseurs. Avec qui elle envisage donc d’éduquer son futur enfant.
Une nouvelle fois avec La Casa de Papel, le syndrome de Stockholm a donc inspiré la pop culture, après la série Homeland, le film Attache-moi de Pedro Alamadóvar, le chef d’œuvre littéraire 1984 de George Orwell, ou bien de très nombreuses chansons. MC Solaar, les One Direction, Blink-182, Rammstein, Columbine ou le groupe anglais Muse ont en effet tous fait des chansons dont le titre et les paroles font référence au syndrome de Stockholm.
