Pas facile d'être un fan de fantasy en cette rentrée 2022. Enfin, d'un côté, c'est un vrai plaisir, mais d'un autre, il va falloir "lutter" sur deux fronts différents, avec les diffusions quasi-simultanées de House of the Dragon, l'excellente nouvelle série Game of Thrones, chaque lundi sur OCS, et maintenant Les Anneaux de pouvoir, la série dans l'univers du Seigneur des Anneaux, chaque jeudi sur Prime Video. Un "problème" comme on aimerait en avoir plus souvent. Car si les six premiers épisodes de House of the Dragon nous ont plus que convaincus, les deux premiers des Anneaux de pouvoir, disponibles depuis ce jeudi 2 septembre, nous ont littéralement subjugués de beauté. C'est d'ailleurs la première information à connaître sur la série : elle est une vraie claque visuelle, et la digne héritière des films de Peter Jackson !

Rassurez-vous tout de suite, vous n'entrez pas dans le Mordor des spoilers avec cet article, dans lequel nous éviterons tous les éléments surprenants de l'intrigue. Et il y en a, même beaucoup plus qu'on aurait pu le supposer. Car il faut rappeler que si la trilogie Le Seigneur des Anneaux au cinéma se basait sur le livre du même nom de J. R. R. Tolkien (qui a été divisé en trois par son éditeur à l'époque, et est aujourd'hui encore considéré à tort comme une trilogie littéraire), et si la trilogie Le Hobbit (qui n'aurait jamais dû être une trilogie) s'appuyait également sur un livre du père de la fantasy, Les Anneaux de pouvoir ne repose sur aucun récit. Seulement sur quelques éléments disséminés dans les fameux Appendices, ou surtout dans Le Silmarillion, que l'on pourrait considérer, pour vulgariser et faire un gros raccourci, comme une sorte de "Bible de la Terre du Milieu". Un peu comme pour House of the Dragon par rapport à Game of Thrones, les scénaristes des Anneaux de pouvoir se retrouvent donc avec des contrées inconnues à explorer, et s'en sortent à merveille dans ces deux premier épisodes !

Galadriel en mode guerrière

Les fans des films Le Seigneur des Anneaux ne seront pas décontenancés par le manifique prologue, qui dans Les Anneaux de pouvoir repose sur les mêmes bases que dans la trilogie. Tout est grandiloquent, de la musique à une bataille géante, tandis que la voix off de Galadriel (Morfydd Clark succède à Cate Blanchett) pose les enjeux, nous expliquant l'arrivée des Elfes en Terre du Milieu, la défaite de Morgoth, et l'ascension de son plus fidèle lieutenant, Sauron, dont l'ombre se répand, et qui est appelé "l'ennemi". L'histoire semble se répéter, et certains personnages ont des dialogues qui le revendiquent. Car les événements narrés ici se déroulent quelques 5000 ans avant ceux du Hobbit, et vont avoir une influence directe sur les aventures de Gandalf, Bilbo, Frodo, Aragorn et toute la Communauté de l'Anneau. Ce n'est pas un secret : Les Anneaux de pouvoir va notamment montrer comment les fameux Anneaux ont été forgés, et comment Sauron a trompé tout le monde pour fabriquer l'Unique. Ce qui dans un premier temps va concerner l'arc narratif d'un certain Elrond, autrefois incarné par Hugo Weaving, et ici de retour sous les traits de Robert Arayamo (qui jouait le jeune Ned Stark dans Game of Thrones). Il va notamment croiser le chemin de Nains en rapport direct avec ceux du Hobbit, et dans un endroit culte revisité, mais chuuut, nous ne vous en dirons pas plus...

C'est un autre point rassurant de ces deux premiers épisodes : alors que la quinzaine d'affiches promotionnelles pouvaient faire craindre une abondance de personnages et de lieux, Les Anneaux de pouvoir débute en s'articulant autour de quatre arcs narratifs bien identifiés, et guide le spectateur avec des plans de la carte de la Terre du Milieu à chaque changement de décor. En plus d'Elrond, Galadriel est également protagoniste, et c'est même la principale pour ce début de saison. Oubliez l'Elfe calme et posée des films, elle est ici une incroyable guerrière, qui a tout de la Legolas de la série. La performance de Morfydd Clark est impeccable, et la beauté de ses tenues ou armes ne fait que confirmer l'incroyable soin apporté à tous les détails. Car s'il avait été annoncé que Les Anneaux de Pouvoir était la série la plus chère de tous les temps (200 millions de dollars par saison), on comprend pourquoi : visuellement, tout est magnifique. Les effets spéciaux sont réussis, les décors naturels forment une nouvelle carte postale animée de la Nouvelle-Zélande, les tenues sont incroyables, et si Indiana Jones avait pour habitude de crier "sa place est dans un musée", devant ces deux premiers épisodes de très grande qualité, on a envie de dire que "leur place est au ciné". Alors autant l'écrire tout de suite : de la même façon que Le Seigneur des Anneaux n'est pas un livre que l'on lit aux toilettes, Les Anneaux de pouvoir n'est pas une série que l'on regarde sur son smartphone.

Les Hobbits à nouveau au centre de l'intrigue ?

Les deux autres arcs narratifs présents dans ces premiers épisodes concernent Arondir (Ismael Cruz Cordova), un personnage inventé pour les besoins de la série. Elfe avec une armure en bois du plus bel effet, il enquête avec une humaine, Bronwyn (Nazanin Boniadi), sur des phénomènes étranges dans le village de Tirharad. Une ambiance presque à la Stranger Things, qui sera évidemment liée à tout ce qui se passe dans la Terre du Milieu. L'autre protagoniste principale est Nori, diminutif d'Elanor Piévelu, à ne pas confondre avec Nori, l'un des Nains accompagnant Thorin dans Le Hobbit. Aux Deuxième Âge, les Piévelus constituaient encore la majorité des Hobbits. Bruns de peau et nomades, ils semblent tout d'abord constituer, comme Merry et Pippin, les potentiels éléments comiques des Anneaux de pouvoir, avant qu'un événement survenant à la toute fin du premier épisode ne les embarque potentiellement dans une grande aventure qui pourrait avoir d'énormes conséquences...

Car avec un rythme de diffusion hebdomadaire, il risque d'y avoir de nombreuses théories chaque semaine pour Les Anneaux de pouvoir. Vivement la suite, histoire d'obtenir des réponses à toutes les questions que l'on se pose désormais...

Sources : Prime Video, Tolkiendil