Séries

Qui est Taylor Kitsch, l’acteur qui joue un dangereux gourou dans Waco ?

Dans Waco, Taylor Kitsch interprète David Koresh, le leader et gourou de la secte des Davidiens © Weinstein Television LLC

Les acteurs disent souvent en interview qu’ils rêvent d’incarner des méchants, parce qu’ils ont un côté fascinant à jouer. En acceptant de prendre les traits de David Koresh, leader d’une secte, Taylor Kitsch relève son plus grand défi à ce jour.

Le BG des séries

Vous l’avez forcément vu jouer dans un film ou une série, car Taylor Kitsch est sur les écrans, petits ou grands, depuis le milieu des années 2000, après une carrière de mannequin qui lui a permis d’afficher son sourire mutin pour des marques comme Abercrombie & Fitch ou Diesel. C’est que le garçon plein d’avenir sait comment s’entretenir, possédant un diplôme de nutritionniste et de coach sportif.

C’est grâce aux séries que le jeune homme va se faire connaître. Il obtient des petits rôles dans Godiva’s et Kyle XY en 2006, avant d’être casté pour un nouveau projet qui se lance, Friday Night Lights, ou l’histoire de l’équipe de football américain d’un lycée. Taylor y incarne Tim Riggins, la vedette de l’équipe, durant cinq saisons qui remportent un joli succès critique et de nombreux Emmy Awards, récompense suprême lorsque l’on fait de la télévision. Sa carrière est aussi bien lancée qu’un ballon par son personnage et le cinéma commence à lui faire les yeux doux. Malheureusement, les films en question ne sont pas franchement de toute première qualité… Qui se souvient Des Serpents Dans l’Avion, où toute l’intrigue est résumée dans le seul titre ? Ou bien encore de X-Men Origins : Wolverine, considéré à très juste titre comme le plus mauvais de toute la saga. Non mais rappelez-vous de ce qu’ils avaient fait de Deadpool, déjà joué par Ryan Reynolds…

Trop de pression sur les épaules

Après ces deux premières tentatives finalement peu fructueuses, mais dont l’échec n’est pas du tout lié aux prestations du garçon, Hollywood ne le lâche pas. On retrouve donc Taylor Kitsch à l’affiche de Battleship, énorme production appelée à devenir une franchise, avec un casting quatre étoiles, regroupant Liam Neeson et Rihanna. Mais alors que le film a sur le papier tous les arguments pour être un succès commercial, il est touché-coulé par la critique. Dommage pour les retrouvailles avec Peter Berg et Jesse Pemons, respectivement réalisateur et acteur de la série Friday Night Lights. Mais Taylor a un autre atout dans sa manche : John Carter. Non pas le médecin de la série Urgences, mais une franchise de science-fiction du même nom, produite par Disney, dans laquelle il incarne le rôle-titre. C’est dire si on lui fait confiance. Sauf qu’une nouvelle fois, c’est un bide encore plus gros que celui d’Obélix. Un budget de 250 millions de dollars, qui n’en rapporte que… 73. Un véritable naufrage commercial, l’un des plus gros d l’histoire, dont Taylor Kitsch aurait pu avoir du mal à se relever…

Nouveau départ

Sauf qu’il persévère et parvient à se placer sur des projets un peu moins bling bling. Bon, pas de chance, il rejoint True Detective, mais pour la seconde saison critiquée, pas pour la première plébiscitée. Bien tenté quand même, comme retour en série. Il démontre ainsi une volonté de prendre plus de risques, en allant se frotter au téléfilm signé Ryan Murphy The Normal Heart pour HBO, puis au film de guerre efficace Du Sang et des Larmes, avant de devenir un tueur pour la CIA dans American Assassin. Loin des blockbusters, Taylor Kitsch a pu se forger une nouvelle réputation, appréhender à fond le métier d’acteur et revient enfin à la série pour Waco, afin de pouvoir accomplir l’ultime fantasme du comédien : jouer un méchant.

Et quel méchant ! En incarnant David Koresh, leader des Davidians persuadé d’être la réincarnation de Jésus Christ, qui prêche la polygamie et décide que toutes les femmes de son groupe sont siennes, puis subit un siège de 51 jours face aux forces de l’ordre, on peut dire que Taylor Kitsch a été bien servi pour un premier rôle machiavélique. Et il semble d’ailleurs y prendre un malin plaisir durant les six épisodes de la mini-série...

Sébastien Delecroix
https://twitter.com/seb_o_matic Sébastien Delecroix Rédacteur