
Waco : qui étaient David Koresh et les Davidiens ?
La mini-série Waco retranscrit l’un des événements les plus dramatiques de l’histoire civile américaine, opposant le FBI et l’ATF à une secte appelée les Davidiens. Retour sur leur histoire mouvementée.
Aux origines
En 1929, les Adventistes davidiens du septième jour se séparent de l’Église adventiste du septième jour, qui compte 20 millions de membres aux États-Unis. Menés par Victor Houteff, les adhérents à ce nouveau mouvement s’installent à Waco en 1935, dans un endroit qu’ils baptisent Mount Carmel. Une référence à un lieu situé en Israël et qui serait une voie d’accès à Dieu, d’après le livre d’Amos. À la mort d’Houteff, en 1955, un autre groupe appelé Branch Davidians se forme, avec comme leader un certain Benjamin Roden, qui meurt à son tour en 1978. C’est sa femme, Lois Rodden, qui prend sa succession. C’est alors qu’apparaît dans le mouvement un certain Vernon Wayne Howell, dont le CV comportait quand même quelques signes annonciateurs de la catastrophe imminente...
Né d’une mère de 14 ans et d’un père qu’il n’a jamais rencontré, il abandonne l’école juste après le collège, souffrant de dyslexie. Ce qui lui vaut le pas très gentil surnom de “mister retardo”... Mais la légende raconte qu’il connaissait la Bible par cœur à 12 ans. Alors qu’il a 19 ans, il met une fille de 15 ans enceinte, mais celle-ci le quitte, refusant d’élever un enfant à ses côtés. Il décide alors d’intégrer l’Église adventiste du septième jour, comme sa mère. Il finit par s’en faire expulser à cause de son harcèlement envers la fille d’un pasteur. Alors il arrive chez les Davidiens en 1983. Et il a les dents longues. Très longues.
Le prophète ultime auto-proclamé
Selon David Thibodeau, membre de la secte et survivant du drame de Waco, celui qui se décrit comme “le prophète ultime”, ou encore “le fils de Dieu, l’agneau” , entretient alors une liaison avec la leader de la secte, Lois Roden, 67 ans. Il épouse pourtant en 1984 Rachel Jones, fille d’un couple de Davidiens alors âgée de 14 ans. Lui en a 25. Quand Lois Roden meurt en 1986, Vernon Howell veut prendre le leadership et porte plainte contre le fils de celle-ci, George Roden, qui l’a chassé de Mount Carmel. Howell, qui veut désormais se faire appeler David Koresh, parle d’exhumation de corps. Il semblerait qu’en fait, il s’agissait d’un concours de “résurrection des morts”.
Pour prouver ses accusations, il se rend sur les lieux pour faire des photos, avec certains de ses disciples, armés. Une fusillade éclate, Koresh est blessé, mais sera acquitté après deux semaines de procès, grâce à un vice de procédure. Sa tentative de prise de pouvoir échoue donc, mais ce n’est que partie remise...
Car en 1989, George Roden est enfermé en psychiatrie après avoir tué son colocataire à la hache. Koresh prend enfin le leadership à Mount Karmel et annonce certains changements...
Sa communauté comporte 120 membres et l’une des premières mesures qu’il prend, c’est d’instaurer la polygamie. Pour lui, en tout cas. En tant que Messie auto-proclamé, il peut avoir des enfants avec toutes les femmes du groupe, quel que soit leur âge ou leur statut marital. En plus des trois enfants avec sa femme Rachel, on estime à 12 les enfants illégitimes qu’il aurait eus au total. Dont trois avec Michele Jones, ni plus ni moins que la petite sœur de sa femme Rachel. Ce qui lui vaudra des accusations d’abus sexuel et viols sur mineurs.
Même si aux États-Unis, le premier amendement de la Constitution garantit la liberté religieuse, indiquant que “le Congrès ne fera aucune loi concernant l’établissement d’une religion, ou interdisant le libre exercice de celle-ci”, les agissements de Koresh et des Davidiens intriguent, surtout lorsqu’un livreur UPS découvre dans l’un des colis qui leur est destiné des munitions. Mais ça, c’est le début de la suite de l’histoire. Une sale histoire. Celle du siège de Waco…
Source : 13ème Rue
