
Fatal Bazooka, Billy Crawford, Larusso… on vous raconte La Kermesse de La Seyne-sur-Mer
Les années 2000 sont de retour ! Et c’est à La Kermesse, un festival estival se tenant dans le sud de la France qu’on a pu les retrouver. Un bel événement à la programmation complètement folle, réunissant de véritables légendes de cette époque avec notamment Fatal Bazooka, Larusso, Billy Crawford, Kamini et les infatigables Neg’ Marrons. On vous raconte ce que vous avez loupé.
Par deux fois cet été, les années 2000 sont revenues sur scène. D’abord en juillet, à Nice, puis début août à La Seyne-sur-Mer. Un comeback initié par Chafadou Productions, organisateur de La Kermesse, LE festival incontournable pour tous ceux d’entre nous qui ont grandi dans les années 1990 et 2000. Au programme : une vingtaine de concerts des stars qui ont fait les beaux jours du Hit Machine, répartis sur 3 jours, le tout dans un cadre idyllique en bord de mer. SFR Actus était présent à La Seyne-sur-Mer pour cet incroyable événement riche en nostalgie. Récit.
La Kermesse : le festival menacé par le mistral
Le vendredi 4 août 2023, un vent de panique souffle sur les organisateurs de La Kermesse. Littéralement. Le mistral s’est invité à la fête, et ses rafales menacent la bonne tenue de l’événement. En coulisses, jusqu’à la dernière minute, on ignore s’il faudra tout annuler et décevoir les milliers de personnes qui s’amassent déjà le long des grilles du Parc de la Navale, ou si les concerts vont pouvoir se tenir. Après quelques ajustements logistiques, les portes de La Kermesse peuvent finalement s’ouvrir en toute sécurité et laisser s’engouffrer sur la vaste pelouse les fêtards nostalgiques d’une époque où MSN, les Skyblogs et les CD 2 titres faisaient encore partie du quotidien.
À l’issue d’un échauffement musical dispensé par le crew Moule & Beat, une première icône de ce passé lointain se présente face au public. Il s’agit du rappeur Kamini, célèbre pour avoir fait le buzz avec Marly-Gaumont, le clip de la chanson dans laquelle il racontait avec humour comment il a grandi dans un petit village de Picardie où il était montré du doigt en tant que seul noir de l’école. Problème sur scène : tout n’est pas encore au point côté technique, et Kamini se retrouve contraint de meubler sans musique.
Mais force est de constater que l’exercice ne lui pose aucun problème, l’artiste relatant différentes anecdotes inspirées en provoquant l’hilarité de la foule. Pas étonnant, lorsqu’on sait que Kamini s’est, depuis sa percée dans la musique, essayé avec succès au one man show.
Lorsque tout est prêt, Kamini déballe enfin son flow, donnant dès lors le coup d’envoi de 3 jours de concerts qui feront honneur à la musique que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître.
Ce soir-là, la nostalgie frappe fort. Après Kamini, ce sont Willy Denzey puis les L5 qui font danser La Seyne. Bientôt, Nuttea prend le micro à sont tour et rend "dingue dingue dingue" la foule. Arrivent ensuite les trublions de PZK, tout de fluo vêtus, qui font tellement sauter le public qu’on croit le sol animé par des secousses sismiques.
À peine remis de leurs émotions, les festivaliers doivent faire face à un autre choc : les membres du groupe Sniper débarquent en trombe sur la scène au son de Gravé dans la roche. Dans le public, on balance la tête en rythme et on lève le poing en l’air, en plein revival d’une jeunesse durant laquelle on faisait des graffitis au Tipp-Ex sur les sacs à dos en écoutant le groupe sur des baladeurs CD et MP3.
Et puis arrive le clou du spectacle : Fatal Bazooka entre en scène. Accompagné de ses danseuses, Michaël Youn, vêtu d’une doudoune dont les épais poils blancs sont balayés par le vent, semble monté sur ressorts. Il enchaîne les hits du personnage de rappeur qu’il a créé, puis passe à d’autres classiques : Stash Stash, qu’il chantait jadis au sein des Bratisla Boys, Comme des connards, un titre composé pour la bande originale de son film Les Onze Commandements, et Le Frunkp, qu’il chantait dans le long-métrage La Beuze.
Une première soirée particulièrement riche en émotions, qui laisse le public éreinté mais béat, prêt à enchaîner pour deux autres dates après une bonne nuit de repos.
Les Neg’ Marrons, Billy Crawford et Larusso allument le feu
Notre deuxième soirée sur place démarre très fort avec l’arrivée sur scène de Slaï. En moins d'une demi-heure le chanteur originaire du Val d’Oise fait monter la température. Alors que le thermomètre affichait 29 degrés avant qu’il n’entonne Flamme et Dernière Danse, le ressenti se situe plutôt du côté des 40 après sa prestation !
Mais pas le temps de se rafraîchir : Matt Houston, visiblement affecté par la montée en température provoquée par son prédécesseur, entre en scène, une serviette autour du coup. Le chanteur qui a fait se déhancher toute une génération avec RNB de rue et Cendrillon du Ghetto peine à donner de la voix, et demande régulièrement au public de chanter les refrains à sa place. Derrière nous, on entend une jeune femme agacée lancer :
"Ce n’est pas à nous de chanter, on a payé pour t’entendre toi !"
Arrivent ensuite les Las Ketchup. Les filles chantent dans la joie et la bonne humeur une série de titres en espagnol manifestement inconnus de la majorité du public présent, et l’ambiance retombe quelque peu. Mais lorsque résonne leur hit Asereje, la foule entière reprend vie, reproduisant comme dans un gigantesque flash mob la chorégraphie mythique créée par le groupe en 2002.
Jessy Matador leur succède, accompagné aux platines par Le Pedre, coorganisateur de La Kermesse. Il suffit d’un refrain de Décalé Gwada pour faire grimper d’un cran supplémentaire la température et d’ailleurs, certains esprits commencent à s’échauffer.
Il faut dire qu’il est déjà 21h30, et que les Neg’ Marrons, dont le passage était prévu pour 20h, ne sont toujours pas là. Dans le public, des voix s’élèvent.
Sur scène, l’animateur qui meuble en faisant des blagues entre les passages des artistes, avait précédemment éludé la question, bottant en touche en lançant avec une insolence certaine : "Et pourquoi pas Tupac ou Michael Jackson ?"
Mais on apprend finalement que ça y est : Jacky et Ben-J vont entrer en scène sous peu, ils ont été retardés par un problème de transport.
Lorsqu’ils arrivent enfin, le spectacle est incroyable. Désormais presque âgés de 50 ans, les deux rappeurs ont autant d’énergie - si ce n’est plus - qu’à la sortie de Rue Case Nègres en 1997. Encore plus bondissants que ne l’avait été Michaël Youn la veille, les deux frangins de cœur enchaînent tube sur tube sans la moindre pause : Le Bilan, Tout le monde debout… Un set presque trop court !
Alors que Larusso est attendue sur scène à 22h, c’est en fait Billy Crawford, supposé conclure cette soirée, qui arrive juste après les Neg’ Marrons. Si les fans de l’interprète de Tu m’oublieras commencent par s’inquiéter, ils oublient vite leurs angoisses lorsque la star originaire des Philippines se lance dans une série de reprises de tubes d’autres artistes, notamment Michael Jackson pour Rock with you ou Bruno Mars avec Uptown Funk. Dans le public, on lui réclame son hit Trackin' et le chanteur, aujourd’hui âgé de 41 ans s’en amuse avec une modestie touchante :
"Attends, c’est la seule de mes chansons que tu connais, je ne peux pas la faire tout de suite !"
Et après deux autres reprises, Trackin’ résonne enfin, tandis que dans la foule, des t-shirts vintage à l’effigie de la star sont brandis. Le voyage dans le temps est total : des groupies hurlent "Billyyyy", comme si nous étions encore en 2002 et que l’artiste était encore sur toutes les ondes. Magique.
Lorsque Billy tire sa révérence, certains fans tentent même d’attirer son attention à l’arrière de la scène, tendant les bras par-dessus les barrières de sécurité et hurlant son nom dans l’espoir de le toucher.
Mais il suffit que Larusso fasse son entrée pour qu’en un instant, tous les regards se tournent sur elle. Vêtue d’une robe en strass, la chanteuse applique la même méthode que Billy Crawford : conserver le meilleur pour la fin. Elle enchaîne donc les reprises de morceaux rendus célèbres par d’autres artistes, mettant immédiatement une ambiance survoltée dans le public de La Seyne-sur-Mer. Baby one more time, No Scrubs, Tous les cris les SOS, et même du Céline Dion : Larusso s’approprie avec panache les hits de ses pairs et termine en apothéose sur son tube Tu m’oublieras.
Pour SFR Actus, ce final en apothéose a marqué la fin de cette expérience hors du temps à La Kermesse, nos journalistes étant appelés sur d’autres dossiers brûlants à travers l’Hexagone. Le show s’est néanmoins poursuivi à La Seyne-sur-Mer le dimanche 6 août avec Nadiya, Menelik, Tragédie et Colonel Reyel, et nul doute que La Kermesse s’est achevée encore plus fort qu’elle avait commencé.
Notre reportage vous a donné envie d’y aller ? Vous n’avez pas tout raté : La Kermesse revient du 16 au 19 août à Toulouse ! La plupart des stars présentes à La Seyne-sur-Mer y seront de retour, et il y aura de nouveaux venus : Sinik, Faf Larage, Sheryfa Luna, Laam, et Stomy Bugsy. Il reste encore quelques places ici si le cœur vous en dit. Longue vie à La Kermesse, qui, on l’espère, nous fera danser pendant encore quelques étés.
Source : La Kermesse
