Musique

FNAC Live Paris : on a vu Aya Nakamura, Stephan Eicher et Étienne de Crécy

C'était LA star de la soirée : Aya Nakamura a fait la joie du public en ce premier soir de festival. © Jessica Rat / SFR Actus

Le soleil tape sur le Parvis de l’Hôtel de Ville en ce mercredi après-midi. Nous sommes le 3 juillet 2019, le FNAC Live a réinvesti la place parisienne pour lancer sa 9e édition. 18h, la foule est déjà au rendez-vous. Venue, c’est sûr, pour assister au concert – gratuit, donc – d’Aya Nakamura, elle se montrera aussi patiente qu’ouverte aux différents genres musicaux des autres artistes qui doivent précéder la chanteuse de Djadja. On fait le récap’.

Il flâne comme un air de vacances dans le IVe arrondissement parisien. Et pour cause : pour ouvrir les hostilités de ce FNAC Live, le groupe Delgrès nous invite au voyage avec son blues créole, promesse d’une destination exotique située quelque part entre la Guadeloupe et la Louisiane. Fondée par le chanteur et guitariste de Rivière noire, Pascal Danaë, en hommage au résistant anti-esclavagiste Louis Delgrès, la formation est un simple trio – avec un énorme soubassophone venu remplacer la traditionnelle basse – mais elle met déjà l’ambiance.

Le leader de la bande demande régulièrement à l’audience si ça va (pourquoi ce n’est jamais l’inverse, d’ailleurs ?), celle-ci lui montre qu’elle est aussi chaude que la température ambiante. Alors que Jean-Michel Djembe (un mec qui va passer sa soirée à taper sur son instrument, plus ou moins en rythme...) fait son propre concert adossé contre la barrière de sécurité, le groupe, lui, termine avec Vivre Sur la Route, une chanson co-écrite avec Jean-Louis Aubert. Classe.

Pascal Danaë a fait voyager le public avec son nouveau groupe, Delgrès.
Pascal Danaë a fait voyager le public avec son nouveau groupe, Delgrès. © Jessica Rat / SFR Actus

Radio Elvis, caution rock du festival

Deuxième concert, autre ambiance. Il est maintenant 19h, c’est au tour de Radio Elvis de monter sur scène. Encore une fois, le public n’est pas forcément venu pour ça. Rappelons-le, il y a quand même Aya Nakamura à l’affiche ce soir… On entend même un : "Laisse tomber, les mecs ont des guitares électriques." Et c’est pas loupé, ce concert-là, ça envoie du rock. Mais le groupe, mi-BB Brunes mi-Noir Désir, réussit sans mal à conquérir même les plus sceptiques. L’envolée rythmique country de Ces garçons-là suscite une belle réaction de la foule, désormais sous le charme des trois Parisiens – et notamment des petits déhanchés délicieusement subjectifs du chanteur et guitariste, Pierre Guénard. Décidément bien décontracté, ce dernier lâche une vanne : "Moi j’aime pas quand les chanteurs expliquent leurs chansons." Pas besoin, en effet. Tout le monde adhère. Et les mains se tendent et se balancent pour accompagner une ballade, d’autant plus belle avec le décor de Notre-Dame sans son toit au fond.

Pierre Guénard a su séduire la foule avec son groupe de rock français Radio Elvis.
Pierre Guénard a su séduire la foule avec son groupe de rock français Radio Elvis. © Jessica Rat / SFR Actus

Concert sélect' de Stephan Eicher

Pendant ce temps-là, quelques centaines de privilégiés se dirigent à l’intérieur de l’Hôtel de Ville pour accéder au Salon. La scène VIP, où l’on boit des flûtes de champagne et où Anne Hidalgo préside naturellement sur les sièges du premier rang, accueille un certain Stephan Eicher. Ce soir, il n’est pas venu “déjeuner en paix”...

Sous les fastes moulures et nombreux lustres de verre pendus au haut-plafond, le Suisse est là pour nous présenter son nouvel album, Hüh!

S’amusant des décors feutrés, affirmant que les lieux lui rappellent sa propre demeure "mais pas du tout pareil", l’éternel bohème la joue humble, assis derrière sa guitare et accompagné de quatre musiciens. C’est ainsi en toute simplicité qu’il enchaîne ses nouveaux titres, dont le pêchu Monsieur je ne sais pas, au refrain bien efficace, et une chanson en danois accompagnée de sous-titres projetés sur l’écran derrière lui.

Stephan Eicher a subjugué un public VIP, sur la scène du Salon située à l'intérieur du faste Hôtel de Ville de Paris.
Stephan Eicher a subjugué un public VIP, sur la scène du Salon située à l'intérieur du faste Hôtel de Ville de Paris. © Jessica Rat / SFR Actus

L'ambiance monte d'un cran avec Bon Entendeur

20h10, retour sur le Parvis. Devant un mur d’aluminium, flanqué de son logo "Be." et de plusieurs écrans TV rétro de chaque côté, le duo de Bon Entendeur fait monter la sauce. Les DJs français Arnaud Bonet et Pierre Della Monica offrent le son parfait pour ambiancer la foule, bien tassée devant la scène maintenant que le soleil ne tape plus si fort. Une myriade de tote bags et de tatouages – le look de l’été 2019 ? – se trémousse dans tous les coins. Et la résonance de samples de voix réguliers, dont un "bonjour c'est Pierre Niney, vous écoutez Bon Entendeur", ne manque pas de faire crier tout ça.

Le collectif Bon Entendeur, représenté par Arnaud et Pierre, a bien ambiancé la foule sur le Parvis.
Le collectif Bon Entendeur, représenté par Arnaud et Pierre, a bien ambiancé la foule sur le Parvis. © Jessica Rat / SFR Actus

Suzane passe le test du FNAC Live haut la main

Présentée sous l’étiquette "Attention Talent", Suzane a maintenant un court créneau pour convaincre un public qui n’attend qu’une chose, le concert d’Aya Nakamura. On se dit que la pauvre va se faire bouffer par des fans déjà surexcités (plus que 25 minutes à patienter)... Mais on a tort. La jeune chanteuse semble elle aussi avoir une solide fanbase, qui l'acclame même pendant qu'elle s'installe, toute seule derrière son micro et son clavier, sur le bout de scène avancée.

Sans se démonter, elle fait direct jumper les gens avec sa Flemme, single qui compte déjà plus d’un million de vues sur YouTube, qu'elle enchaîne avec l’approprié Suzane pour se présenter à ceux qui ne la connaîtraient pas encore. S’en suivent d’autres textes aussi dansants que pertinents, sur des petites choses du quotidien (le rush, les kilos en trop, le harcèlement…). Résultat des courses : elle a bien chauffé la salle. Enfin, le Parvis... La recette ? Un bon gros son, entre electro, chanson française, hip-hop et surtout, une énergie contagieuse. Comme un Eddy de Pretto, en mieux coiffé.

Suzane a su conquérir le public avec une electro-pop entraînante et une énergie débordante.
Suzane a su conquérir le public avec une electro-pop entraînante et une énergie débordante. © Jessica Rat / SFR Actus

Aya Nakamura affole ses fans

Enfin ! C’est l’heure de l’événement tant attendu de la soirée ! 21h30 : on y est… Mais la star, elle, n’est pas encore arrivée. Pas de quoi décourager ses fans, qui patientent (presque) sagement en s’amusant à se voir filmés par les caméras du festival. Après un bon quart d’heure d’attente en trop, et quelques "Aya, t’es où ?", la chanteuse fait finalement irruption. Une entrée qui suscite l’affolement général, notamment de gros cris bien stridents des adolescent(e)s. Et ça durera tout le concert.

La foule, d’une moyenne d’âge de 15 ans, chante à tue-tête sur chaque morceau. Si bien qu’on entend à peine les choristes, ni Aya Nakamura d’ailleurs, qui se pavane langoureusement de long en large de la scène. Des problèmes de son qui ne semblent pas gêner le public pour autant : dans la fosse, c’est l’éclate comme à une boum de fin d’année, et ça chante à gorge si déployée que les appareils dentaires éblouissent autant que le coucher de soleil sur Notre-Dame. Hypnotisant.

Tous, de 4 à disons 25 ans, connaissent les paroles par cœur. L’émotion est palpable, comme celle de ce jeune homme littéralement en pleurs dès la deuxième chanson, qui se fera d’ailleurs filmer à plusieurs reprises... dans l'hilarité générale. Humiliation publique à un concert d'Aya Nakamura. Pas cool. À peine 35 minutes après le début de son concert, qui a décidément des allures de showcase, la jeune chanteuse de 23 ans envoie Pookie et Djadja pour finir. Et il y en a peu qui peuvent se targuer d'enchaîner ainsi deux énormes tubes à la fin de leur set. On aime ou on déteste, mais Aya Nakamura est bien un phénomène. Éphémère ou pas, seul l'avenir nous le dira…

"Space Echo", le show lumineux d'Étienne de Crécy

23h, c’est l’heure du dernier concert de cette première journée. Les lieux se vident des fans (encore tremblants d’émotion) d’Aya Nakamura pour se re-remplir (un peu) d’un tout autre public. Davantage trentenaires, les derniers spectateurs sont là pour voir Étienne de Crécy. Le DJ français, figure phare de la French Touch, transforme le Parvis en véritable dancefloor – et doit bien empêcher Anne Hidalgo de dormir. Une performance tout en lumières et en beats additifs, qui fait aussi bien onduler des hanches les djeunz que les after-workers en chemise blanche et costard-cravate. Une fin bien festive pour un premier jour bien rempli et, c’est le moins qu’on puisse dire, éclectique !

Étienne de Crécy a présenté au public du FNAC Live son show sons et lumières "Space Echo".
Étienne de Crécy a présenté au public du FNAC Live son show sons et lumières "Space Echo". © Jessica Rat / SFR Actus
Sébastien Delecroix et Jessica Rat