C’est dans une vidéo publiée le 21 août dernier, sur son compte Instagram, que Billy McFarland, fondateur et organisateur du Fyre Festival, a annoncé : “C’est un grand jour, car les billets sont officiellement mis en vente.” Celui qui a été condamné après la première édition y arbore une attitude tout en détente. Il raconte comment, lors de son séjour de sept mois en cellule d’isolement, il a “rédigé un plan de 50 pages expliquant comment l’événement prendrait en compte l'intérêt et la demande globale pour le Fyre.” Malgré l’importante polémique autour de ce festival de musique, les 100 premiers billets en vente (dont les prix varient entre 499 et 7 999 dollars, selon le site officiel) ont été pris d’assaut.

Certains laissent donc une deuxième chance au Fyre Festival et se donnent rendez-vous en décembre 2024 aux Caraïbes. Pourtant, en 2017, ce qui devait être le “Coachella des Bahamas” avait été la plus grande catastrophe de l’histoire des événements musicaux. Billy McFarland avait été ensuite condamné à six ans de prison pour fraude.

La promesse d'un festival de musique paradisiaque

Tout a commencé en 2016 par un simple carré orange posté sur les réseaux sociaux de différentes célébrités, dont des mannequins extrêmement suivis et des influenceurs avec une importante communauté. Accompagné d’un lien renvoyant vers le site du Fyre Festival, ce sobre coup de communication a néanmoins été très efficace. Cet événement promettait deux week-ends (fin avril et début mai 2017) placés sous le signe de la déconnexion, avec des ateliers de méditation, de yoga, des sessions de beach-volley, de kayak, des massages, une cuisine préparée par un grand chef et, bien entendu, des concerts avec des artistes de renom. Major Lazer, Blink-182 ou encore Migos étaient par exemple attendus. En somme, “un festival de musique de luxe”.

Une programmation de rêve qui prenait place sur une île déserte des Bahamas. S’il fallait tout de même débourser entre 1 000 et 11 000 dollars, la médiatisation autour de cet événement inédit avait attiré de nombreux festivaliers. La confiance qu'inspiraient Billy McFarland et son associé, le rappeur Ja Rule, ne laissaient pas envisager le chaos.

Fyre Festival : du paradis à l’enfer

Le rêve a malheureusement viré au cauchemar. En coulisse, la précipitation de l’organisation entraîne des retards de paiement de certains prestataires ou la mise en place à la va-vite des différentes structures (tentes, scène...). Le groupe fortement attendu, tête d'affiche du festival, Blink-182 annule également sa venue. Les stars ambassadrices se détachent de la communication de Fyre Festival. Ça sent le roussi avant même que les festivaliers arrivent aux Bahamas.

Ils débarquent en pleine nuit, lâchés au milieu de nulle part, sans réelles informations pour s’organiser. La photo du “repas”, composé de deux feuilles de salade, deux tranches de pain et de fromage, vendu 11 dollars puisqu’il aurait été préparé par un chef renommé, est diffusée sur les réseaux sociaux. Elle détruit la réputation du festival. Et ce n'est pas tout. D'autres images continuent de dévoiler ce qu'est réellement ce "lieu paradisiaque" : des tentes à moitié montées, des scènes de pillage, des chiens errants, des barnums qui n’ont rien de luxueux, l’absence de toilettes et aucun artiste venu performer.

L’enfer débute pour les festivaliers qui n’ont qu’une hâte : rentrer chez eux. Là aussi, tout se complique. L’aéroport le plus proche est pris d’assaut, mais les vols sont trop peu nombreux, tout comme les places disponibles. Rien de bon n’a été retenu de cette expérience. L’histoire complète a été racontée dans un documentaire Netflix, sorti en 2019 : Fyre Festival, le meilleur festival qui n’a jamais eu lieu. Un programme qui dévoile les coulisses et divers témoignages d'un faux-évènement qui restera dans les annales… si la deuxième édition ne fait pas pire. Possible, vraiment ?

Sources : Huffington Post, BFM TV, 20minutes, Slate