Musique

L’évolution de Linkin Park en 5 clips

Mike Shinoda et Chester Bennington, les deux chanteurs du groupe de neo-metal Linkin Park © Stéphane de Sakutin / AFP

Un an après la mort tragique du chanteur Chester Bennington, on vous propose un retour en images et en musique sur l’évolution musicale d’un groupe qui aura marqué les années 2000 : Linkin Park.

“One Step Closer” - 2000

En pleine mode nu metal, des groupes comme Korn, Deftones ou Limp Bizkit voient de nouveaux petits groupes du genre arriver. Slipknot, Papa Roach, P.O.D. et donc Linkin Park, dont le premier album, Hybrid Theory, sort en 2000 avec une armée de tubes ! Avant que "Crawling" et "In The End" ne passent en boucle sur MTV, le premier single envoyé est l’une des chansons les plus rugueuses de l’album, "One Step Closer". Avec aussi un clip bien de l’époque, qui montre qu’en suivant des gens étranges dans des ruelles obscures, on peut trouver un groupe de rock qui joue dans les égouts, avec un sosie de Spike dans Buffy Contre les Vampires. Les chants rock et rap alternent, il y a des guitares saturées, mais aussi un DJ. La recette parfaite pour plaire au plus grand monde. Et ça a clairement marché !

“Numb” - 2003

Linkin Park ne perd pas de temps et enchaîne très vite avec son second album, qui contient encore plus de tubes que le premier ! "Somewhere I Belong", "Faint" ou "Breaking the Habit" sont autant de singles mémorables, mais si vraiment il ne devait en rester qu’un, il s’agirait de "Numb". Gros tube, présentant déjà l’évolution musicale du groupe. Il y a plus d’arrangements, avec le piano notamment et le chant est plus mélodieux qu’auparavant, même si l’on conserve toujours cette alternance entre le rock de Chester et le rap de Mike, formule qui a fait tout le succès de la formation californienne.

“New Divide“ - 2009

La mode du neo metal est passée et peu de groupes y ont survécu. Ou alors difficilement. De cette vague en baggys, Linkin Park est demeuré le plus populaire, sans doute grâce à leur touche plus pop. Tous leurs albums se vendent à des millions d’exemplaires, et on les retrouve sur les bandes originales des films Transformers, comme pour ce "New Divide". Exit les passages rap pour cette chanson, Chester est seul sur le chant,, Mike est au synthé, et le titre a tout pour ravir les radios. Ça tombe bien, c’est ce qu’il fera.

“Burn It Down” - 2012

L’évolution continue, avec des sonorités de plus en plus électro prises par le groupe. C’était le cas avec l’album précédent, A Thousand Suns, dont le single "The Catalyst" avait désarçonné le public. "Burn It Down" est un peu plus fédérateur, mais continue sur la même lancée, donnant un peu l’impression que Linkin Park est devenu le Depeche Mode du gros son. Ce qui n’est clairement pas une insulte, bien au contraire… Mais quand même, les métalleux qui appréciaient le groupe à la base râlent de plus en plus depuis des années, et cela ne va pas s’arranger par la suite…

“Heavy” - 2017

Alors, oui, c’est bien le même groupe qu’on écoute depuis tout à l’heure. Si dans les quatre titres précédents, malgré l’évolution musicale, on pouvait toujours reconnaître la patte du groupe, avec des gros riffs de guitare et des refrains martelés, là on bascule dans quelque chose de bien différent.

Avec la chanteuse Kiiara en featuring, Linkin Park change radicalement de son. Une suite logique de tout ce qu’ils ont pu faire auparavant, mais qui déstabilise forcément si l’on passe de "One Step Closer'" à "Heavy" sans les étapes intermédiaires dans la playlist. Sans surprise, l’album One More Light a été très critiqué sur les réseaux sociaux pour son approche hip-hop et RnB. On se rappelle encore du passage de Linkin Park au Download Festival en région parisienne, avec des sifflets accompagnant des morceaux jugés trop posés par les gens, et tranchant radicalement avec les anciens. Les critiques demeurent, même après le suicide de Chester Bennington. Les membres du groupe n’ont pas prévu de remplacer le chanteur et devraient forcément revenir avec une nouvelle approche musicale. L’évolution n’est donc pas encore finie.

Sébastien Delecroix
https://twitter.com/seb_o_matic Sébastien Delecroix Rédacteur