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Musique

Rolling Stones : retour sur leurs 60 ans de carrière en 7 chansons

Ron Wood, Mick Jagger, Keith Richards et le batteur Steve Jordan, remplaçant feu Charlie Watts lors de la tournée "No Filter", à Austin (Texas), le 20 novembre 2021. © SUZANNE CORDEIRO / AFP

Pourquoi 7 ? Parce qu’on aurait pu faire un "retour sur leurs 60 ans de carrière en 60 chansons", il y aurait en tout cas de la matière… Mais qu’on va se montrer un poil moins ambitieux et vous proposer plutôt une chanson pour chaque décennie (années 1960, 1970, 1980, 1990, 2000, 2010 et 2020 !) où les Rolling Stones ont roulé leur pierre sur cette Terre, alors qu’ils viennent d’annoncer une nouvelle tournée européenne – dont deux dates en France ! – pour célébrer cet incroyable anniversaire comme il se doit, sur scène.

C’est la nouvelle de la semaine qui, au milieu d’une actualité autrement morose, a dû réchauffer le cœur de nombreux fans à travers l’Europe. Les Rolling Stones, moyenne d’âge 76 ans, reprennent la route pour une grande tournée à travers le Vieux Continent en 2022 ! Démarrant à Madrid le 1er juin prochain pour se finir à Stockholm le 31 juillet, avec deux passages dans l’Hexagone à Lyon et à Paris les 19 et 23 juillet, cette tournée - dont les billets seront mis en vente ce vendredi 18 mars à 10 heures pétantes - s’intitule sobrement Sixty. Parce que 2022 n’est pas une année comme les autres pour les pierres qui roulent : elle marque le 60e anniversaire du groupe, fondé effectivement en 1962. Pfiou !

Du coup, on s’est dit que c’était une belle occasion pour reparcourir l’impressionnante discographie des Rolling Stones, pleine de tubes évidemment. Alors que ceux-ci feraient l’objet d’une très, très longue liste, on a préféré la jouer stratège en opérant par décennie, histoire de voir aussi leur évolution à travers les âges. Sachant que, bien que très peu prolifiques depuis le début du nouveau millénaire, les papys rockeurs nous ont quand même réservé quelques surprises ces dernières années… Alors c’est parti pour une rétrospective, avec une chanson donc pour chaque décennie, des années 1960 à ce tout début des années 2020. Let’s rock !

Gimme Shelter (1969)

Les années 1960, c’est bien évidemment la décennie dans laquelle il a été le plus difficile de piocher. Heureusement, on a déjà mis en avant quelques chansons de la grande époque des Stones, celle de leur jeunesse fougueuse, incontestablement la plus créative, dans un précédent article consacré aux morceaux sublimés par Charlie Watts, le légendaire batteur du groupe défunt l’été dernier. À savoir : (I Can’t Get No) Satisfaction (1965) évidemment, Get Off of My Cloud (1965), Paint it Black (1966), ainsi que l’hypnotique Sympathy for the Devil (1968). On pourrait citer également 19th Nervous Breakdown (1966), Let’s Spend the Night Together (1967), Ruby Tuesday (1967), She’s a Rainbow (1967), Jumpin’ Jack Flash (1968), You Can’t Always Get What You Want (1969)… Que de tubes !

Mais si l’on devait n’en choisir qu’une des années 1960, le couteau sous la gorge, on retiendra une chanson qui n’est jamais parue en single et qui est pourtant l’un des plus grands chefs-d’œuvre des Rolling Stones, positionné d’ailleurs assez haut (13e) dans le prestigieux classement des "500 meilleures chansons de tous les temps" du magazine Rolling Stone (qui n’a rien à voir avec la célèbre formation, rappelons-le, mais tient simplement lui aussi son nom de la chanson de Muddy Waters, Rollin’ Stone)… Il s'agit de Gimme Shelter ! Un titre issu de l’album Let it Bleed, inspiré par l’horreur de la guerre du Viêt Nam, avec au démarrage un riff de guitare iconique signé Keith Richards, of course, et un duo puissant entre Mick Jagger et la choriste Merry Clayton, qui nous donne personnellement des frissons à chaque fois qu’on l’entend. On vous laisse (re)découvrir cette masterclass :

It’s Only Rock’n’Roll (But I Like It) (1974)

Encore une fois, les Rolling Stones ont marqué les années 1970 de nombreux tubes : Brown Sugar (1971), Wild Horses (1971), Tumbling Dice (1972), Angie (1973), Fool To Cry (1976), Miss You (1978), ou encore Beast of Burden (1978), qu’on adore chanter (mal) : "Pre-tty, pre-tty, pre-tty giiirls. Ooh you’re a pre-tty, pre-tty, pre-tty, pre-tty, pre-tty, pre-tty girl !" Mais encore une fois, on a décidé qu’il ne fallait en choisir qu’une sur cette décennie, alors on va partir sur ce qui est un peu devenu le slogan du groupe – et de nombreux autres rockeurs dans l’âme : It’s Only Rock’n’Roll (But I Like It) !

Ce titre, qui fait lui aussi partie des grands classiques des Rolling Stones, est extrait de l’album - presque - du même nom, It’s Only Rock’n’Roll paru en 1974 dans les bacs. Un opus qui marque un certain tournant dans l’histoire de la formation britannique. D’une part, c’est le premier disque qui voit apparaître la signature des Glimmer Twins, le surnom donné ainsi tardivement au duo créatif formé par Mick Jagger et Keith Richards. C’est surtout le dernier album qui voit la participation de Mick Taylor en tant que deuxième guitariste, lui qui avait remplacé feu Brian Jones en 1969. Et coïncidence, ou pas, le titre It’s Only Rock’n’Roll (But I Like It) est d’ailleurs la toute première collaboration des Stones avec Ronnie Wood, à l’époque guitariste de Faces, qui deviendra par la suite le quatrième homme emblématique du groupe, encore de la partie plus de 40 ans après. Une dernière petite anecdote pour la route ? Dans la version originale de cette chanson, la première à avoir été enregistrée mais qui n’a pas atterri dans l’album, il y a aussi un certain David Bowie dans les chœurs…

Start Me Up (1981)

Là, le choix a été moins compliqué. Quand on évoque les années 1980, on a d’abord cette image de Jagger et Bowie (encore lui) en train de Dancing in the Street en survêt et imper… Mais on pense surtout à Start Me Up. Le dernier grand tube des Rolling Stones, arrivé au tout début de la décennie en 1981, en tant que premier single de l’album Tattoo You. Et c’est un tube qui, tenez-vous bien, a bien failli ne jamais voir le jour !

Parce que Start Me Up est en réalité un peu plus vieux que ça, faisant partie d’anciens enregistrements trouvés dans les archives du groupe pour monter cet opus un peu en catastrophe, alors qu’il était destiné à accompagner une grande tournée mondiale. Pour la petite histoire, c’est un ingé son qui l’a déniché. On peut lui dire merci. Difficile d’imaginer aujourd’hui un concert des Stones sans ce titre emblématique, qui est d’ailleurs souvent utilisé pour démarrer leurs shows en trombe - avec un titre comme Start Me Up, forcément ça passe bien ! Et le clip aussi, années 1980 obligent, est pépite :

Out of Control (1998)

Les Rolling Stones ont sorti deux albums studios dans les années 1990. Voodoo Lounge en 1994 (le premier sans le bassiste Bill Wyman) et Bridges to Babylon en 1997. Bien que le premier ait été mieux reçu, c’est un titre du second qu’on a choisi pour cette décennie. Car malgré les critiques mitigées, au vu d’une production jugée trop éclectique, il est tout de même une chanson qui est ressortie de cet opus, et que le groupe a d’ailleurs toujours intégrée dans la setlist de ses concerts depuis. Ce n’est pas Anybody Seen My Baby? ni Saint of Me, mais le troisième et dernier single extrait de cet album en 1998 : Out of Control.

Ambiance brumeuse sur cette chanson qui démarre doucement, sur de légères percussions et notes de basse, avec seulement un petit wah-wah discret qui se fait entendre à la 15e seconde, Mick Jagger fredonnant avant d’entamer son couplet. De quoi donner une vibe groovy et mystérieuse à ce morceau, qui monte ensuite crescendo, avec quelques premières cordes de guitare retentissant d’abord, puis la grosse caisse qui donne le tempo à l’arrivée du refrain, jusqu’à ce que tout le monde se lâche, en mode "Out of Control". Et puis ce petit solo d’harmonica… Une vraie perle.

Streets of Love (2005)

Il aura ensuite fallu attendre pas moins de huit ans avant de voir les Rolling Stones réinvestir les bacs, dans les années 2000 donc. C’était précisément en 2005, avec le bien nommé A Bigger Bang, que l’on peut traduire mot pour mot par "un plus grand coup". Et effectivement, Mick Jagger, Keith Richards, Charlie Watts et Ronnie Woods ont mieux réussi leur coup cette fois, revenant à un rock plus classique. De cet opus, qui n’est autre que le dernier album studio du groupe, sans compter le disque de reprises Blue & Lonesome qui a suivi 11 ans plus tard, on retient le single Streets of Love.

Une ballade, pour changer. Il y en a quelques-unes de notables dans la discographie des Stones – on pense notamment à Angie et Wild Horses, évidemment. Celle-ci en fait partie, avec son refrain puissant et entêtant : "And I-I-I-I walk the streets of love…" On vous laisse savourer :

Doom and Gloom (2012)

Ce n’est pas parce que les Rolling Stones n’ont plus sorti d’albums studio depuis deux décennies, hormis encore une fois le disque de reprises de blues en 2016, qu’ils n’ont plus enregistré de nouvelles chansons. De temps à autre, le mythique groupe de rock nous réserve en effet quelques surprises, avec des inédits dévoilés à travers des rééditions ou des compilations. C’est le cas notamment de Doom and Gloom, qui a surgi comme un éclair en 2012.

Il est l’un des deux singles, les seuls nouveaux morceaux issus du best-of sauvagement dénommé GRRR!, concocté pour célébrer le 50e anniversaire des Stones. Lequel a d’ailleurs fait l’objet de plusieurs éditions : un double-album de 40 titres, un triple-album de 50 titres, et même un méga coffret de 80 titres, qui reprennent ainsi absolument tous les tubes du groupe ! Doom and Gloom et One More Shot ont pour leur part marqué le grand retour de la bande au complet en studio pour la première fois depuis A Bigger Bang. Et le premier a été plutôt bien reçu, avec son caractère purement rock’n’roll qui lui a valu de figurer dans quelques blockbusters hollywoodiens (Die Hard : Belle journée pour mourir et Avengers : Endgame). Alors que c’est Mick Jagger qui joue le riff de guitare détonant qui introduit Doom and Gloom, fait assez rare pour être souligné, on notera également que le clip, tourné à La Cité du Cinéma à Saint-Denis, met en scène l’actrice Noomi Rapace. Et prouve surtout qu’à près de 70 ans, les papys rockeurs étaient encore en très grande forme !

Living in a Ghost Town (2020)

Eh oui, bien qu’encore une fois les Rolling Stones n’enregistrent plus autant qu’à leur jeune époque, se satisfaisant très bien de leurs vieux tubes pour leurs concerts, il y a tout de même une chanson qui vient couvrir la décennie actuelle. Il aura à nouveau fallu attendre plusieurs années avant de découvrir ce nouveau morceau original, dévoilé en 2020 dans un contexte bien particulier… C’est la pandémie qui a en effet poussé le groupe à sortir Living in a Ghost Town, un titre issu à la base de sessions d’enregistrement effectuées l’année précédente, mais dont le thème collait étrangement bien à la situation. Il a juste suffi de remanier un peu les paroles pour évoquer les mesures de distanciation sociale ("Je suis un fantôme, habitant une ville fantôme (…) La vie était si belle, mais on a tous été confinés"), et voilà que les Stones tenaient leur hymne du confinement - le meilleur sorti de cette période, d'un point de vue totalement subjectif.

Surtout, ce titre langoureux, aux airs bluesy avec encore une fois l’intervention de Mick Jagger à l’harmonica, est particulièrement efficace. Alors qu’on n’attend plus vraiment rien d’eux, si ce n’est des tournées tant qu’ils pourront en donner, les Rolling Stones sont venus démontrer qu’ils en avaient encore sous le coude. Comme on dit dans la langue de Shakespeare : they still got it !

Avant de retrouver les Rolling Stones sur scène, les 19 et 23 juillet prochains à Lyon et Paris pour la tournée Sixty célébrant ainsi leurs 60 ans de carrière, retrouvez toute leur riche discographie sur Deezer ou Napster. Des plateformes de streaming musicales proposées en option chez SFR.

Sources : The Rolling Stones, Rolling Stone, Rock & Folk Radio, RTL, Écran Noir