
Royal Republic, le sens de la fête
Le groupe suédois est de retour avec un nouvel album encore plus dansant que les précédents. Pour en parler, ils étaient de passage à Paris, invitant les journalistes à boire un coup avec eux dans leur tour bus.
Suédois et à l’œil
Par cette journée ensoleillé, un imposant bus noir est garé devant la salle du Petit Bain, sur les quais de Seine. Les quatre musiciens, lunettes de soleil vissées sur le nez, sont en mode apéro et répondent aux questions avec leur bonne humeur légendaire, dans leur toute nouvelle tenue de scène. Veste rouge, chemise blanche et… collier de perles ! “
Elles étaient en solde ! Ça sonne comme une blague, mais c’est vraiment pour ça qu’on les a prises. Le collier de perles, ça va être la nouvelle mode, déclare le batteur Per Andreasson. On va même en vendre sur notre stand de merch. Et puis quand tout le monde en portera et que ça sera devenu mainstream, on arrêtera d’en porter”. L’objet semble également ravir le chanteur Adam Grahn : “C’est vraiment trop cool. Et bien mieux que la cravate. On est moins serré. Par contre les réactions sont assez amusantes. Les hommes trouvent que c’est trop cool de porter un collier de perles, alors que les femmes sont plutôt en mode “non mais qu’est-ce que vous faites avec des perles, c’est n’importe quoi”, on ne s’attendait pas du tout à ça”. Un style un peu plus bling bling qui correspond parfaitement au quatrième opus de Royal Republic, ou une invitation permanente à la fête, via des tempos enlevés et des paroles incitant les chevilles à venir se (dé)fouler sur le dancefloor. D’où le nom de l’album, “Club Majesty” : “c’était l’un des trois noms possibles pour le groupe au début. Là quand on a composé l’album, qu’on commençait à avoir quelques titres et qu’on voyait la direction générale que cela prenait, on s’est dit qu’on avait l’impression d’être dans un club. C’était donc le moment parfait pour ressortir le nom de “Club Majesty”. C’est un super nom, on aurait dû appeler le groupe comme ça !” (rires).
AC/DC en boîte de nuit
Avec des titres comme Fireman & Dancer ou Can’t Fight the Disco, Royal Republic explore un peu plus le rock’n’roll de ses débuts, qui les faisaient ressembler à leurs compatriotes des Hives. Les cuivres et synthé sont souvent de la party, et ce parce que le groupe ne veut pas avoir de limites, comme nous l’explique Adam. “Musicalement, on s’accorde une grande liberté. Il y a tellement de groupes qui doivent avoir une bonne idée, mais qui doivent se dire ‘non on ne peut pas, on de doit pas franchir cette limite, on doit rester de l’autre côté, parce qu’on est AC/DC et on ne peut pas jouer cet accord’. Et je te dis ça, mais j’adore AC/DC !” explique-t-il. Même si parfois les suédois essaient quand même de ressembler aux autres groupes, comme pour la chanson Anna-Leigh : “Cette chanson a deux niveaux de lecture possible, elle n’est pas forcément à propos d’une fille en particulier. Mais on s’est dit que chaque groupe de rock un peu cool avait une chanson avec un prénom de fille à un moment de sa carrière ! Comme Rosanna, Anna, Roxanne, Sharona… Alors on a fait Anna-Leigh”. Qui est d’ailleurs l’un des meilleurs titres de ce nouvel album.

Les rois de la Suède
Quand on évoque leur pays d’origine, et le nombre impressionnant de bons groupes de rock qui en proviennent (The Hives, Millencolin, Refused, Randy, Hellacopters, Backyard Babies…), les Royal Republic pensent avoir une explication : “En fait ces groupes ne sont pas connus en Suède. Alors ils n’y jouent que très rarement. Nous on va tout le temps en Allemagne, en France, au Royaume-Uni… En Suède il n’y a pas beaucoup d’intérêt pour cette scène rock. On a la chance de pouvoir faire cela dans d’autres pays, parce que ce qui attire les gens dans un premier temps, c’est qu’on soit suédois ! C’est arrivé super souvent que des gens viennent nous voir pour nous dire qu’ils étaient venus à un concert sans avoir écouté avant ce que l’on faisait, mais juste parce qu’ils ont vu qu’on venait de Suède et que ça les intriguait”, explique Adam.
“Il y a peut-être aussi une forme d’héritage, renchérit Per. Des groupes comme ABBA ou The Hives viennent de toutes petites villes, alors ça a pu inspirer des gens pour monter des groupes. En se disant que si eux pouvaient le faire, d’autres pourraient aussi”. Et si vous vous demandez où et quand écouter Club Majesty pour pleinement en apprécier ce mélange de rock, disco, funk et surtout de fête, les Royal Republic ont une proposition étonnante : “Une fille m’a dit l’autre jour qu’elle l’avait écouté en faisant le ménage, raconte Per. Et elle m’a dit qu’elle ne s’était jamais autant éclatée en nettoyant. Bon, elle m’a aussi dit que du coup elle ne l’avait pas super bien fait, mais que c’était fun.” Et Adam de conclure : “Si on peut rendre le ménage plus fun, c’est une noble mission que nous sommes prêts à accepter”. Décidément, ces rockers sont toujours au service de la république royale...
