
Serge Gainsbourg en 5 titres
Ce mardi 2 mars 2021 marque les 30 ans de la mort de celui qui reste sans doute encore aujourd'hui le chanteur français le plus connu dans le monde : Serge Gainsbourg. On aurait pu vous proposer une sélection de 30 titres, mais contentons-nous de revenir sur sa carrière en 5 chansons. Séquence nostalgie enclenchée sur la platine. Lecture.
Le Poinçonneur des Lilas - 1958
Après une enfance particulièrement mouvementée (né en 1928, Lucien Ginsburg de son vrai nom dût porter l'étoile jaune et se cacher durant l'occupation), celui qui se fera appeler Serge Gainsbourg se tourne vers les arts. Comme pianiste, guitariste, et surtout peintre, son rêve absolu. Mais c'est en 1957 que le déclic se fait, après que son directeur de cabaret Francis Claude et la chanteuse Michelle Arnaud, qu'il accompagne régulièrement, le poussent à se produire sur scène après avoir découvert par hasard ses compositions. Le directeur du cabaret Milord l'Arsouille, le fait passer sur scène dès le lendemain, pour que Serge Gainsbourg interprète ses propres chansons. Parmi ces titres, Le Poinçonneur des Lilas. La légende est en marche...
Très vite, Serge Gainsbourg, qui baigne dans le milieu culturel français, se fait un nom, poussé par Francis Claude, qui le présente à Jacques Canetti, directeur du théâtre des Trois Baudets et directeur artistique de la maison de disque Philips. Le jeune chanteur, qui a un petit quelque chose de Boris Vian (sa principale influence) dans la prose et l'attitude, se retrouve à faire les premières parties de Jacques Brel ou Raymond Devos. Avant de devenir lui-même tête d'affiche, grâce à son premier album, Du chant à la une ! , qui contient Le Poinçonneur des Lilas. pourtant à l'époque, ce titre désormais culte est considéré comme un échec commercial...
La Javanaise - 1963
Vraie plume, Serge Gainsbourg ne tarde pas à écrire des titres pour de grands noms de la chanson française, en plus de ses propres morceaux. Après une soirée passée à écouter de la musique et boire du champagne avec Juliette Gréco, durant l'été 1962, il compose La Javanaise, qui sera tout d'abord un immense tube pour la chanteuse. Mais de la même façon qu'il faut rendre à César ce qui appartient à César, Serge reprend ce qui appartient à Gainsbourg, en livrant sa propre version de sa chanson quelques années plus tard. Un tube de plus dans la collection.
Je t'aime... moi non plus - 1968
Durant toute sa carrière, Serge Gainsbourg a aimé s'entourer de muses. À commencer par France Gall (Poupée de cire, poupée de son, Laisse tomber les filles, Les sucettes...) et Brigitte Bardot. C'est pour cette dernière qu'il écrira de nombreuses chansons, dont les fameuses Harley Davidson, Cosmic Trip et Bonnie and Clyde. Mais également Je t'aime... moi non plus, l'un de ses plus grands tubes. Ce qui restera secret, les deux entretenant à ce moment-là une histoire d'amour "interdite", Brigitte Bardot étant alors mariée. Serge Gainsbourg dévoile finalement cette chanson en 1968 aux côtés de Jane Birkin, sa nouvelle muse, et fait à nouveau scandale, pour son caractère très érotique (la chanson sera même censurée par le Vatican).
Sea, Sex and Sun - 1978
Très prolifique dans les années 1970, avec 4 albums importants, dont L'homme à la tête de chou, et malgré une crise cardiaque en 1973, Serge Gainsbourg surfe aussi sur la vague disco qui déferle, en signant un nouveau tube, Sea, Sex and Sun. Le succès est d'autant plus énorme que le morceau sert de bande originale à un film qui va vite devenir culte : Les Bronzés. À l'époque, il n'y avait pas beaucoup de clips, mais on aimait bien faire du playback à la télévision :
Je suis venu te dire que je m'en vais - 1973
Parmi ses plus grands tubes, Je suis venu te dire que je m'en vais est un titre parfait pour terminer un hommage à Serge Gainsbourg. Cette chanson, il l'a écrite pour sa fille Charlotte Gainsbourg, née en 1971, alors qu'il vient de faire sa première crise cardiaque, en 1973, et se retrouve cloué au lit pendant une semaine. Dans le texte, il n'hésite pas à rendre hommage à Verlaine, le citant tout en clamant certains de ses vers.
Bien sûr, il ne s'agit que de 5 titres parmi tellement d'autres. À l'occasion des 30 ans de la mort de Serge Gainsbourg, on apprend d'ailleurs que sa maison du 5 bis rue Verneuil, dans le 7e arrondissement à Paris, va devenir un musée. L'ouverture est prévue pour l'automne 2021, sous l'initiative de Charlotte Gainsbourg, cherchant à faire à ce lieu de pélerinage, constamment recouvert de tags, un musée accessible à tous et toutes, pour pouvoir s'imprégner de la vie et du travail de Serge Gainsbourg. Il y avait 69, année érotique, il y aura donc bientôt 2021, année historique...
Retrouvez tout le répertoire de Serge Gainsbourg sur les plateformes de streaming musical Napster ou Deezer, disponibles en option depuis votre forfait mobile SFR.
Sources : Europe 1, Paris Match, Franceinfo
