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Musique

The Faim, le groupe australien passe à table

Le groupe australien The Faim, qui cartonne avec son tube "Summer is a curse" © Michelle Grace Hunder / BMG

Leur nom ne vous dit peut-être rien, mais leur son vous rappellera quelque chose. The Faim est une jeune groupe de rock qui vient d'Australie et dont le tube Summer is a curse passe en boucle à la radio et à la télévision. Mais si, c'est la chanson de la publicité Jeep Renegade en France. C'est bon, vous l'avez en tête maintenant ?

"Une Jeep Renegade". Il n'est pas impossible qu'à l'évocation du véhicule tout-terrain, vous ayez tout de suite une voix qui retentit dans votre tête. Celle de Bruno Salomone, voix-off du Burger Quiz, le jeu télévisé délirant d'Alain Chabat, qui fait régulièrement gagner cette voiture à ses concurrents.

Mais depuis quelques mois, l'évocation de la Jeep Renegade vous fait peut-être penser à quelque chose d'autre. À une chanson, qui vous reste en tête pendant des minutes, des heures, des jours après l'avoir entendue dans la publicité. Il s'agit de Summer is a curse, premier single extrait du premier album, State of mind, sorti en 2019 par The Faim. Nous avons pu rencontrer le jeune groupe australien, 23 ans de moyenne d'âge, et ainsi découvrir que "cette chanson ne parle pas du tout de la météo, contrairement à ce que beaucoup de gens pensent, raconte le chanteur Josh. En fait c'est une métaphore sur la réussite, le sentiment d'accomplissement. Pour parvenir à atteindre ses objectifs, il faut tout donner et ne pas avoir peur d'essayer." Quant à la Jeep Renegade, ils ont vu la pub sur YouTube, mais n'ont pas eu la chance de se faire offrir des voitures par la marque : "En même temps, on est si rarement chez nous qu'on ne s'en servirait pas. Alors qu'un jet privé, par contre... (rires)".

Pour un groupe australien, le problème de la distance se pose en effet très vite, comme nous l'explique le batteur Linden :

"Nous sommes de Perth, sur la côte ouest du pays, où il ne se passe pas grand chose. Perth est la seule grande ville. Sur la côte est c'est plus facile, on peut facilement rejoindre Brisbane, Sydney, Melbourne ou Adelaide. Les groupes de la côte est rencontrent moins de problèmes, alors que nous, on est à presque 4,000 kilomètres de Sydney ! Même pour tourner dans notre pays, il faut qu'on prenne l'avion".

Alors The Faim s'est vite tourné vers la scène internationnale, en allant enregistrer à Los Angeles, aux côtés de John Feldmann (blink-182, 5 Seconds of Summer...), avec la participation de grandes figures de la scène rock alternative comme Pete Wentz de Fall Out Boy ou Mark Hoppus de blink-182. Un travail d'équipe parfait pour les aider à trouver leur son, melting pot de plusieurs genres, avec une orientation très pop-rock. Et des influences qui finissent presque par agacer le chanteur Josh : "On veut vraiment s'émanciper de ce genre de groupes, montrer qu'on ne se limite pas à ce genre de musique. J'en ai tellement marre qu'on me dise que je chante comme Brendon Urie de Panic at the Disco!. Je sais bien que les gens me le disent en pensant me faire un compliment, mais franchement, je n'en peux plus", lâche-t-il, provoquant l'hilarité des ses camarades.

The Faim justifie les moyens

The Faim ne manque donc pas d'ambition, et l'affiche rien qu'avec le nom du groupe. Car s'il vient d'un mot français, ce n'est pas parce qu'ils ont adoré regarder Ratatouille : "Il nous fallait un nom qui veuille dire qu'on avait faim, qu'on avait envie de tout donner, de prouver ce qu'on valait. Et le mot français sonnait plutôt bien, vu qu'il y a une ressemblance au niveau de la prononciation en anglais avec la célébrité ("fame", ndlr). Pour nous la musique est quelque chose de beaucoup plus important que la célébrité, donc jouer là-dessus avec ce nom était quelque chose qui nous plaisait particulièrement", explique Josh.

Et malgré leur éloignement de l'Australie à force de tourner dans le monde entier, les membres de The Faim ont forcément été affectés par les incendies ravageant leur pays au cours des derniers mois. "Notre musique serait très différente si nous n'avions pas grandi en Australie, raisonne Josh. L'environnement dans lequel on se trouve a une grande influence sur ce que l'on peut produire. Tout comme la culture australienne, qui est très ouverte, tournée vers les autres, les rencontres, le partage. On est un peu comme ça dans la vie, on est vraiment très faciles à vivre..." ; "Non, je ne suis pas facile à vivre ! Comment oses-tu !?", le coupe Sam, guitariste, devant les autres, qui éclatent de rire à nouveau. "Tu vois, c'est ce que je te disais, reprend Josh. On s'amuse tout le temps et on ne se prend pas la tête sur des petits détails. On peut même rigoler des pires choses qui nous arrivent, et ça, c'est clairement grâce à notre culture australienne."

Pour l'instant, ce sont surtout de bonnes choses qui arrivent à The Faim, avec du succès dans le monde entier, et un prochain passage dans l'émission musicale de France 2, Taratata, diffusée le 21 février. Et le jeune groupe ne devrait pas s'arrêter là, car c'est bien connu : l'appétit vient en mangeant...

Sébastien Delecroix
https://twitter.com/seb_o_matic Sébastien Delecroix Rédacteur