
Zoom sur la programmation de Rock en Seine 2019
Chaque année fin août, le calme habituel régnant sur le domaine national de Saint-Cloud va céder sa place à la fureur des guitares et les vibrations des basses, pour le temps d'un week-end. Le temps de Rock en Seine ! Mais quel groupe voir pour passer un pur festival ? Mettez vos bouchons d'oreilles et suivez le guide !
Pour écouter des tubes, des tubes et encore des tubes :
Après les critiques sur la programmation pas très rock'n'roll de l'an passé (la prestation de PNL est encore dans toutes les mémoires et pas pour les bonnes raisons), cette édition de Rock en Seine a voulu remettre l'église au milieu du village. Ou plutôt remettre les guitares au milieu de Saint-Cloud, en convoquant les légendes vivantes de la new wave : The Cure ! Le groupe emmené par le toujours aussi bien coiffé Robert Smith sera la tête d'affiche de cette année, pour sans aucun doute le concert le plus attendu, avec une prestation de 2h15 qui va permettre d'entendre tous les tubes, de Boys don't cry à Close to me en passant par Charlotte sometimes. Et comme ils jouent le vendredi, on peut aussi espérer la superbe Friday I'm in love. The Cure, c'est comme Venise, la plage de Berck-sur-Mer ou la Joconde, c'est à voir au moins une fois dans sa vie.
Ils ne seront pas les seules valeurs sûres que les festivaliers pourront aller acclamer. Le même jour, Eels sera aussi de la partie, avec on l'espère pas mal de titres du premier album, Beautiful freak, dont My beloved monster, la fameuse chanson de Shrek. Mais si, rappelez-vous :
Autres valeurs sûres qui vont assurément envoyer du bois, les Mini Mansions, qui sortent tout juste d'une grosse tournée aux côtés d'un petit groupe anglais appelé Muse. Mené par Michael Schuman, membre d'un autre petit groupe appelé Queens of the Stone Age, Mini Mansions vient de sortir son troisième album et se fait comparer aux Beatles ou surtout à Elliot Smith. Il y a pire comme références...
Les Deerhunter sont eux vraiment inclassables, ce qui les rend d'autant plus appréciables. Emmenés par le charismatique Bradford Cox, les américains promettent une ambiance parfaitement vaporeuse en début de soirée le dimanche.
Autre légende à sortir sa guitare, Johnny. Non, pas celui-là, mais Johnny Marr. On parle quand même d'un ancien membre de The Smiths, qui a également évolué avec les Pretenders, Modest Mouse, The The ou les Cribs. Le genre de CV qui donne envie aux gens de t'appeler "patron" dès l'entretien d'embauche. Bon par contre, grosse difficulté : Johnny Marr passera le vendredi en même temps que Eels... Une bien drôle d'idée, on est d'accord. C'est aussi ça la dure vie d'un festival, il faut faire des choix...
Aucun souci en revanche pour aller voir Two Door Cinema Club le dimanche de 16h00 à 16h45. Les nord-irlandais vont venir ambiancer la Grande Scène de leur rock dynamique et même si le nom ne vous dit rien, on parie que vous passerez un bon moment en les regardant. On pense même que vous allez reconnaître au moins ce gros tube et prononcerez l'une des phrases que l'on entend le plus à Rock en Seine : "c'était la musique de quelle publicité ça déjà ?"
Pour s'ambiancer avec autre chose que du rock :
Pour pouvoir se trémousser sur autre chose que la distorsion des guitares, la programmation de Rock en Seine s'est une nouvelle fois voulue écléctique et ramasse justement quelques critiques. Pourtant la qualité est au rendez-vous, avec le duo de DJs Major Lazer qui va donner aux festivaliers la fièvre du samedi soir en clôture de soirée, juste après la prestation du phénomène Jorja Smith. Aucun rapport avec Will, ou Robert de The Cure qui aura joué la veille, mais une chanteuse anglaise d'origine jamaïcaine qui emprunte autant à Lauryn Hill qu'à Rihanna ou Amy Winehouse. Ce qui ressemble à la recette d'un cocktail qui caresse le sublime.
En fait pour faire simple, le samedi est une journée où le rock est quasiment absent de l'affiche... Pour de l'electro plus énervée, c'est à Aphex Twin que reviendra l'honneur de clôturer le festival dimanche soir, avec un set qui devrait transformer le domaine national de Saint-Cloud en rave party. Tant pis pour les voisins !
Pour se prendre des bons gros riffs dans les cages à miel :
Les groupes "énervés" ne sont clairement pas mis à l'honneur cette année encore. Finie l'époque où on pouvait avoir Arcade Fire, Pixies ou les Foo Fighters dans la même soirée, ou enchaîner Billy Talent, The Offspring et Faith No More. Mais il va quand même y avoir de quoi se rassasier en gros son, avec le post-punk tendu comme un majeur des irlandais de The Murder Capital, le rock'n'roll endiablé des gallois de Boy Azooga. Tout le problème vient du fait que les premiers cités joueront pendant le set des electro-metalcoreux fous furieux de Bring Me the Horizon, sans doute le groupe au plus gros son du week-end. Et pour les gallois, c'est encore pire, puisque leur set se tiendra pendant l'un des concerts les plus attendus de cette édition de Rock en Seine, celui de Royal Blood évidemment ! Inspiré par les Foo Fighters comme les White Stripes ou Arctic Monkeys, le groupe anglais va encore se faire poser la même question à tout le monde : "mais comment un simple duo parvient à faire autant de bruit et de tubes ?"
Et si on ne s'attendait pas du tout à mettre Foals dans cette catégorie, le premier extrait de leur prochain album, Everything Not Savec Will Be Lost - part 2, qui sortira en octobre, nous a donné envie de les placer là quand même. Parce que le groupe anglais ne nous avait vraiment, mais vraiment pas habitué à un son aussi lourd !
Pour découvrir les pépites de demain et pouvoir se la raconter plus tard si elles explosent :
Avec déjà une jolie petite réputation, le collectif parisien de Bagarre fait s'affronter hip-hop, house, trap et rock pour un joyeux bazar plutôt bien organisé et rempli d'énergie. Plus calme mais absolument parfait à écouter en été, la pop teintée de folk sucrée des Niçois de Kitchies, dont le set pourrait bien être l'un des trucs les plus frais de la journée de samedi. Imaginez Mumford and Sons à la plage et vous pourrez déjà vous faire une petite idée. Notez aussi dans vos agendas le trio français Décibelles, qui porte bien son nom et rock fort, très fort. La preuve, le nouvel album, Rock français, a été enregistré chez un certain Steve Albini (Nirvana, Pixies...) :
Pour s'amuser des meilleurs noms de groupe du festival :
Et ainsi pouvoir choper un t-shirt beaucoup trop cool. On notera donc le collectif Le Villejuif Underground, pour les hipsters de la Petite Ceinture, mais aussi We Hate You Please Die. Malgré leur nom, ils ne font pas du black metal, mais plutôt du garage. Notons aussi Meteo Mirage, qui verse dans l'electro pop, mais surtout ce qui est sans doute le meilleur nom de groupe pour cette édition : Let's Eat Grandma. Un duo anglais à la pop bien catchy, qui pourrait bien être une jolie révélation durant cette édition de Rock en Seine. Et tant pis pour grand-mère !
Rock en Seine, du vendredi 23 août au dimanche 25 août au domaine national de Saint-Cloud. Toutes les infos dispos sur le site du festival.
