Guide et Comparatif

Deezer va vous aider à reconnaître des chansons générées par l’intelligence artificielle

La plateforme de streaming Deezer a récemment lancé un outil capable de traquer les chansons générées par une IA. © Deezer

Soucieuse de la propriété intellectuelle et dans une démarche de soutien aux artistes, la plateforme de streaming musical Deezer a récemment lancé un outil capable de détecter des chansons créées par une intelligence artificielle.

Même si elle présente un aspect pratique et ludique, nous aidant parfois dans nos tâches au quotidien, de nombreux abus causés par l’intelligence artificielle ont pu être récemment identifiés. Au cours des derniers mois, vous avez peut-être pu constater, voire écouter des chansons intégralement générées par des IA. Impossibles à détecter, tant le style et la voix sont similaires à votre artiste préféré, cette pratique représente toutefois une véritable menace au travail et à la création des artistes. Face à la prolifération de ''fausses'' chansons sur sa plateforme, Deezer lance donc sa contre-offensive.

Que ce soit le groupe Oasis, les Beatles ou plus récemment l’artiste canadien Drake, ces copies, entièrement générées par des intelligences artificielles, sont de plus fréquentes sur les réseaux sociaux, au point de terminer sur les plateformes de streaming musical. Dans un souci de transparence et d’équité, Deezer a mis au point un outil de marquage, permettant d’identifier les chansons utilisant des voix artificielles d’artistes existants. Dans un communiqué datant du 6 juin dernier, Jeronimo Folgueira, l’actuel PDG de Deezer, explique clairement la raison de cette initiative, à l’heure où l’IA se démocratise un peu plus chaque jour, dans une multitude de secteurs :

''Avec plus de 100 000 nouvelles chansons mises en ligne sur notre plateforme chaque jour, il est de plus en plus important de prioriser la qualité à la quantité et de défendre des vrais artistes qui créent du contenu authentique. […] Notre objectif est d'éliminer les contenus illégaux et frauduleux, d'accroître la transparence et de développer un nouveau système de rémunération où les artistes professionnels sont récompensés pour la création de contenus de valeur.''

Intitulé Radar, cet outil ne sera pas le seul utilisé par la plateforme. Dans le communiqué, Deezer indique qu’une multitude de nouveaux outils technologiques seront utilisés afin de lutter contre la fraude et promouvoir un environnement équitable et transparent. En plus de protéger l’artiste en améliorant au mieux ses conditions, à commencer par sa rémunération, l’objectif est également de protéger, du moins sensibiliser le consommateur, qui doit absolument être informé de l’authenticité du titre (ou du podcast) qu’il écoute.

Folgueira ajoute également qu’il ne faut pas pour autant considérer l’intelligence artificielle comme une menace permanente ou systématique. Le PDG de la plateforme musicale explique que l’IA peut être sollicitée dans la création de nombreux contenus ''incroyables'', mais qu’il faut impérativement faire en sorte que cette utilisation soit responsable et éthique.

Et les artistes dans tout ça ?

Dans un futur proche, il faudra naturellement se poser la question du côté des artistes, sans faire de distinction de succès ou de notoriété. Si certains se sont déjà montrés catégoriques, estimant que l’IA constitue une menace absolue à l'encontre de leur profession, d’autres semblent plus nuancés, voire même prêts à (déjà) faire leur premier pas avec cette nouvelle forme de technologie. David Guetta fait vraisemblablement partie de ce second groupe. Il y a quelques mois, le DJ français comptabilisant plus de 80 millions de singles vendus avait eu recours à l’intelligence artificielle, répliquant la voix du rappeur emblématique Eminem lors d’un concert.

Le DJ français explique : ''J’ai fait ça pour rigoler et ça a tellement marché, je ne pouvais y croire.'' Désireux d’ouvrir une discussion sur l’utilisation globale de l’intelligence artificielle, David Guetta a d’ores et déjà annoncé qu’il ne commercialisera pas ce tube.

Sources : Le Figaro, Deezer

Arthur Mathur
Arthur Mathur Rédacteur