
Coronavirus : combien coûterait une annulation des JO ?
Le monde du sport est très impacté par le Covid-19, et il est un événement à venir qui suscite une inquiétude toute particulière : les Jeux Olympiques d’été de Tokyo. Alors que les organisateurs se veulent, pour le moment, plutôt confiants, la société SMBC Nikko Securities a envisagé le pire : quel serait l’impact financier d’une annulation des JO sur l’économie nippone ?
Alors que les championnats de football sont désormais supsendus dans plusieurs pays, qu'en sera-t-il d'un des plus gros évènement sportif de l'année, les Jeux Olympiques ? Prévue du 24 juillet au 9 août 2020 à Tokyo, la compétition multisport internationale, traditionnelle et emblématique, se retrouve elle aussi menacée par ce qui est désormais considéré comme une pandémie par l’OMS.
De quoi inquiéter notamment la société de courtage nippone SMBC Nikko Securities, qui a simulé le pire scénario : l’impact d’une annulation des Jeux sur l’économie du pays. Dans un rapport publié vendredi dernier, et relayé par Kyodo News, l’entreprise estime que ce cas de figure entraînerait une baisse de 1,4% du PIB. Pas grand-chose ? Détrompez-vous, ce pourcentage représente d’après l’agence de presse japonaise pas moins de 7,8 billions de yen, soit quelque 66 milliards d’euros !
Selon Kyodo News, SMBC Nikko Securities assure que les Jeux seraient effectivement annulés dans l’éventualité où l’épidémie de coronavirus se poursuivrait jusqu’en juillet prochain – elle n’avait pas encore été déclarée d’ordre pandémique lorsque la société a publié son rapport. Autant dire qu’à l’heure actuelle, l’incertitude demeure. Et du côté des principaux concernés, les avis semblent diverger… Ce mardi 10 mars, l’un des 25 membres du comité d’organisation des JO, Haruyuki Takahashi, a confié au Wall Street Journal que les Jeux pourraient éventuellement être reportés d’un voire deux ans. Il a même affirmé :
"Je ne pense pas que les JO puissent être annulés. S’il le fallait, nous envisagerions plutôt un report. Le CIO ferait face à trop de problèmes en cas d’annulation."
Pour l’heure, pas de perturbation à l’horizon
Quelques jours plus tôt, le plus ancien membre dudit Comité international olympique, Dick Pound, avait estimé le contraire auprès de l’Associated Press. Le scénario le plus envisageable d’après lui, si les Jeux ne pouvaient effectivement pas avoir lieu comme prévu cet été à Tokyo à cause du Coronavirus, serait celui d’"une annulation". Et de souligner :
"Vous ne pouvez simplement pas reporter un événement de la taille des Jeux Olympiques."
Ce mercredi, le comité d’organisation a eu vite fait de remettre les choses au clair après la sortie dans les médias de Haruyuki Takahashi, affirmant selon Le Parisien que ce dernier aurait "donné par inadvertance son opinion personnelle en réponse à une question hypothétique." Pour finalement rassurer :
"Nous poursuivons nos préparatifs pour l'ouverture des Jeux en toute sécurité le 24 juillet 2020 comme prévu."
Le mot d’ordre, donc : rester optimiste. Alors que les athlètes sont encouragés à poursuivre leur préparation, la flamme olympique a été allumée ce jeudi 12 mars à Olympie, comme le veut la tradition, mais en l'absence de spectateurs. Une première en pas moins de trois décennies.
Sources : Kyodo News, Wall Street Journal, Associated Press, Le Parisien, L’Équipe
