
Emiliano Sala, un an déjà...
Il y a un an jour pour jour, l'attaquant du FC Nantes disait au revoir à ses coéquipiers et prenait un avion pour rejoindre son nouveau club, Cardiff. Une destination qu'il n'atteindra jamais...
Le 21 janvier 2019, aux alentours de 20h20, l'avion qui transporte Emiliano Sala disparaît des écrans radars, alors qu'il se trouve au-desssus de la Manche. L'attaquant argentin avait déjà voyagé à son bord pour aller conclure son transfert au Pays de Galles, et ne s'était pas montré rassuré par l'état général de l'engin. Au point d'envoyer un message vocal tristement prémonitoire à ses amis sur WhatsApp :
"Je suis dans l'avion, on dirait qu'il va tomber en morceaux, et je pars pour Cardiff. Si dans une heure et demie vous n'avez plus de nouvelles de moi, je ne sais pas si on va envoyer des gens pour me rechercher, parce qu'on ne va pas me trouver, sachez-le."
Un an après, le contenu de ce message est toujours aussi glaçant. Car les craintes d'Emiliano Sala se sont malheureusement avérées très fondées. Le contrôle aérien a perdu la trace de l'appareil alors qu'il était en descente au nord de l'île de Guernesey, sans avoir envoyé le moindre message de détresse. Les recherches commencent dans les heures qui suivent, menées par des avions et des bateaux. L'information fait la une des journaux, mais l'avion reste introuvable, et tout espoir de retrouver le joueur et le pilote vivants est perdu dès le 24 janvier.
De nombreuses zones d'ombre
Il faudra finalement attendre le 3 février, alors que les recherches ont pu continuer grâce à un appel aux dons qui a dépassé les 300 000 euros, pour retrouver l'épave du petit avion, avec un corps à l'intérieur. Ce dernier sera remonté le 7 février, et identifié comme celui d'Emiliano Sala. Pour sa famille et ses proches, comme pour les supporters de Nantes et Cardiff, l'émotion est très vive, et les cérémonies d'hommage se multiplient.
L'enquête montre des blessures à la tête et au torse, tandis qu'un rapport publié le 14 août fait état d'un taux de 58% de COHb (mélange d'hémoglobine et de monoxyde de carbone) dans le sang de Sala. Ce qui aurait pu provoquer une perte de conscience, ou même le décès. Une hypothèse est donc que le monoxyde de carbone des gaz d'échappements de l'avion aurait pu pénétrer la cabine à cause d'une fuite du système de chauffage. Et donc intoxiquer le pilote, d'où l'absence de message de détresse. D'ailleurs, un an après, le corps de David Andrew Ibbotson, 59 ans, n'a toujours pas été retrouvé, et on ne sait toujours pas pourquoi c'est lui (DJ et réparateur de chaudières le reste du temps, daltonien donc inapte à piloter la nuit...) qui était aux commandes de l'appareil, alors que le pilote mandaté par l'agent Willie McKay était un certain Dave Henderson, un ami d'Ibbotson...
Un maillot spécial pour le FC Nantes ce week-end
Si les deux clubs de Cardiff et Nantes ont partagé le même chagrin, leurs rapports ne sont toutefois pas aussi cordiaux, un an après. En cause, le montant du transfert, évidemment. Le club gallois, qui a depuis été relégué de Premier League, a refusé de payer les 17 millions d'euros prévus, déclarant que le transfert n'était pas définitif et le joueur pas officiellement inscrit. En outre, les Gallois estiment qu'il fallait d'abord que la justice tranche des éventuelles négligences concernant l'organisation du vol. Si la FIFA a exigé que Cardiff règle le premier versement de six millions d'euros le 30 septembre 2019, le club a décidé de faire appel de cette décision auprès du Tribunal arbitral du sport.
Loin de toutes ces préoccupations économiques, les supporters comme les anciens coéquipiers d'Emiliano Sala s'apprêtent à lui rendre un hommage spécial ce week-end, avec notamment les joueurs du FC Nantes qui porteront un maillot spécial, aux couleurs de l'Argentine, pour leur match ce dimanche 26 janvier, face aux Girondins de Bordeaux, autre ancienne équipe du buteur. Une superbe tunique en édition limitée, dont seulement 800 exemplaires seront disponibles à la vente, les bénéfices étant reversés aux deux clubs formateurs de Sala, en Argentine.
Un bien bel hommage.
Sources : L'Équipe, 20 Minutes, Paris Match
