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Football

La nouvelle génération dorée du foot anglais

Parmi les principales pépites du foot anglais, l'attaquant de Liverpool Rhian Brewster et le milieu de Manchester City Phil Foden. Bon, il faut encore qu'ils apprennent à ne pas mettre leur maillot à l'envers... © Getty Images / Getty Images Europe / AFP

Demi-finalistes de la Coupe du Monde 2018, qualifiés pour la phase finale de la première Ligue des Nations : les Three Lions commencent à avoir des résultats probants avec leur équipe nationale. Grâce à l’avènement de nombreux jeunes joueurs.

La prime à la formation

Depuis quelques années, la formation anglaise a complètement été réformée. En s’inspirant de ce qui avait été fait en France dans les années 90, les clubs parviennent à former des jeunes joueurs de plus en plus forts. Les résultats n’ont pas tardé à se faire attendre, avec des performances hallucinantes dans les compétitions de jeunes. En 2017, l’Angleterre a ainsi remporté la Coupe du Monde de moins de 20 ans, mais aussi celle des moins de 17 ans, et l’Euro des moins de 19 ans. Ajoutons à cela leurs résultats au Festival International Espoirs de Toulon, qui a lieu chaque année, et qu’ils ont remporté en 2016, 2017 et 2018 ! Une montée en puissance exceptionnelle, qui a permis de voir de jeunes talents éclore sous le maillot de leur sélection. Le problème, c’est qu’une fois revenus dans leurs clubs respectifs, ces pépites galèrent à trouver du temps de jeu…

Football’s coming home

Championnat le plus disputé au Monde, et également le plus riche financièrement, la Premier League transforme chaque mercato en véritable course à l’armement. Il suffit de voir les effectifs de Manchester City, Manchester United, Liverpool et les autres grosses écuries pour s’en rendre compte. Mais quand on essaie de compter le nombre de joueurs formés au club qui jouent en équipe première, c’est le drame… Prenons l’exemple de Phil Foden. Le jeune meneur de jeu est considéré par tous les observateurs comme un crack en puissance. Élu meilleur joueur de la Coupe du Monde des moins de 17 ans remportée, il n’a le droit qu’à quelques minutes dans des matches sans enjeu avec Manchester City. On espérait que Guardiola en fasse le Andres Iniesta anglais, mais à ce rythme, il ne pourrait en faire que le nouveau Jack Wilshere… Et quand on regarde ses concurrent au milieu de terrain, on aperçoit des noms comme De Bruyne, David et Bernardo Silva, Fernandinho, Gundogan… Il ne lui reste que des miettes. À maintenant 19 ans, Foden a besoin de jouer pour progresser, et rejoindre ses copains de la nouvelle génération en or en sélection. Son ami de Manchester City, Jadon Sancho, n’a pas hésité à partir à l’étranger pour trouver du temps de jeu. Et ça lui a plutôt réussi.

Un temps que les moins de 20 ans vont bientôt connaître

L’ailier virevoltant, comprenant que City préférait engager des joueurs étrangers à prix d’or plutôt que de lui donner sa chance, s’est envolé pour le Borussia Dortmund. Où il casse la baraque, après une saison d’observation. Du coup les clubs de Premier League veulent le faire revenir, à un prix qui tourne autour des… 100 millions d’euros. Surtout, son cas pourrait enfin convaincre les clubs anglais d’accorder plus d’intérêts à leurs jeunes. Si Liverpool couve son arrière droit Trent Alexander-Arnold (20 ans) en en ayant fait un titulaire indiscutable, Chelsea est en PLS concernant son ailier Callum Hudson-Odoi. Déçu de ne pas jouer plus régulièrement alors qu’il ne lui reste qu’un an de contrat, il souhaite partir. Et qui se manifeste ? Le Bayern Munich, trop heureux de pouvoir faire une Sancho également. Les clubs de Premier League vont donc peut-être commencer à comprendre qu’ils n’ont pas forcément besoin de recruter, mais plutôt de laisser leur chance à des jeunes pétris de talent. Le sélectionneur Gareth Southgate n’hésite pas, de son côté. Après avoir appelé Sancho, 18 ans, il a convoqué Hudson-Odoi, même âge, pour la première fois en mars 2019. De même que Declan Rice, solide milieu défensif de 20 ans évoluant à West Ham, qui a préféré l’Angleterre à l’Irlande, et fait ses débuts en même temps. Résultat, les Three Lions ont explosé la République Tchèque (5-0) et le Monténégro (5-1). La carte de la jeunesse semble donc être un sacré atout dans la manche des Anglais. Surtout que quand on regarde le reste de l’équipe…

Moins de 25 ans de moyenne d’âge

À la Coupe du Monde 2018, la sélection anglaise était la deuxième équipe la plus jeune, à égalité avec la France. Et depuis, la moyenne d’âge a encore baissé. Outre les jeunes éléments déjà cités, Southgate a intégré le super arrière gauche de Leicester, Ben Chilwell, 21 ans et convoité par Manchester City, mais aussi Joe Gomez, 21 ans également, solide défenseur de Liverpool faisant ses gammes auprès de Virgil van Dijk. Et quand on regarde des joueurs qu’on a l’impression de connaître depuis toujours, on se rend compte que les cadres de la sélection sont bien jeunes également… Les plus vieux, ce sont Jordan Henderson, Kieran Trippier et Kyle Walker, du haut de leurs… 28 ans. Pour le reste, le gardien Jordan Pickford, le capitaine Harry Kane, Eric Dier et Ross Barkley ont 25 ans. Dele Ali en a 22, Raheem Sterling 24, et Marcus Rashford 21. Autant dire que ces gaillards, de par leur âge et leur talent, sont encore là pour un bon moment. Pour que la fête soit complète, toute l’Angleterre espère l’explosion de Phil Foden, histoire d’ajouter un milieu de terrain créatif à l’effectif, et surtout celle d’un avant-centre, pour doubler qualitativement Harry Kane, même si Marcus Rashford peut faire le job. À ce poste, Dominic Solanke et Tammy Abraham, tous les deux 21 ans et ne parvenant pas à s’imposer en Premier League, semblent déjà avoir laissé passer le train. Restent donc Calvert-Lewin, 22 ans, l’avant-centre d’Everton, intéressant dans un rôle de pivot mais peut-être trop tendre pour le niveau international. Et surtout Rhian Brewster, 19 ans. Blessé toute la saison à Liverpool, il avait terminé meilleur buteur de la Coupe du Monde des moins de 17 ans. Lui et Foden étaient les leaders de cette équipe flamboyante, et la sélection anglaise attend maintenant les deux prodiges pour enfin se remettre à gagner.

54 ans sans rien

En terme de palmarès, l’Angleterre, c’est une Coupe du Monde remportée en 1966, et… that’s all, folks. Quelques demi-finales, mais surtout beaucoup de déceptions et d’éliminations aux penaltys. Pourtant, la sélection a déjà connu des générations dorées. On pense notamment à celle du début des années 2000, avec une charnière centrale composée de Rio Ferdinand et John Terry, Gary Neville en arrière droit, Ashley Cole à gauche, et un milieu de terrain juste stratosphérique. Comment peut-on avoir Paul Scholes, David Beckham, Steven Gerrard et Franck Lampard dans son équipe et ne rien gagner ? Surtout avec un duo d’attaque composé de Michael Owen et Wayne Rooney ? Bon, peut-être en ayant David James dans les buts… Reste que les anglais ont compris depuis longtemps que les noms ronflants ne suffisaient pas à faire une équipe. Avec tous les jeunes talents actuellement disponibles, et la volonté du sélectionneur de vite les intégrer, cette équipe d’Angleterre peut enfin espérer remporter des trophées. On aurait même presque envie de dire que c’est maintenant, ou jamais...

Sébastien Delecroix
Sébastien Delecroix Rédacteur