
Les hommes de verre de la Premier League
Ils rêvent d’être Bruce Willis, mais pas dans Die Hard. Ils auraient aimé être Incassable, comme lui. À force de blessures à répétition, ils n’ont pas eu la carrière qu’ils méritaient et n’ont jamais pu confirmer les nombreux espoirs placés entre eux.
Le capitaine : Abou Diaby
Beaucoup l’ont découvert dans le documentaire culte À la Clairefontaine, montrant les jeunes espoirs du foot français. On y découvrait l’adolescent, se fâchant notamment avec un certain Hatem Ben Arfa. Recruté très jeune par Arsenal, on lui souhaitait d’être le nouveau Patrick Vieira. Et quand il jouait, on comprenait la comparaison : puissant, technique, Diaby avait tout pour s’imposer en Premier League et en Équipe de France. Mais il a connu plus de blessures que Casanova de conquêtes. Le Daily Mail avait produit une infographie établissant qu’entre 2006 et 2015 avec Arsenal, le milieu de terrain s’est blessé 42 fois, pour un total de 1554 jours d’absence, soit 222 semaines, et donc… quatre années sans jouer ! Après une dernière tentative à Marseille, à nouveau plombée par les blessures, Abou Diaby met un terme à sa carrière, à l’âge de 30 ans.
Vice-capitaine : Jack Wilshere
On reste chez les Gunners pour celui qui aurait pu former une sacrée doublette avec Diaby au milieu de terrain. Pur produit du club, Jack Wilshere fait sensation lors de ses débuts, à tout juste 17 ans. Technique, rapide, précis, combatif, il semble être une possible fusion de Steven Gerrard et Andres Iniesta. Le rêve. Mais Jack a tellement voulu incarner le milieu british qu’il a fini par se prendre pour un membre des Peaky Blinders. Pas de bol, boire et fumer, ça ne va pas forcément très bien avec une carrière au plus haut niveau. En 10 saisons avec Arsenal, il ne dispute que… 125 matchs. Arrivé au dernier mercato estival dans un autre club londonien, Wilshere se relance… dans une saison blanche, participant aux quatres premières rencontres de Premier League avant de se blesser à nouveau. Son compteur restera bloqué à 5 matchs cette saison. Et son plus grand fait d’armes, une déclaration de son ancien coéquipier Szczesny, aujourd’hui à la Juve, qui a révélé qu’à son mariage, on avait recherché Wilshere pendant deux heures, avant de le retrouver, ivre, endormi dans des buissons… Ceci pouvant expliquer cela. Et pas de chance, son nom ressemble beaucoup au mot “wheelchair” (chaise roulante en anglais). Du coup, internet s’amuse à fond…
Entraîneur : Ledley King
Le capitaine emblématique de Tottenham tenait la dragée haute à des monstres comme Sol Campbell, John Terry ou Rio Ferdinand au poste de défenseur central anglais titulaire en sélection. Mais un problème au cartilage du genou l’a empêché de faire la même carrière que ses collègues. Ses soucis étaient tels qu’il ne pouvait même pas s’entraîner. La bonne excuse ? On pense qu’il s’en serait bien passé, ne disputant que 268 matchs de Premier League avec son club de toujours en 14 ans de carrière. Soit une moyenne de 19 matchs par saison. C’est ce qu’on appelle faire les choses à moitié. Il finira par prendre sa retraite, à seulement 32 ans. Un roi sans couronne.
Phil Jones, des tacles et des grimaces
Il a le même âge que Neymar. Il a également commencé très jeune chez les pros, à 17 ans. Mais si on l’a moins vu, ce n’est pas seulement parce qu’ils ne jouent pas au même poste. C’est surtout que Phil Jones est souvent à l’infirmerie, depuis ses débuts où son gros niveau laissait augurer du “nouveau John Terry”. Le pire, c’est qu’effectivement, le bougre a du talent, une hargne so british, et des grimaces bien à lui quand il joue. le truc, c’est qu’il joue peu : en 10 ans de carrière, il n’a pas fait une seule saison à plus de 30 matchs en Premier League, avec même une saison à seulement 10 matchs en 2015-16. Sa fiche Transfermarkt recense 20 blessures au total. De quoi grimacer, effectivement :
Daniel Sturridge, le grand gâchis
Dans un monde parfait, Daniel Sturridge serait à la tête de l’attaque de l’équipe d’Angleterre et de celle de Liverpool. Car il en a le talent. Une patte gauche soyeuse, un sens du but certain et une technique hors du commun. Seulement voilà, Sturridge se blesse souvent. Trop souvent. D’après Transfermarkt, ses blessures lui ont fait louper 120 matchs. Sans compter les temps de récupération consécutives à chaque blessure. À 29 ans, il n’a ainsi pu pour l’instant disputer que 216 matchs. Pour 77 buts et 30 passes décisives. Ce qui fait de lui un joueur décisif un match sur deux. Mais malheureusement, également blessé une fois sur deux…
Darren Fletcher, malade chronique
Le talentueux milieu de terrain écossais avait tout pour devenir une légende dans son club formateur de Manchester United. Mais lui, ce ne sont pas les blessures qu’il l’ont tenu si longtemps éloigné des terrains, mais une maladie appelée rectocolite hémorragique. On vous déconseille de faire une recherche sur celle-ci si vous êtes au travail ou en train de manger. Disons juste que cela concerne les intestins et cause de nombreux désagréments. Fletcher n’a jamais pu jouer plus de 30 matchs dans une saison, se contentant même de 3 ou 8 matchs lors de certaines. Mais maintenant qu’on sait de quoi il souffre, c’est déjà un exploit qu’il soit parvenu à disputer 357 matchs au total avec Manchester United et qu’il continue encore sa carrière actuellement à Stoke City, à l’âge de 35 ans.
Il doit se méfier : Joe Gomez, blessé sur le long terme
Très impressionnant en début de saison 2018-19 avec Liverpool, le jeune Joe Gomez (21 ans), formait une charnière centrale idéale avec le colosse Virgil van Dijk. Et voilà que sa cheville l’a à nouveau lâché, le tenant éloigné des pelouses de Premier League depuis le 5 décembre. Une nouvelle grosse blessure de plusieurs mois. Car quand Joe Gomez se blesse, il ne fait pas semblant : 234 jours loupés en 2015-16, puis 128 en 2016-17. Déjà trois longues blessures de plus de quatre mois pour un joueur aussi jeune, on est sur une très bonne moyenne sur l’échelle Abou Diaby là non ?
Benjamin Mendy, prochain sur la liste ?
Il est peut-être un peu tôt pour appeler le Champion du Monde français dans cette sélection des hommes de verre, mais il semble bien parti pour l’intégrer. En deux saisons, il n’a disputé que… 13 matchs de Premier League ! Et il semble rendre fou Guardiola, à se faire surprendre en boîte de nuit, ou à courir en boitant après un coéquipier qui vient de marquer. Il paraît d’ailleurs que City cherche à recruter au poste d’arrière gauche pour la prochaine saison. Peut-être que supporters et coéquipiers en ont marre de chercher Mendy ?
