
Ligue des Champions : ce qu'il faut retenir du match PSG - Atalanta
PARIS EST EN DEMI-FINALE ! Voilà. Non, plus sérieusement, alors que la victoire a été remportée in extremis par les Parisiens ce mercredi soir, voici les moments forts, comme les absences, de ce quart de finale.
On a eu chaud, très chaud hier soir à Paris. Des gouttes de sueur ont coulé sur le front des supporters de la capitale, et pas qu'à cause de la canicule. Cela faisait 25 ans qu'ils attendaient ce moment, 25 ans qu'ils n'avaient pas vu leur équipe atteindre les demi-finales de la Ligue des Champions. Et une qualification ce mercredi 12 août 2020, la deuxième de son histoire donc, promettait d'être d'autant plus belle que le club fêtait, jour pour jour, ses 50 ans.
Pourtant, c'est bien une nouvelle désillusion qui a failli briser les cœurs parisiens. Nombreux sont certainement les téléspectateurs qui n'y croyaient même plus… Car il aura fallu attendre la toute dernière minute du temps réglementaire pour la délivrance. Et un retournement de situation incroyable, l'explosion de joie quelques minutes après, juste avant la fin du temps additionnel, avec ce deuxième but qui a permis aux joueurs de Thomas Tuchel de sauter la case prolongations pour aller directement en demi-finale. Ouf, c'était chaud, en effet.
La force collective de l'Atalanta
Autant dire qu'on ne s'est pas ennuyé pendant ce quart de finale. Ce notamment grâce, il faut le dire, à l'Atalanta. Les Italiens, qui disputaient rappelons-le leur toute première Ligue des Champions, ont commencé fort d'entrée de jeu. Après avoir éliminé Valence en huitièmes en inscrivant à chaque fois quatre buts, à l'aller et au retour, et alors même qu'il leur manquait cette fois leur meilleur buteur, Josip Ilicic, les hommes de Gasperini ont montré qu'ils n'étaient pas là pour plaisanter, et que Navas allait avoir du boulot avec un premier tir cadré, certes un peu mou, du capitaine Gomez, dès la troisième minute. S'en sont suivis d'autres, plus dangereux, au long d'un pressing féroce qui démontre bien la force collective de Bergame. Ils avaient beau ne pas dominer en terme de possession de balle, les joueurs de l'Atalanta ont baladé les Parisiens, sans solution, tout le long de la première période. Et de mener au score dès la 27ème minute de jeu, avec une très belle frappe enroulée de Pasalic.
Le paradoxe Neymar
Pendant ce temps, le PSG n'aura enregistré qu'un tir cadré en première mi-temps. Un seul, sur quatre. Et tous signés Neymar. Pourtant on ne peut pas non plus dire que le Brésilien n'était pas en forme ce mercredi soir. Il a fait le job qu'on attendait de lui, ou presque. Magnifique quand il s'agissait d'aller chercher le ballon et échapper à la défense adverse, avec des dribbles et des petits ponts qui ont certainement autant fait rêver les supporters parisiens qu'agacer les Italiens, l'attaquant n'a toutefois pas su aller au bout des choses. On se souviendra de grosses occasions manquées, sur des tirs où il se retrouvait pour ainsi dire seul face au but, qui ont même fait tomber des mâchoires sur le banc parisien. Mais on se souviendra, aussi, d'un Neymar esseulé. Et quelque peu agacé face au manque de réactivité (ou plutôt de vitesse) de Mauro Icardi…
Des absences qui se sont fait sentir
Car n'est pas Kylian Mbappé qui veut. Et sans son acolyte, ni le soutien précieux que peut apporter Angel Di Maria dans ces moments-là, le Brésilien s'est retrouvé à la peine. Icardi n'a pas su se montrer à la hauteur du rendez-vous, Sarabia non plus. Et alors qu'il y avait aussi des problèmes en milieu de terrain, l'absence de Verratti n'aidant certainement pas, les changements ont incontestablement fait du bien à la stratégie offensive du PSG. À commencer par l'arrivée du prodige de Bondy. Thomas Tuchel avait dit qu'il ne pourrait pas jouer plus de 30 minutes, et c'est pile à la 60ème qu'il l'a appelé, lui qui bouillonnait sur le banc, à remplacer l'Espagnol. Tout de suite, c'est autre chose. Bien en jambes, et faisant reculer l'Atalanta dès son entrée en jeu, Mbappé a montré qu'il aurait pu changer la donne en première période.
Les dernières minutes de folie
Outre notre champion du monde, qui s'est ainsi montré indispensable même sans avoir marqué, il est un autre changement qui a — étonnamment — était d'autant plus déterminant. On parle bien sûr de Choupo-Moting, héros improbable de la soirée. Entré en jeu à la 79ème, en lieu et place de Mauro Icardi, le joueur en fin de contrat au PSG a finalement, contre toute attente, été décisif dans les toutes dernières minutes de jeu. Dès la 86ème, déjà, il a fait croire aux supporters parisiens au miracle avec une tête décroisée. Raté. Mais au moins, enfin, les hommes de Thomas Tuchel se sont mis à mettre la pression sur la surface de l'Atalanta. Et c'est alors que les téléspectateurs de la capitale étaient prêts à éteindre leur téléviseur, dépités, que l'inespéré s'est produit : il aura fallu attendre la toute dernière minute de jeu pour l'égalisation, marquée par Marquinhos sur une passe de Neymar après un centre de… Choupo-Moting.
Pfiou, c'était juste, qu'on s'est dit. Allez, maintenant on a encore 30 minutes d'espoir en prolongation, qu'on s'est dit. Quand coup de tonnerre : au moment où l'on s'y attendait encore moins, voilà que le PSG plie l'affaire en marquant un deuxième but synonyme de victoire dans le temps additionnel. Un but marqué du pied — sur un joli service de Mbappé il faut dire — de Choupo-Moting. Encore lui. De joueur moqué, le Camerounais est passé au statut de sauveur. Au point que Neymar lui a remis son trophée d'Homme du match à l'issue de ce quart de finale.
Qu'attendre en demi ?
Si au vu de ce finish incroyable la joie parisienne méritait bien d'éclater, en ce décidément très bel anniversaire, la question maintenant reste de savoir ce que nous réserve la suite du parcours en Ligue des Champions. Allez, restons positif en arguant que oui, il y a encore de quoi avoir espoir, avec une demi-finale annoncée contre le gagnant de RB Leipzig - Atlético Madrid. Ça aurait pu être pire, n'est-ce pas. Et que si ce quart contre l'Atalanta s'est voulu pénible, on ne va pas se mentir, la prochaine étape verra certainement le retour de joueurs décisifs pour Paris. Comme Mbappé qui, vraisemblablement plus gêné le moins du monde à la cheville, pourrait venir faire la différence plus tôt dans le match. Puis Di Maria aussi, qui souffrait simplement d'une suspension pour celui d'hier soir. Si en revanche rien n'est moins sûr pour Verratti, malheureusement, voilà qui devrait pouvoir au moins soulager Neymar…
Sources : RMC Sport, 20 Minutes, Le Parisien
