
Liverpool - Manchester City, le nouveau classique
C'est le choc du week-end. Du mois. De la saison. Car les deux clubs dominent la Premier League de la tête, des épaules et surtout des pieds depuis deux ans, et se livrent une lutte acharnée qui pourrait prendre un nouveau tournant cet après-midi à Anfield Road...
Au moment du coup d'envoi, Liverpool, actuel leader, aura six points d'avance sur Manchester City, son dauphin. Il est alors facile de calculer qu'en cas de défaite, les hommes de Pep Guardiola accuseraient un retard de neuf points après 12 journées. Mais aussi qu'en cas de victoire, ils reviendraient à trois petits points des Reds et la saison serait incroyablement relancée...
Toute la pression semble donc être sur les épaules de City. Car en vérité, même un résultat nul satisferait Liverpool. Les joueurs de Jürgen Klopp ont déjà affronté les autres membres du Big 6, Tottenham, Manchester United, Chelsea et Arsenal, pour trois victoires et un nul. Alors que les Skyblues ont eu un début de saison moins compliqué à gérer, et vont devoir affronter Chelsea, Arsenal et Manchester United entre le 23 novembre et le 14 décembre, et même Leicester, l'équipe frisson de ce début de saison dans la foulée. Autant dire que ça ne va pas être une promenade de santé, et que les champions en titre vont devoir tout donner à Anfield...
Coude à coude, œil pour œil et dent pour dent
La saison passée, les deux clubs s'étaient déjà livrés à une lutte acharnée jusqu'à la dernière journée, Manchester City finissant devant Liverpool à... un point près, avec un total ahurissant de 98 points. Liverpool en avait donc récolté 97. Ce qui aurait permis aux joueurs d'être champions n'importe quelle autre saison de Premier League, sauf en 2018 et 2019, où Manchester City a claqué records sur records, dépassant même la barre symbolique des 100 points en 2018. Pire, Liverpool n'avait concédé qu'une seule défaite en championnat, à... Manchester City (2-1 à l'Ethiad Stadium). Avec un non-but de Sadio Mané pour un ballon pas entièrement rentré de... 11 mm. Quand on vous dit que Liverpool n'est pas passé loin du titre...
Un titre qui fuit le club de la Mersey depuis la création de la Premier League, en 1990. Inutile de préciser que tout le peuple "qui ne marchera jamais seul" attend que la malédiction se brise pour les 30 ans de ce triste anniversaire. La Ligue des Champions et la Supercoupe d'Europe gagnées cette année sont venues consoler Henderson, Robertson, Salah, Firmino et tous leurs coéquipiers, mais aussi renforcé leur cohésion déjà impressionnante. La preuve ? Aucune recrue majeure cet été pour Klopp, seulement deux gamins prometteurs de 16 et 17 ans (Elliott et Van der Berg), et un gardien remplaçant (Adrian) pour remplacer Mignolet (parti à Bruges). Et ça fonctionne !
Polémiques à deux balles et victoires à trois points
Le gardien Alisson Becker se blesse dès le début de la saison ? Adrian assure l'intérim. Matip se blesse ? Lovren, quatrième choix en défense centrale et quasi-partant durant le mercato revient, et fait le boulot. Fabinho est sous la menace d'une suspension face à Manchester City en cas de carton jaune à Aston Villa ? Lallana est ressorti des tiroirs et claque un super match à un poste nouveau pour lui, pour sa première titularisation de la saison. Mo Salah a plus de mal ces derniers temps ? Sadio Mané marche sur l'eau. Rien ne semble pouvoir arrêter ces mentality monsters, comme Klopp appelle ces joueurs depuis l'incroyable remontada face au FC Barcelone (défaite 3-0 en Espagne, victoie 4-0 à Liverpool, boum).
On parle souvent de "chance du champion" pour une équipe qui parvient à se sortir de situations compliquées. Et depuis quelques matches, c'est bien ce que semble avoir les Reds, avec les victoires dans les dernières minutes face à Leicester, Tottenham et Aston Villa, à chaque fois sur le score de 2-1. À un point tel que certains accusent notamment Sadio Mané de provoquer cette chance. Il a pris un carton jaune pour simulation à Birmingham, coupable d'avoir trop cherché le penalty sur un contact existant, mais faisant partie du jeu (on est en Angleterre après tout). Il n'en fallait pas plus pour qu'on l'accuse de plonger trop facilement (c'est aussi lui qui avait provoqué les penalties face à Leicester et Tottenham). Un drôle de procès, qui n'est pourtant pas fait aux joueurs pourtant coutumiers du fait de Chelsea, Arsenal, City, Tottenham et surtout de Manchester United : ces derniers ont déjà bénéficié de 6 penalties en 11 rencontres (!).
Quand l'hôpital se moque de la charité
Sans parler des drôles de décisions arbitrales à Aston Villa, avec une main non sifflée dans la surface, de même qu'un ceinturage de Mo Salah, et d'un but de Firmino refusé pour un hors-jeu très loin d'être évident. Mais si tous les regards se sont tournés vers Sadio Mané, c'est parce que la polémique a été initiée par... Pep Guardiola lui-même, disant en conférence de presse que la star sénégalaise plongeait. Avant de revenir sur ses propos quelques jours après, son job déjà accompli : mettre la pression sur l'arbitre du match. Un comble, tout de même, pour l'ancien entraîneur du Barça de Busquets, Dani Alves et compagnie, et qui fait appliquer à ses équipes bon nombre de fautes tactiques, actes d'anti-jeu et autres simulations comme celle-ci :
Mais ce genre de déclaration fait partie de la préparation mentale à un match au sommet, et montre bien toute la tension qui règne actuellement dans les rangs de Manchester City. Car en cas de défaite cet après-midi à Liverpool, il sera sans doute très dur d'aller chercher les Reds. Mais pas impossible. Après tout, on est en Premier League...
Sources : Premier League, Transfermarkt
