
Premier League : d'où vient cette tradition du Boxing Day ?
Pendant les fêtes de Noël, les championnats de football prennent des vacances. Tous ? Non, car outre-Manche, la Grande-Bretagne résiste encore et toujours au froid envahisseur, et la Premier League continue dès le lendemain de Noël. Une autre idée des vacances...
Le Boxing Day n'a rien à voir avec le noble art de la boxe, comme son nom pourrait le suggérer. Il correspond au 26 décembre, et signifie "le jour des boîtes". Mais là encore, aucun rapport avec un jeu télé présenté par Arthur...
Ce qu'il y a de plus beau là-dedans, c'est que l'origine précise du Boxing Day demeure inconnue. Trois versions s'opposent. Selon certains historiens, le lendemain de Noël, le personnel de maison des familles aisées, façon Downton Abbey, était autorisé à retrouver ses proches, avec une petite boîte contenant les restes du repas de Noël, et parfois des petits présents. D'autres pensent que la tradition vient du XVIe siècle, avec des offrandes collectées dans des boîtes pour les églises, tandis qu'une autre version suggère que les fameuses boîtes correspondraient à celles que les marins emmenaient en mer avec eux, et qu'ils offraient à l'église en faveur des plus démunis s'ils revenaient sans encombre.
Pas de Noël sans football
Quelle que soit la véritable origine du Boxing Day, les pays anglophones ont en tout cas eu l'excellente idée de faire du lendemain de Noël un jour férié, depuis 1871. Histoire de pouvoir "digérer en paix", comme le chante presque Stephan Eicher ? Pas vraiment, puisqu'en Angleterre, la coutume est de se retrouver -encore- en famille pour... manger les restes, et partager un nouveau moment convivial, avant de filer soit faire les soldes, qui commencent là-bas le 26 décembre, soit... aller au stade pour voir un match de football, ou simplement le regarder à la télévision. Mais ils ne s'arrêtent donc jamais ?
Non, et cela ne date pas d'hier ! Dans les archives du foot anglais, on retrouve un match disputé le 26 décembre dès 1860, et une opposition entre le Shelffield FC et le Hallam FC, à... 16 contre 16. Parce que tant qu'à faire n'importe quoi, autant y aller à fond ! Ainsi dès l'instauration du calendrier de la Premier League, le championnat professionnel anglais, en 1888-89, des rencontres étaient prévues le 26 décembre, mais aussi le 25, jour de Noël ! Ces dernières furent annulées durant les années 1950, après que les syndicats des transports britanniques, se battant pour tout de même obtenir ce jour férié, eurent gain de cause, ce qui a engendré moins de déplacements possibles pour les supporters, et rendu le 26 décembre encore plus important.
Une popularité qui se vérifie avec l'incroyable taux de remplissage des stades à cette époque : entre 95 et 100%, de la première à la cinquième division. Une tradition so british, qui fait très peur aux entraîneurs étrangers quand ils arrivent. Car en plus du 26 décembre, les équipes rejouent les 28 ou 29, ainsi que le 1er janvier. Très clairement, quand on joue en Angleterre, on ne peut pas vraiment profiter des deux réveillons. Mais on peut se délecter de jouer sur des pelouses impeccables dans des stades remplis, et avec une formidable ambiance. Où toute la saison peut basculer. Car comme le disait l'entraîneur de légende de Manchester United, Sir Alex Ferguson :
"Le titre de champion d'Angleterre ne se gagne pas au Boxing Day, mais il peut se perdre".
Sources : Ouest-France, Foot Mercato
