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Football

PSG - Dortmund, la peur du vide

Le Parc des Princes vide pendant l'entraînement des joueurs d'Anderlecht pour un match de Ligue des Champions, le 30 octobre 2017 © FRANCK FIFE / AFP

Ce mercredi 11 mars, le Paris Saint-Germain est face à un nouveau défi. Celui de passer les huitièmes de finale, pour enfin progresser dans la plus prestigieuse des compétitions européennes, après les incroyables déconvenues des dernières années. Mais la malédiction semble continuer, avec la tenue du match face à Dortmund à huis clos, pour cause de coronavirus...

Le football est un sport qui se joue à 11 contre 11. Ou des fois à 12 contre 11. Pas seulement quand l'arbitre semble pencher d'un côté et pas de l'autre, comme les supporters parisiens le pensent pour la fameuse remontada à Barcelone. Mais surtout quand les supporters répondent présents. Car ce sont eux qui apportent cette énergie, ce supplément d'âme, qui fait que le public est surnommé "le douzième homme".

Et ce douzième homme a une grande importance dans les rencontres aussi décisives que celle de ce soir, quand il y a une défaite à remonter (Paris a perdu 2-1 à Dortmund, contrairement à ce que semble penser Rachida Dati, pour qui "le match aller s'est bien passé"). Face à la propagation du coronavirus dans toute l'Europe, PSG-Dortmund se tiendra, comme de nombreux autres matches, à huis clos, avec dans le Parc des Princes seulement quelques centaines de personnes : invités, journalistes, staff, stadiers, sécurité... Une drôle d'ambiance qui est forcément préjudiciable pour l'équipe qui reçoit. Peut-on imaginer Liverpool renversant le Barça 4-0 l'an passé (après avoir perdu 3-0 à l'aller) sans l'ambiance chaude bouillante d'Anfield pour pousser les joueurs à donner le meilleur d'eux-mêmes, aller de l'avant et ne rien lâcher ? Et sans public, un match de Ligue des Champions a-t-il encore vraiment de l'intérêt ?

Paris et Dortmund vont donc s'affronter dans un silence de cathédrale. Ou pas vraiment, 3000 supporters étant bien décidés à se rassembler aux abords du stade pour chanter pendant tout le match. Les joueurs les entendront-ils ? Seront-ils galavanisés par ce soutien, même à distance ? Ou une nouvelle fois tétanisés par l'enjeu ? L'histoire récente du PSG semble montrer une énorme fragilité mentale devant de telles échéances, avec rien que l'année dernière une défaite catastrophique à domicile face à Manchester United (1-3). Pourtant, les Parisiens s'étaient imposées 2-0 à Old Trafford, et avaient toutes les cartes en mains (ou plutôt "en pieds") pour accéder aux quarts de finale. Mal en point en Premier League, privé de Pogba et d'autres titulaires, Manchester était même venu avec une équipe bis, faisant rentrer des jeunes du centre de formation en fin de rencontre...

En finir avec la malédiction du mois de mars

Une déconvenue intersidérale. Une honte intergalactique. Peut-être encore pire que la remontada à Barcelone. Ce qui fait penser à beaucoup, depuis l'annonce du huis clos, que l'absence de public peut être un mal pour un bien. Que cela mettrait moins de pression sur les joueurs... Un raisonnement absurde. Car si des footballeurs professionnels ont besoin du silence pour espérer gagner des matches, il faudrait songer à se reconvertir dans le tennis... La pression mise par le public, c'est sur les épaules de l'équipe adverse, ou même celles des arbitres, qu'elle doit peser. Certainement pas sur celles de Neymar, Mbappé, Cavani et tous leurs coéquipiers. Mais comme s'ils étaient maudits au mois de mars, les joueurs du PSG devront faire sans leur public ce soir.

On verra donc tout sur les écrans. Et on entendra tout, également. Les cris de Neymar qui réclame une faute, les hurlement de Tuchel qui replace ses hommes, le bruit du cuir quand Haaland frappe le ballon... L'atmosphère va être très particulière, et sans doute un peu triste pour un tel événement. Parce que décidément, les huitièmes de finale du Paris Saint-Germain ne peuvent jamais se dérouler normalement...

PSG-Dortmund, à suivre ce soir en direct et en exclusivité à partir de 20h45 sur RMC Sport 1.

Sébastien Delecroix
https://twitter.com/seb_o_matic Sébastien Delecroix Rédacteur