
The Enemy Within : pourquoi la série porte ce nom ?
Les noms des séries ne sont jamais choisis au hasard. Friends parlait d’une bande d’amis, 24 Heures Chrono d’un agent fédéral qui passait vraiment des journées encore pire que le lundi, Lost de gens -et spectateurs- perdus, et Amour, Gloire, et Beauté, d’amour, de gloire, et de beauté… Alors, pourquoi The Enemy Within ?
L’ami de mon ennemi est mon ennemi
Commençons par le plus simple : la traduction de la langue de Shakespeare vers la langue de Molière. Ou de la langue des Spice Girls à la langue de M.Pokora. Question de références. The Enemy Within se traduit par “l’ennemi intérieur”. Et c’est là que le titre de la série est bien choisi, car il propose deux niveaux de lecture.
On aurait aimé en discuter avec un philosophe comme Kant ou Platon, mais bizarrement, aucun n’était dispo pour une interview. En politique comme en sociologie ou philosophie, la notion d’ennemi intérieur peut prendre de nombreuses formes. Il faudra donc tout d’abord s’interroger sur quel ennemi, quel type d’antagoniste et quel intérieur ? Dans le cadre de la série, tout est plutôt simple : l’intérieur évoqué, ce sont les États-Unis. The Enemy Within évoque les agents Erica Sheperd et Will Keaton, qui doivent faire équipe pour arrêter un dangereux terroriste russe, Mikhail Tal. Le mode opératoire de ce dernier est d’avoir permis l’infiltration de centaines d’agents dormants sur le sol américain. Ils et elles sont avocates, plombiers, docteurs… ils sont partout, sur l’ensemble du territoire, qu’ils menacent directement. La notion d’”ennemi intérieur” est donc là on ne peut plus claire.
Être son propre ennemi
L’autre niveau de lecture permis par le titre va concerner le personnage principal, Erica Sheperd. Incarnée par Jennifer Carpenter, inoubliable Debra Morgan dans la série Dexter, elle est une Directrice des Opérations de la CIA qui se fait arrêter pour avoir fourni des informations au fameux terroriste Tal. Sa trahison a causé la mort de quatre agents de la CIA, et lui vaut d’être considérée comme la femme la plus détestée des États-Unis. En faisant parti du système américain et en l’ayant trahi, elle aussi peut être considérée comme le fameux “ennemi intérieur”.
Mais dès la fin du premier épisode, on apprend que son acte a été commis suite à des menaces de Tal, qui était sur le point de tuer sa fille, s’il n’obtenait pas les noms des autres agents. Et voilà qui apporte une nuance considérable. En cédant à ce qui est un chantage, qui plus est le plus affectif qui soit, Erica Sheperd n’a-t-elle pas cédé à son propre “ennemi intérieur” ? Une petit voix qui lui a fait faire un choix, aussi crucial soit-il, en dépit des répercussions possibles, et peut-être même de la morale (faut-il consentir à une mort pour sauver davantage de vies ?). Dans ce cas, on pourrait considérer l’amour, l’affection d’Erica Sheperd comme son propre “ennemi intérieur”. Cette part de tendresse qui constitue sa principale source de faiblesse et qu’un autre type d’”ennemi intérieur” aura su exploiter…
The Enemy Within, dès son titre, indique donc bien que la menace est constante et partout, et qu’il faudra donc se méfier à chaque épisode...
