Votre panier est vide
Football

Thierry Henry donne son avis sur la VAR

Thierry Henry lors de la conférence de presse organisée par l'Impact de Montréal, au Québec, le 18 novembre 2019. © SEBASTIEN ST-JEAN / AFP

Le champion du monde de 1998 était en conférence de presse ce lundi 18 novembre au Québec, en tant que nouvel entraîneur du club de soccer nord-américain, l’Impact de Montréal. L’occasion d’exprimer, entre autres, son ressenti vis-à-vis de l’assistance vidéo à l’arbitrage.

Tout est parti d’un souvenir, bien heureux pour certains, bien malheureux pour d’autres. "C’est le dixième anniversaire aujourd’hui de votre but…", rappelle un de nos confrères québécois lors de la conférence de presse organisée pour l’arrivée de Thierry Henry à l’Impact de Montréal, avant d’être coupé court par ce dernier. "Non, je n’ai pas marqué", rectifie sans attendre l’ancien joueur de l’Équipe de France, bien conscient de ce à quoi le journaliste faisait référence : ce fameux but contre l’Irlande, le 18 novembre 2009, qui a valu la qualification in extremis des Bleus pour le Mondial de 2010.

Alors que l’assemblée se fend de quelques rires, Thierry Henry précise : "Non, c’est Gallas qui a marqué. C’est important de le dire." Car lui n’était que l’auteur de la passe décisive qui a permis à William Gallas de mettre le ballon rond dans les cages adverses. Une passe décisive effectuée après une jolie faute de la main gauche du numéro 12 français. "La Main de Dieu", titreront alors les médias (français), reprenant l’expression employée pour et par un certain Diego Maradona deux décennies avant cela.

Mais si le journaliste québécois mentionne ainsi cet anniversaire pas comme les autres, ce n’est pas sans idée derrière la tête. Car le geste malencontreux, de Thierry Henry comme de la légende du football argentin avant lui, sert de parfait exemple pour les défenseurs de la VAR. La fameuse (et ô combien controversée) assistance vidéo à l’arbitrage, largement déployée depuis le dernier Mondial de 2018, s’invitant désormais en Ligue 1, Ligue des Champions, bientôt à l’Euro 2020… Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle fait toujours débat.

"Ça tue ce qu’on aime dans le jeu"

Alors que Michel Platini continue de faire savoir tout le mépris qu’il porte envers le dispositif, le qualifiant pas plus tard que dimanche dernier de "belle m****" à la télévision italienne, c’est au tour de Thierry Henry donc de donner son avis. "Oui, j’ai dû subir ça à Monaco", lance-t-il d’entrée de jeu, laissant ainsi savoir que de son expérience avec la VAR en tant qu’entraîneur de l’AS Monaco la saison passée, il n’en retire pas franchement un bon souvenir. "Pour un match, ça n’a carrément pas fonctionné pendant sept minutes", se rappelle-t-il, évoquant une histoire (malheureuse) de penalty : "C’était très bizarre parce que l’équipe adverse en a profité mais nous on n’a pas pu en profiter."

Si l’ancien champion du monde a bien un grief avec l’arbitrage vidéo, c’est donc "que ça prend énormément de temps". "Ça tue un peu ce qu’on aime dans le jeu", estime-t-il, parlant de cette "explosion" de joie que pouvaient avant manifester instantanément, à la fois les joueurs mais aussi les supporters dans le stade. "L’explosion après coup n’est plus la même", regrette-t-il ainsi, avant d’expliquer par ailleurs en quoi cela change également la donne sur le terrain selon lui : "Une équipe peut parfois être en train de pousser pour essayer de marquer un but à la fin. Et d’un seul coup : VAR."

Vous l’aurez compris, Thierry Henry déplore que le dispositif vidéo casse le rythme. Ce qui ne l’empêche toutefois pas d’admettre que "à l’arrivée, si ça reste la bonne décision, c’est quand même important". "Mais est-ce que ça peut aller plus vite ?", demande l’entraîneur de 42 ans, soulignant encore une fois que "c’est quand même aussi important parce qu’on ne veut pas tuer ça dans le foot". Et de conclure : "Il y a plein de trucs qui ne sont pas encore bien réglés, mais c’est un début. Faut aussi attendre que tout ça rentre un peu dans l’ordre."

Sources : RMC Sport, L’Équipe