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JO 2024 : Tahiti choisie pour les épreuves de surf

Le surfeur brésilien Adriano DeSouza lors de la compétition Tahiti Pro, à Teahupoo, le 28 août 2019. © BRIAN BIELMANN / AFP

Dans moins de cinq ans, les Jeux olympiques d'été se dérouleront à Paris… Mais pas que. Il se pourrait bien qu'ils s'exportent par la même occasion sur l'île polynésienne, qui a en tout cas été choisie par le Comité d'organisation pour accueillir les surfeurs.

Ils étaient cinq sites à s'être portés candidats pour accueillir les épreuves de surf de Paris 2024 : La Torche dans le Finistère, Lacanau, associé à Bordeaux en Gironde, le trio Hossegor-Capbreton-Seignosse dans les Landes, Biarritz dans les Pyrénées-Atlantique, et enfin, surprise, Tahiti, tout loin là-bas dans le Pacifique, en Polynésie française. Dès lors que l'île a exprimé sa volonté de participer aux Jeux, qui se dérouleront dans leur ensemble du 26 juillet au 11 août 2024, elle a immédiatement fait figure de favorite. C'est qu'elle possède un très gros atout : son site de Teahupoo est réputé pour héberger ni plus ni moins que la plus belle vague du monde.

Le Comité d'organisation des Jeux olympiques (CoJo) de Paris 2024 en a bien conscience. La preuve : c'est donc Tahiti qu'il a préférée aux autres candidats des épreuves de surf, annonçant officiellement la nomination de l'île polynésienne ce jeudi 12 décembre 2019. L'instance a d'ailleurs mis en avant "le critère sportif" qui aurait ainsi fait la différence d'après l'AFP, alors qu'aucun des cinq sites envisagés ne se seraient en revanche distingués sur ceux du coût financier ou de l'impact environnemental, également pris en compte.

Le CoJo a d'ailleurs tenu à souligner que ce choix d'exporter ainsi les Jeux (pourtant voulus écoresponsables) dans le Pacifique ne pèserait pas sur le bilan carbone. C'est que, d'une part, ces épreuves ne concerneront que 48 surfeurs, sur un total de 10 500 athlètes enregistrés. Et d'autre part, pas plus de 1 500 spectateurs seraient attendus sur place, alors qu'ils auraient été dix fois plus dans l'Hexagone.

L'occasion pour les surfeuses de s'attaquer à Teahupoo

Le seul hic, justement, c'est que ceux qui auront fait le déplacement se trouveront donc bien loin de l'atmosphère unique qui règne durant la compétition internationale. "C'est sûr que c'est un peu dommage parce que je pense que les Jeux olympiques, c'est une expérience, une ambiance", estime ainsi le célèbre surfeur français Jérémy Florès au micro de Franceinfo. Mais alors que le CoJo a bien précisé que les 48 athlètes concernés pourront rejoindre Paris pour participer notamment à la fameuse cérémonie de clôture, notre champion a tout de même souligné que c'est "le côté sportif" qui compte.

"C'est une bonne chose parce que Tahiti a parmi les plus belles vagues au monde", a-t-il ainsi affirmé à Franceinfo, avant de préciser qu'à "cette période-là, on a des houles assez gigantesques pratiquement toutes les semaines, donc on va avoir du beau spectacle". D'ailleurs, en parlant de houles gigantesques, il faut savoir que le site de Teahupoo est d'ordinaire réservé aux hommes dans le cadre du circuit professionnel, ses vagues étant carrément jugées trop dangereuses pour accueillir la catégorie féminine… Elles seront pourtant 24 femmes, aussi nombreuses donc que ces messieurs, à concourir aux épreuves olympiques de surf en 2024.

Alors que faire ? "On peut placer les filles à un moment de la journée où les vagues sont moins puissantes, on a les moyens de prévoir ça maintenant, et ça permettra aux filles de surfer aussi Teahupoo", propose le président de la fédération tahitienne de surf, Lionel Teihotu, au micro de l'AFP. Ce choix de Tahiti ne poserait donc finalement aucun problème qui n'aurait pas de solution pour celui qui s'émeut de cette "surprise hyper agréable". Pour lui, c'est tout simplement "la reconnaissance de notre histoire, c'est redonner ses titres de noblesse à la Polynésie où le surf a débuté". Reste à savoir, maintenant, si la commission exécutive du CIO (Comité international olympique) valide à son tour cette décision. Réponse le 8 janvier prochain.

Sources : AFP, Franceinfo, L'Équipe