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La taille de la poitrine : un frein pour le sport féminin ?

La taille de la poitrine pourrait bien avoir une incidence sur la pratique sportive féminine selon une étude. © Jacob Lund / Adobe Stock

Être une femme avec une grosse poitrine et vouloir faire du sport peut parfois devenir un enfer. Comment s’en sortir ?

“La taille des seins devrait être reconnue comme un obstacle potentiel à l’activité physique chez les femmes”. Ainsi se conclut l’étude menée par le Journal of Science and Medicine in Sport, reprise par le New York Times début mars 2019. Le constat est sans appel. Si vous avez une grosse poitrine, vous faites statistiquement moins de sport qu’une femme avec une petite poitrine. Et ce n’est pas une question d’envie, mais de praticité.

Les scientifiques australiens ont étudié l’impact de la taille de la poitrine sur la pratique sportive des femmes. C’est la première étude du genre jamais conduite. Ils démontrent que lors de fortes activités, le déplacement des seins peut aller jusqu’à 19 centimètres sur un axe vertical et 4 centimètres sur un axe latéral. Si cela ne semble pas énorme, sachez qu’un déplacement de seulement 2 centimètres peut suffire à rendre inconfortable le sport féminin. Et plus la poitrine est grosse, plus le déplacement est important et plus il est inconfortable.

Qui dit ballottement, frottement, déplacement, dit nécessairement douleur. Et c’est sans parler des problèmes de dos. La grande enquête révèle donc que les femmes avec une grosse poitrine passeraient 37% de temps en moins à faire du sport, par rapport à celles qui ont une petite poitrine.

Mais attention, ce n’est pas parce qu’on a une petite poitrine que tout va bien dans le meilleur des mondes. Si les femmes avec un bonnet F se plaignent de fortes douleurs fréquentes, près de 25% des femmes avec un bonnet A ont mentionné des douleurs régulières. Et dès que les seins deviennent douloureux, les conséquences sont immédiates : la pratique du sport est réduite.

Mais ces problèmes, les principales intéressées en sont bien conscientes puisqu’elles les vivent au quotidien. Nous ne leur apprenons rien. Comment s’en sortir lorsqu’on veut continuer à faire du sport avec une grosse poitrine ?

La brassière apparaît d’emblée comme la solution à la pratique du sport avec une poitrine. Mais encore faut-il la choisir correctement. Et pour cela il convient d’effectuer un compromis entre bon maintien et confort. Si c’est pour vous faire rentrer les seins à l’intérieur, ce n’est pas la peine. Pour bien sélectionner votre brassière, il faut donc vérifier quatre critères.

La bande élastique sous la poitrine est primordiale. Si vous n’arrivez plus à respirer, c’est qu’elle est trop serrée. Idem si vous entendez vos côtes craquer lorsque vous l’enfilez. Idéalement, vous devez pouvoir glisser deux doigts sous la bande. Si c’est plus, c’est trop grand, si c’est moins, c’est trop petit.

Les bretelles doivent être croisées dans le dos, pour un meilleur maintien. Il est préférable de toujours opter pour des matières confortables. Il faut tout de même qu’elles soient fermes pour ne pas se détendre au-delà de 3 centimètres lorsque vous tirez dessus. Sinon, ça ne sert à rien. Enfin, les armatures sont indispensables. Mais elles doivent bien suivre la forme du sein, être correctement protégées pour ne pas s’échapper de la brassière et elles doivent être très légères.

Malgré tout, même quand vous avez correctement choisi la brassière, on est loin du résultat idéal escompté et la poitrine continue toujours de se déplacer. Moins, mais assez pour vous déranger. Existe-t-il d’autres alternatives ?

Les différents équipementiers sportifs ont donc essayé d’imaginer des solutions. Et celle qui est à ce jour l’une des plus convaincantes, c’est le bandeau. Un large élastique à placer tout autour de son corps, sous les aisselles et par-dessus la poitrine. Il va plaquer les seins à votre peau et limiter grandement les déplacements et rebondissements. Le tout en assurant tout de même du confort.

S’il semble assez idéal et vous enlève un poids lorsque vous faites du sport, il n’est toutefois pas absolument parfait. S’il existe en plusieurs tailles, il semblerait qu’il ne soit pas encore complètement adapté aux plus grosses poitrines. Mais les retours restent positifs et il faut définitivement l’essayer.

Au final, le problème, dans toutes ces histoires, c’est que la poitrine est un fléau qui touche les femmes. Et sexisme oblige, quand ça touche les femmes, on ne s’en occupe pas. Ainsi, les grandes marques ont beaucoup plus rapidement réussi à solutionner le ballotage des testicules que celui des poitrines. Mais nous arrivons dans une nouvelle ère. Les résultats de l’étude menée par ces chercheurs australiens valident enfin les douleurs aux seins des femmes qui font du sport. Elles sont scientifiquement et officiellement reconnues et les équipementiers ne pourront plus contourner ce problème en faisant comme s’il n’existait pas !

Sources : Journal of Science and Medicine in Sport, New York Times

Clément Capot
https://twitter.com/Clepotp Clément Capot Rédacteur