
Losers : quand Netflix met en lumière les beaux perdants
Vous l'aurez deviné, il ne s'agit pas là de success stories. Mais les histoires racontées dans cette série documentaire pas comme les autres n'en sont pas moins passionnantes.
En termes de sport, il n'y a pas grand chose à se mettre sous la dent actuellement. Heureusement, Netflix propose une jolie collection de documentaires, pour tous les passionnés en manque de foot, de basket, de cyclisme, de boxe ou encore de Formule 1. Et il en est un, mêlant diverses disciplines, que l'on vous conseille fortement de regarder si ce n'est pas déjà fait : Losers. Une série documentaire consacrée à huit sportifs — un par épisode — ou plutôt, comme son nom l'indique, à huit "perdants".
Chacun à leur manière, les athlètes mis en avant dans Losers ont connu l'échec dans leur carrière professionnelle. Des défaites cuisantes, des ratés monumentaux, de terribles injustices, voire des revers qui ont bien failli leur coûter la vie… Alors certes, la plupart de ces malheureux perdants sont inconnus du grand public — car on ne se souvient que des gagnants, n'est-ce pas ? Mais on ne peut que se prendre de passion pour leur récit, souvent incroyable et il faut dire bien raconté à travers des interviews des principaux intéressés et de leurs proches, de nombreuses images d'archive et, surtout, des dessins particulièrement bien animés pour illustrer notamment le désarroi.
Parmi les histoires les plus marquantes, on notera par exemple celle de Michael Bentt, le premier "Loser" de la série, qui a été champion de boxe (contre son gré) avant de devoir quitter définitivement le ring après un KO destructeur qui l'a plongé pendant quatre jours dans le coma. Il y a aussi celle de Mauro Prosperi, cet Italien qui a erré seul et sans ressources pendant neuf jours dans le Sahara après s'être perdu en plein Marathon des Sables. Ou encore cette folle ascension puis descente aux enfers de Jean Van de Velde au British Open de golf, lui qui contre toute attente était à deux doigts de devenir le deuxième Français en plus de 90 ans à décrocher le prestigieux trophée, mais a cumulé des galères dignes d'un cartoon sur le dernier trou…
Puis, parmi ces histoires plus folles les unes que les autres, il en est une qui rappellera nul doute de vifs souvenirs aux téléspectateurs de l'Hexagone : celle de Surya Bonaly, notre ancienne star nationale de patinage artistique qui a dominé les championnats durant toutes les années 1990. Mais ça, c'était en France… À l'échelle internationale, c'est une autre histoire. C'est simple : elle n'a jamais décroché de médaille d'or dans les championnats mondiaux et n'a même pas pu gravir une seule fois le podium des Jeux Olympiques.
Trouver de la beauté dans l'échec
Celle qui régalait les spectateurs avec ses acrobaties impressionnantes, dont le fameux backflip pourtant interdit sur la glace, n'a jamais su obtenir la grâce aux yeux des experts. En revoyant les images aujourd'hui, on comprend pourquoi. Les mots qui revenaient le plus souvent pour la qualifier étaient tantôt "exotique", tantôt "pas assez féminine". Surya Bonaly a tout simplement été victime de racisme ordinaire.
Mais plutôt que de finir sur cette note tragique, l'épisode de Losers qui lui est consacré raconte aussi comment la patineuse a affronté de telles épreuves et, surtout, comment elle s'en est relevée. C'est d'ailleurs le fil conducteur de cette série documentaire, qui loin de donner le cafard prend la forme de véritables feel good stories : montrer que l'échec n'est finalement pas une fatalité. Chacun de ces sportifs en a fait, d'une manière ou d'une autre, une véritable force. Soit par la remise en question, soit par la persévérance. Ou tout simplement, par cette défaite, en marquant l'Histoire. Parce que finalement, non, on ne se souvient pas toujours que des gagnants.
Retrouver les huit épisodes de la série documentaire Losers sur Netflix, disponible depuis votre box SFR.
Source : Netflix
