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Mondiaux de gymnastique : la démonstration de Simone Biles

Simone Biles à l'entraînement pendant les Mondiaux de gymnastique artistique à Stuttgart, le 1er octobre 2019. © THOMAS KIENZLE / AFP

Les championnats du monde de gymnastique artistique ont débuté ce vendredi 4 octobre 2019 en Allemagne. Et dans cette compétition, qui vaut qualification pour les prochains Jeux olympiques de 2020 à Tokyo, il en est une vers qui tous les regards se tournent : l’Américaine Simone Biles.

Son nom vous dit quelque chose ? C’est normal. Simone Biles, c’est LA star de sa discipline. Petite par la taille, elle n’est ni plus ni moins, du haut de son 1,42 mètre, que la plus grande des gymnastes de son temps. Voire de l’Histoire. À 22 ans, la jeune Américaine est déjà quadruple championne olympique. Quatre médailles d’or – plus une en bronze – qu’elle a remportées lors des derniers Jeux à Rio en 2016, la seule édition à laquelle elle a participé… Pour le moment. Parce que les Mondiaux de Stuttgart, qu’elle traverse actuellement avec une aisance phénoménale, représentent une porte (grand) ouverte vers de nouveaux titres à la plus prestigieuse des compétitions internationales.

Lors des derniers Championnats du Monde, à Doha l’an passé, Simone Biles avait encore tout raflé. Alors même qu’elle revenait tout juste d’une année sabbatique bien méritée après son sacre olympique, la jeune gymnaste était montée sur tous les podiums. Littéralement. Un exploit qui n’avait pas été réalisé depuis la Russe Yelena Shushunova… en 1987. Et sur ces six podiums, l’Américaine s’était hissée quatre fois sur la plus haute marche, n’en concédant qu’une pour l’épreuve des barres asymétriques (son "point faible") et se contentant cette fois d’une médaille de bronze à celle de la poutre.

Des médailles et des figures à son nom

Cumulant alors 14 titres de championne du monde, Simone Biles avait au passage détrôné un autre gymnaste, le Biélorusse Vital Scherbo, qui avait quant à lui remporté 12 fois l’or entre 1991 et 1996. Et comme si ces nouveaux records ne suffisaient pas, la jeune prodige s’était encore démarquée à Doha en exécutant un saut au sol inédit qui, comme le veut le règlement de la Fédération Internationale de Gymnastique (FIG), porte depuis son nom : "The Biles". Une prouesse dont elle semble tout particulièrement fière, comme elle l’a confié d’après Ouest-France à l’approche des nouveaux Mondiaux :

"Mettre mon nom sur un mouvement, c’est vraiment excitant, rien que pour me prouver que je suis capable de le faire, surtout sous pression. Et c’est vraiment gratifiant, parce que c’est pour toujours – les médailles aussi – mais c’est quelque chose qui reste parce que je suis celle qui l’a réalisé en premier."

C’est d’ailleurs semble-t-il motivée à continuer dans cette lancée que Simone Biles est venue à Stuttgart, avec deux nouveaux mouvements sous le bras. Des figures qu’elle a réalisées, la première, aux Championnats américains l’été dernier, mais qui doivent être réussies lors d’une compétition internationale pour entrer dans le code de pointage de la FIG.

Découvrez The Biles et The Biles II

La première est encore un élément au sol : un "triple double" constitué d’une triple vrille suivie d’un double salto arrière, tellement complexe que la Fédération a dû créer un nouveau niveau de difficulté à lui attribuer (le classement va de "A", pour les figures les plus faciles, à "I" et désormais "J" pour les plus compliquées). Appelez-la "The Biles II".

La seconde est un mouvement sur poutre : un double salto avec double vrille en sortie, qui a été évalué de niveau "H". Un nouvel élément qui, différente épreuve oblige, porte lui aussi le nom de "The Biles".

"Ça laisse sans voix, franchement on est scotchées", commente l'un de nos espoirs français, la gymnaste Mélanie De Jesus dos Santos, au micro de RMC Sport. Celle qui s’est, aussi, qualifiée pour les Jeux 2020, avec le reste de l’équipe de France, était aux premières loges de la prestation au sol de l’Américaine. "Je l’admire forcément, ce qu’elle fait c’est vraiment incroyable. Respect", dit-elle, encore ébahie par le spectacle auquel elle vient d’assister.

Et la championne olympique, qui la connaît bien depuis qu’elle a invité les Bleues à s’entraîner chez elle à Houston l’été dernier, ne manque pas de lui rendre la pareille. "Il faut qu’elle croit davantage en elle parce qu’elle est prétendante sur la grande majorité des agrès", estime en effet Simone Biles quant à Mélanie De Jesus dos Santos. Et d’affirmer, même : "Je pense qu’elle peut faire des médailles ici." Bon, on l’espère et on apprécie l'encouragement. Mais une chose est sûre, à Stuttgart (et partout ailleurs), la Reine de la gymnastique artistique, c’est définitivement elle !

Les Championnats du Monde de gymnastique artistique se poursuivent jusqu’au 13 octobre prochain, avec la phase des finales qui débute ce mardi 8 octobre. À suivre en exclusivité sur RMC Sport !

Sources : RMC Sport, Ouest-France, Fédération française de gym