
Oksana Chusovitina, l'énigmatique doyenne de gymnastique de 44 ans
Les Championnats du monde de gymnastique se terminent tout juste à Stuttgart, en Allemagne. Si tous les yeux étaient rivés sur la prodigieuse Simone Biles, une autre gymnaste fait parler d'elle : Oksana Chusovitina, doyenne de la compétition à 44 ans.
1992. À 17 ans, Oksana Chusovitina participe pour la première fois aux Jeux olympiques de Barcelone. Alors sous la bannière de l'équipe unifiée de l'ex-URSS, elle remporte la médaille d'or au concours général par équipe et termine 7ème en gym au sol. Elle continuera sa carrière en arborant le drapeau de l'Ouzbékistan après l'éclatement de l'Union soviétique. Sur une période courte, vu qu'il s'agit d'une discipline où les carrières s'arrêtent autour de 20 ans ? Pas vraiment.
Près de trois décennies plus tard, Oksana Chusovitina est toujours là. À 44 ans, elle est la doyenne des Championnats du monde de gymnastique en Allemagne. La plupart de ses concurrentes d'aujourd'hui n'étaient pas nées quand elle a commencé à monter sur la poutre et à faire des figures au sol. Dans le paysage du sport, elle dénote tout en suscitant le respect de ses pairs.
Mais comment fait Oksana Chusovitina ?
La gymnastique est un sport particulièrement exigeant. Il requiert une forme physique exceptionnelle et un entraînement plus que rigoureux. C'est aussi une discipline qui use, qui use, qui use... C'est donc pour cela que les gymnastes que l'on retrouve aujourd'hui dans les grandes compétitions sont très rarement nées avant 1995.
Or cela n'a pas l'air d'embêter particulièrement Oksana Chusovitina. Comment fait-elle ? Pour tout vous avouer, on n'en sait rien. C'est un mystère insolvable. Du haut de son 1m53 et de ses 44 kilos, elle a un gabarit idéal pour pratiquer la gymnastique. Mais rien qui ne lui donne le don de continuer depuis toutes ses années. Et pourtant : gym au sol, saut de cheval... Elle pratique tous les agrès.
Une détermination hors du commun
Si elle continue, c'est parce qu'elle aime ça, mais aussi parce qu'elle est payée pour ça. C'est son "gagne-pain", comme elle le dit elle-même selon nos confrères de France Inter. Ce sport lui aura ainsi permis de payer le traitement de son fils, atteint de leucémie.
Malgré tout, Oksana Chusovitina n'est pas que là pour participer, elle est aussi là pour gagner. Elle ne rafle pas autant de victoires que l'impressionnante Simone Biles, mais il y a tout de même de quoi être fière. Médaille d'argent à Pékin en 2008, aux Championnats du monde de Tokyo en 2011, aux Jeux asiatiques de Jakarta en 2018, et bien d'autres encore ! Ce, toujours dans sa catégorie de prédilection : le saut de cheval.
Cette année, elle repart bredouille, mais toujours pleine de détermination. Certes, à Stuttgart, elle a commis quelques erreurs. Cela ne devrait pas entraver sa participation aux Jeux de Tokyo à l'été 2020. Oksana Chusovitina aura alors 45 ans, elle continuera d'inspirer des générations de gymnastes. Et on se posera toujours cette question fatidique : mais quand s'arrêtera-t-elle ?
Sources : France Inter, Franceinfo, Ouest-France
