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Sports de Combat

Bellator Paris : Gregory Babene salue "la qualité de cette main card"

Le combattant français de MMA Gregory Babene, dit "Blade", lors de la conférence de presse pour le Bellator Paris, à l'Accor Arena, le 30 mars 2022. © Jessica Rat / SFR Actus

À l’approche de la soirée MMA d'exception qui se tiendra dans la capitale hexagonale le 6 mai, et sera bien évidemment à suivre en direct sur RMC Sport, SFR Actus est parti à la rencontre de l'un des combattants français attendus au rendez-vous. Gregory Babene nous évoque ce que ça fait de pouvoir participer à un tel évènement à la maison, la chance qu’on a au passage d’avoir (enfin) de tels combats, d’une vraie qualité, organisés en France, et sa stratégie pour espérer l’emporter contre son adversaire, Mike Shipman, au prochain Bellator Paris...

Passionnés d’arts martiaux mixtes, marquez cette date dans votre agenda : le Bellator sera de retour à Paris le 6 mai ! Que vous ayez prévu de faire le déplacement à l'Accor Arena ou de rester confortablement installé devant RMC Sport, diffuseur exclusif de l'évènement, c'est une soirée exceptionnelle qui vous attend.

En main event, la ligue américaine a en effet décidé d'organiser un choc Bader vs. Kongo, acte II, ceinture des poids lourds en jeu. Rien que ça. Et c’est loin d’être tout, puisque l'enceinte du palais omnisports de Bercy accueillera plus de dix combats lors de cette grande soirée qui, outre le pionnier du MMA tricolore, mettra à l’honneur plusieurs autres combattants français, évidemment.

Rencontre avec Gregory Babene, le Français qui affrontera Mike Shipman au Bellator Paris

Parmi eux, Gregory Babene. Âge : 38 ans. Catégorie : poids moyen. Palmarès : 21 victoires contre 11 défaites depuis qu’il a commencé sa carrière dans les années 2000, et un sans-faute depuis son arrivée au sein du Bellator. À Bercy, il affrontera le Britannique Mike Shipman. Rencontre avec celui que l’on surnomme "Blade" dans l’octogone.

Le 6 mai 2022 marquera le grand retour du Bellator à Paris, après un premier évènement en octobre 2020. Ça vous fait quoi de voir la ligue américaine s’intéresser à la France ?

Ça fait plaisir. J’ai commencé ma carrière professionnelle il y a 18 ans, à l’époque il n’était pas du tout question d’une légalisation du MMA, donc oui, c’est vraiment plaisant à voir. C’est que du bonheur, je suis content de pouvoir faire partie de cette ère-là. Je connais des gens, avec qui j’ai commencé, qui eux ont raccroché les gants et qui auraient bien voulu pouvoir combattre à Paris, parmi leurs supporters et leur famille. Donc je suis content de faire partie de cette ère.

On se rend compte d’ailleurs que, malgré le fait que le MMA a été longtemps interdit, la France est un sacré vivier de combattants…

Oui, parce que les entraînements n’ont jamais été interdits. Moi j’ai fait la majeure partie de mes combats à l’étranger, notamment en Russie, aux États-Unis, au Japon aussi… Le fait de pouvoir combattre à Paris, c’est tout ce qu’on attendait ! C’est d’ailleurs un peu pour ça que j’ai du mal à penser à un après-carrière… Même si j’ai 38 ans, je ne ressens pas encore les effets de la vieillesse, et en tout cas ça motive à continuer encore de bonnes années !

Le premier Bellator à Paris s’était déroulé dans un contexte un peu particulier, en pleine pandémie… Peut-on espérer une meilleure ambiance le 6 mai prochain ?

Moi je suis combattant. Donc j’axe ma concentration sur ma préparation, mon combat. Si le public suit, c’est magnifique parce qu’on va se sentir épaulés. Mais s’il ne suit pas, je dois faire le même travail. Donc, oui, j’espère que le public sera au rendez-vous, mais quoiqu’il arrive, quand la cage se referme, c’est moi et mon adversaire.

Des ambiances comme aux États-Unis ou en Angleterre, c’est possible en France ?

Oui, je pense qu’au fur et à mesure des évènements, à force que de grandes organisations comme le Bellator s’intéresseront à la France, on va – entre guillemets – éduquer le public français. Parce qu’il ne faut pas oublier qu’on a deux combattants professionnels qui se sont entraînés des mois en amont pour fournir un spectacle. Or beaucoup de gens, tout ce qu’ils attendent c’est du sang, à l’image des arènes de gladiateurs à l’époque… Donc ils peuvent se lasser d’une phase technique au sol, parce qu’ils ne connaissent pas la finalité de la chose. Toute la technique que ça demande de pouvoir finaliser une action qui, aux yeux du public, va être spectaculaire. Je pense qu’il faut être patient, mais plus il y aura des organisations du genre sur le territoire français, plus le public comprendra qu’on a affaire à des athlètes du même type que Teddy Rider aux JO ou Mbappé au PSG !

Au-delà de la France, le MMA est en train d’exploser. Comment expliquez-vous cet engouement relativement récent ?

Pour moi l’engouement n’est pas récent. Il est récent en France, mais pas dans le monde. Et je pense qu’il y a cet engouement parce que le MMA, c’est le carrefour entre tous les sports de combat. On a toutes les zones de combat qui sont exploitées, le pieds-poings, avec notamment les coudes et les coups de genou, on a la lutte, le combat continu au sol… Donc l’engouement, pour moi il est normal, parce que le public a envie de voir qui sera le combattant ultime ! Le MMA c’est le nouveau sport en vogue, mais comme je le disais tout à l’heure, à l’époque, dans les arènes, c’était déjà ça qu’on venait chercher comme divertissement. Et le fait que la France maintenant entre dans la danse, je pense que c’était inévitable au vu de cet engouement justement. Au début on prétextait des raisons de sécurité, mais on a pu constater à travers les pays voisins, notamment l’Angleterre, la Hollande, l’Irlande, qui eux n’avaient pas de restrictions, que ça se passait très bien. Il y a un affrontement, un vainqueur et un vaincu, mais c’est toujours dans le respect.

Quand vous regardez la main card du Bellator Paris le 6 mai prochain, vous vous dites quoi ?

J’espère que le public a conscience de la qualité de cette main card. Ce ne sont que des combattants mondialement connus, qui ont combattu à l’international, et j’espère que le public va leur offrir un accueil qui donnera envie au Bellator et au MMA de se développer dans nos contrées. Vous prenez un combattant comme Cheick Kongo, qui a parcouru le monde entier, qui a combattu dans des grosses organisations, notamment l’UFC… C’est une chance d’avoir des combats de cette qualité, en France, à l’Accor Arena ! Donc j’espère que le public sera reconnaissant de ça.

Et vous, ça vous fait quoi d'en faire partie ?

Je suis content ! Je ne vais pas dire que c’est la consécration, parce que j’ai gagné des titres mondiaux quand même… Mais je suis ravi de pouvoir combattre à Paris, à l’Accor Arena, devant mes amis, devant mon public. Ça change complètement de mes combats précédents, où j’ai toujours combattu – entre guillemets – en milieu hostile, c’est-à-dire que le public n’était pas pour moi à la base. Bien que parfois, après la performance, le public se rallie un peu à ma cause (rires)… Mais voilà, ça change complètement ! Donc j’ai à cœur de remporter mon combat, et de pouvoir remercier la foule qui se sera déplacée.

Lors de votre dernier combat, qui se tenait déjà à Paris pour Hexagone MMA 2 en octobre dernier, vous êtes resté moins d’une minute dans l’octogone… Vous avez - encore - gagné par soumission. C’est devenu un peu votre spécialité ?

Non, ce n’est pas ma spécialité ! Ma spécialité… J’ai été formé en boxe pieds-poings, en boxe thaï. Donc même si j’ai commencé les sports de combat par le MMA, j’ai toujours eu une préférence pour le combat debout. J’étais réputé pour ça, craint pour ça. Puis au fur et à mesure des années, parce qu’on m’attendait à ce niveau, eh bien le combat finissait souvent au sol… Donc oui, j’ai beaucoup de soumissions à mon actif. Mais c’est parce que, quand vous avez un adversaire en face, il a un staff, une équipe qui prépare le combat tactiquement, et je pense qu’on doit lui dire : "Amène-le au sol, ça va être moins compliqué." Sauf qu’au final, j’ai la réponse aussi au sol ! C’est ce qui fait qu’aujourd’hui j’ai plus de victoires en soumission. Mais pour moi, ce qui compte, c’est la victoire.

Peut-être que maintenant on va finir par conseiller l’inverse à vos adversaires, ne surtout pas rester au sol…

(Rires) Oui c’est possible ! Mais on va faire en sorte de répondre à tous les niveaux.

Votre adversaire au Bellator Paris sera Mike Shipman. Ce sera la première fois que vous vous rencontrerez dans l’octogone. Vous l’avez déjà étudié ?

Oui, bien sûr. Dès que j’ai le nom de mon adversaire, c’est la première chose que je fais. Je l’ai étudié, c’est un très bon combattant, avec un bon ranking. Je dirais qu’il est complet partout, que son point fort sera sa force – c’est une brute, il va tout droit… Donc on a axé une stratégie de combat qui va à l’encontre de ses points forts. Comme je le dis souvent, le combat c’est une partie d’échecs. On connaît les points forts de notre adversaire, et on essaie de faire en sorte de contrecarrer ses plans.

Vous préférez contrecarrer ses points forts plutôt que de toucher ses points faibles ?

Ça va être un mélange de tout, je ne suis pas arrêté sur une méthode. Quand je vois ses points forts, ça me donne une méthode principale de combat, de posture, et après je pense qu’il faut laisser libre court à l’instinct. C’est important parce qu’on fait un sport où, malgré tous les combats que j’ai pu voir de lui, je sais qu’il peut être différent contre moi parce qu’il n’a jamais affronté un mec comme moi. Sans parler de mon niveau, je parle physiologiquement. Donc il faut être prêt à tout, c’est comme ça que j’appréhende le combat.

Et vous, quel serait votre point fort qui pourrait faire la différence face à Mike Shipman ?

Mon point fort ce sera mon inventivité. On a de la chance de faire ce sport qu’est le MMA, qui ne se limite pas dans les zones de combat - on peut pratiquer la lutte, le sport à distance, le sol… Donc mon point fort ce sera d’être assez "aware", comme dirait Jean-Claude Van Damme (rires), pour ne rien rater. Dès que je vais sentir que la victoire est possible par ce chemin-là, il va falloir que je sois assez lucide pour y aller.

Vous êtes sur une belle série de victoires, avec même 0 défaite au Bellator. Ça vous apporte une certaine confiance à l’approche de ce prochain combat ?

Non, pas de la confiance parce que les combattants que j’ai affrontés précédemment ne sont pas celui que je vais affronter là. C’est valorisant pour moi, à titre personnel, de réussir à perdurer au Bellator parce que c’est l’une des plus grosses organisations mondiales. Mais est-ce que ça m’arme de confiance ? Non, je repars à zéro à chaque combat, et ma confiance je la crée pendant ma préparation. Si je me suis bien préparé, j’aurais une confiance en béton ! Donc voilà, je bâtis ma confiance moi-même, non pas par rapport à ce que j’ai déjà entrepris avant.

Dernière question : on vous appelle Blade dans l’octogone, pourquoi ce surnom ?

Quand j’ai commencé mes premiers combats en MMA, je blessais beaucoup mes partenaires par coupures. Ne me demandez pas comment, je crois que c’était par coude ou coup de genou… Et c’est donc de là que m’est venu le surnom Blade, la Lame. Parce que j’étais un objet tranchant (rires) ! Je le suis toujours d’ailleurs (rires) !

Rendez-vous le 6 mai 2022 à l’Accor Arena, ou en direct sur RMC Sport, pour voir Gregory Babene faire face à Mike Shipman entre autres combats de choc au Bellator Paris, dont la tête d’affiche ne sera autre que l’acte 2 de l’affrontement entre Ryan Bader et Cheick Kongo, toujours pour la précieuse ceinture des poids lourds !

Source : Bellator