Internet

10% des Américains utilisent des applications d’espionnage

Quand espionner son ex ou son conjoint sur son smartphone devient une habitude... © Rymden / Adobe Stock

Un sondage mené par le géant de la cybersécurité NortonLifeLock révèle le comportement quelque peu intrusif des citoyens outre-Atlantique. Alors que près de la moitié a confié avoir déjà espionné un proche à son insu en ligne, pas moins de 10% des sondés ont même admis avoir recourt à des applications appelées "stalkerwares".

Ceux qui regardent You sur Netflix sauront de quoi il s’agit. Dans la deuxième saison des "aventures" du stalker par excellence Joe Goldberg – attention, petit spoil dans 3, 2, 1… – ce dernier a en effet recourt à une telle application pour surveiller les agissements de sa jeune voisine Ellie — fin du spoil. Pour ceux qui ne seraient en revanche pas encore abonnés à la plateforme ou tout simplement pas à jour sur la série, on vous explique : les stalkerwares sont des logiciels que l’on peut installer par exemple sur le smartphone d’une personne que l’on souhaiterait espionner, qui permettent ainsi de consulter ses messages, surveiller ses appels ou encore fouiller dans ses photos à distance et donc à son insu la plus totale.

Une pratique de harcèlement, qui a déjà été signalée notamment par les géants de la cybersécurité ainsi que des associations d’aides aux victimes de violences domestiques. Alors que le nombre de personnes ayant découvert un tel logiciel sur leur smartphone, tablette ou ordinateur a augmenté de 35% en un an, d’après un rapport de la société Kapersky publié en octobre dernier, un nouveau sondage mené cette fois par NortonLifeLock semble venir confirmer l’usage de plus en plus répandu de telles applications outre-Atlantique.

L’entreprise a sondé plus de 2 000 adultes aux États-Unis pour étudier le comportement des internautes, du simple voyeurisme au véritable cyberespionnage. Et les résultats de l’enquête sont troublants : 10% des sondés ont avoué utiliser une application de stalkerware sur un.e ex ou actuel(le) partenaire. Ce seraient en outre ces messieurs qui seraient plus enclins à tomber dans ces travers, à hauteur de 15% des hommes sondés contre 6% des femmes.

1 Américain sur 10 espionne sur les réseaux sociaux avec un faux profil

De quoi inquiéter NortonLifeLock, dont le Directeur Technique Kevin Roundy souligne au micro de Business Wire que ces applications peuvent avoir de "sérieuses implications" lorsqu’elles "tombent dans les mains d’un partenaire ou ex abusif". Et d’alerter :

"Ces applis peuvent être difficiles à détecter puisqu’elles se cachent parmi des applis à l’utilisation légitime comme la géolocalisation familiale. Par exemple, nos chercheurs ont retrouvé une appli qui avait été signalée comme abusive, du nom de 'Girlfriend Tracker', qui a ensuite été relancée sous un autre nom en tant que GPS de géolocalisation familial."

Par ailleurs, le sondage mené par NortonLifeLock révèle d’autres pratiques de stalking en ligne plus conséquantes. Ce sont ainsi 29% des sondés qui ont admis fouiller dans le smartphone d’un(e) ex ou de leur actuel(le) partenaire, et 21% qui ont confié consulter leurs historiques de navigation. Près d’un Américain sur dix aurait en outre carrément créé un faux profil pour les espionner sur les réseaux sociaux, alors qu’ils sont 8% à surveiller leur activité physique sur les données enregistrées dans leur smartphone et sur les applis de santé.

En tout et pour tout, pas moins de 46% des Américains ont admis pendant le sondage de NortonLifeLock surveiller leur ex ou actuel(le) partenaire en ligne, d’une manière ou d’une autre, à leur insu...

Sources : Kapersky, Business Wire