
Données mobiles : les appels en vidéo consomment-ils plus ?
Vous trouvez les visios plus sympas que les appels vocaux traditionnels pour rester en contact avec vos proches ? Vous avez toutefois peur d’exploser votre forfait à force de les pratiquer ? Voici tout ce qu’il faut savoir sur la consommation en data, autrement dit en données Internet mobiles, des appels en vidéo.
Partir à des milliers de kilomètres tout en restant en contact avec ses proches n’a jamais été aussi simple. Il paraît en effet loin le temps des échanges épistolaires, ou même celui des incontournables passages en cybercafé pour prendre et donner des nouvelles à sa famille et ses amis lors d’un voyage à l’étranger. Grâce aux nouvelles technologies, on peut maintenant passer des coups de fil partout, à tout moment depuis son smartphone. Mieux que cela encore, via une connexion Internet, on peut virtuellement se voir en visio. Devenus presque une nouvelle norme, les appels vidéo ne sont plus l’apanage de Skype et sont aujourd’hui proposés par différentes applications de messagerie instantanée, comme WhatsApp et Messenger. Cette option est même directement intégrée désormais à nos appareils : suivant le même chemin que pour passer un appel normal, il suffit de cliquer sur la caméra au lieu du traditionnel téléphone. Un petit bouton qui change tout. Rien de tel en effet, quand la distance nous sépare, que de pouvoir voir le visage de ceux qui nous manquent. Ou ne serait-ce que montrer en direct le cadre paradisiaque de nos vacances…
Plus les vidéos sont de bonne qualité, plus elles sont gourmandes en data
Seul bémol, notamment lorsqu’on voyage à l’étranger, c’est que cette fonctionnalité n’est pas sans répercussion sur notre forfait. Eh oui, comme on l’a précisé plus haut, les appels vidéo requièrent une connexion Internet. S’il est ainsi tout à fait possible de profiter d’un wifi pour se parler en visio sans frais, encore faut-il que la qualité du réseau soit suffisamment correcte pour ne pas que l’image se fige et se pixelise toutes les deux secondes. Dans bien des cas on se retrouve à devoir passer par le réseau cellulaire, autrement dit aujourd’hui la 4G ou la 5G. Et contrairement à un appel normal décompté directement du forfait, la plupart prévoyant de nos jours les appels illimités (au moins en France), les appels en visio impliquent une certaine consommation en données mobiles. Si tout dépend encore une fois de ce qui est prévu dans votre forfait, vous n’êtes pas sans savoir que dépasser sa limite en data, en particulier à l’étranger, peut coûter cher. D’où la question que vous vous posez sans doute : combien consomment les appels en visio ?
Rappelons tout d’abord que, dans un rapport publié en janvier dernier, l’ARCEP estimait la consommation moyenne en données mobiles (sur les réseaux 4G en France) à 14,3 Go par utilisateur. Dans ces datas, il faut évidemment compter tous les usages qui requièrent une connexion sur smartphone, et le moins que l’on puisse dire c’est qu’il y en a beaucoup. Bien évidemment, toutes les activités ne consomment pas autant. Ainsi, naviguer simplement sur Internet ne représenterait qu’une petite dizaine de mégaoctets (Mo) par heure d’après le site de référence Ariase, tandis qu’il faut déjà compter environ 100 Mo de l’heure sur les réseaux sociaux, sans doute en raison du nombre important d’images à charger quand on scrolle. Les visuels, et notamment les vidéos, sont en effet plus lourds à charger et donc plus gourmands que du simple texte. La palme des applications qui consomment le plus revient d’ailleurs aux plateformes de streaming, qui peuvent absorber entre 500 Mo et 7 Go par heure de visionnage, selon la qualité de lecture demandée (du standard à l’Ultra HD 4K). Une grosse différence, et si l’on vous en parle, c’est justement parce que les appels en visio impliquent de la vidéo, de plus ou moins haute qualité.
La consommation en data des appels vidéo varie, pouvant monter à près d'1 Go de l'heure
La performance du smartphone utilisé, et plus particulièrement de la caméra à selfie qui sert à filmer son visage en direct, compte pour beaucoup. Vous aurez en effet une visio bien moins nette avec un capteur avant de 2 Mpx qu’avec un capteur de 32 Mpx… Or en gagnant ainsi en qualité, à l’image de ce qu’on vient de voir avec les plateformes de streaming, vous consommerez forcément plus de données mobiles. Maintenant, peut-être vous dites-vous que la qualité de vos visios dépend aussi de la qualité du réseau ? Il est vrai qu’il est bien plus difficile, pour ne pas dire impossible, de passer des appels vidéo en 3G qu’en 4G, et que la 5G avec son très haut débit et sa faible latence permet d’avoir une image et un son impeccables. Mais cela ne signifie pas que le nouveau réseau ultra rapide est plus gourmand en soi, il invite simplement à consommer plus en facilitant notamment le streaming en très haute définition. Ainsi, toujours selon Ariase qui cite cette fois l’expert en télécom Ericsson, il est estimé que la consommation moyenne en data par utilisateur pourrait monter à 35 Go d’ici 2026.
Mais revenons dans le présent. Avec un dernier point en ce qui concerne la consommation spécifique des appels vidéo : il semblerait que toutes les applis offrant ce service ne se valent pas. Le FaceTime d’Apple serait ainsi moins gourmand que WhatsApp, et Messenger se situerait entre les deux. Difficile toutefois de donner une estimation de la consommation en données mobiles sur chaque, sachant encore une fois que tout dépendra de la qualité des visios. Pour vous donner une fourchette, sachez qu’il faut compter entre 5 et 15 Mo par minute d’appel vidéo. C’est déjà nettement plus qu’un appel vocal via ces mêmes applis de messagerie instantanée, qui représente en moyenne 740 Ko la minute. Et il suffit donc de faire le calcul : passer une heure en visio avec vos proches peut vous coûter près d’un giga en data, dans les meilleures conditions. Si vous êtes un adepte, il vaut donc mieux prévoir un forfait conséquent, et bien vérifier par ailleurs combien de données mobiles sont incluses dans votre abonnement quand vous voyagez à l’étranger.
Sources : ARCEP, Ariase, Journal du Freenaute
