
Facebook, bientôt payant ?
C'est une rumeur qui court depuis toujours, et qui a toujours été démentie. Sauf qu'aujourd'hui, c'est le géant américain lui-même qui sème le doute, dans une contre-attaque qui vise le système d'anti-tracking instauré par Apple sur ses iPhone munis de la dernière mise à jour d'iOS…
"Facebook va devenir payant." Combien de fois les utilisateurs du plus célèbre réseau social se sont faits une frayeur avec cette rumeur, corroborée à tout-va d'année en année. À tel point que l'entreprise de Mark Zuckerberg a pendant longtemps souligné dans son slogan que son service était "gratuit, et le restera". Mais alors que celui-ci a fini par disparaître en 2019, se pourrait-il que ce ne soit effectivement bientôt plus le cas ? Si la crainte de voir la plateforme devenir un jour payante refait surface aujourd'hui, c'est à cause d'une bataille livrée avec Apple sur la question du pistage publicitaire, son fond de commerce.
Eh oui, comme on vous l'a annoncé dans notre article consacré aux nouveautés d'iOS 14.5, la marque à la pomme a fait un pas de plus dans la protection de la vie privée en apportant, entre autres, une nouvelle fonctionnalité majeure : l'App Tracking Transparency. Avec la dernière mise à jour du célèbre système d'exploitation mobile, disponible depuis le 26 avril dernier, les utilisateurs d'iPhone peuvent désormais choisir d'accepter ou refuser qu'une application suive leur activité en ligne et collecte leurs données afin de créer des publicités ciblées. Lorsqu'Apple avait annoncé cette mesure l'an dernier, Facebook était déjà monté au créneau, bien conscient qu'une telle restriction pouvait mettre en danger tout son modèle économique. Et maintenant que ce système d'anti-tracking a été déployé auprès du public, la firme contre-attaque, en passant à l'intimidation…
"Aidez Facebook à rester gratuit"
Sur les iPhone dotés d'iOS 14.5, les applications sont donc désormais contraintes de demander la permission aux utilisateurs avant de collecter leurs données à des fins publicitaires. Cela se matérialise par une fenêtre pop-up qui non seulement informe de cette obligation, mais permet aussi auxdites applications de justifier leur suivi de l'activité. Et c'est là que Facebook a pour sa part décidé de faire jouer la corde sensible. Comme l'a relevé sur Twitter un certain Ashkan Soltani, spécialiste de la vie privée sur Internet et accessoirement ancien conseiller à la Maison Blanche, la société de Mark Zuckerberg donne trois arguments pour tenter de convaincre les utilisateurs d'accepter qu'elle collecte leurs données. D'une part, elle précise que c'est pour pouvoir faire apparaître des publicités personnalisées (et donc plus susceptibles de les intéresser). D'autre part que c'est pour "soutenir les commerces" qui dépendent justement de telles annonces. Et enfin, qu'accepter le suivi publicitaire, c'est "aider Facebook à rester gratuit". C'est ce qui s'appelle jouer avec les sentiments.
Alors que ce message vaut aussi pour Instagram, la plateforme consacrée au partage de photos et de vidéos appartenant à Facebook depuis 2012, le réseau social mettra-t-il sa menace à exécution ? Telle est la question. Mais force est de constater que les restrictions imposées par Apple l'inquiètent. Affaire à suivre.
Rappelons que pour pouvoir bénéficier de la mise à jour iOS 14.5, vous devez être détenteur d'un modèle d'iPhone 6s ou ultérieur. Besoin de changer ? Retrouver tous les smartphones de la marque à la pomme sur la boutique SFR !
Sources : BFMTV, Phonandroid, Frandroid
