
Les montres connectées capables de diagnostiquer Parkinson 7 ans avant les médecins ?
Au Royaume-Uni, des chercheurs ont combiné montre connectée et intelligence artificielle afin de tenter de dépister la maladie de Parkinson le plus tôt possible. Résultats des courses : les chercheurs sont parvenus à identifier la maladie jusqu’à 7 ans avant l’apparition des premiers symptômes. Explications.
Depuis quelques années, on assiste à une montée en puissance des smartphones et autres objets connectés dans le domaine de la santé. La plupart des constructeurs se sont déjà lancés : Google et sa Pixel Watch, désormais capable de surveiller la saturation en oxygène ou encore une fréquence cardiaque anormale, Apple et l’app Santé qui ne cesse de se renouveler, ou encore Samsung, qui travaillerait actuellement sur un lecteur d’empreintes digitales capable de surveiller son état de santé global. À l’Université de Cardiff, un groupe de chercheurs, formant l’Institut de recherche sur la démence (UKDRI) ainsi que l’Institut d’innovation en neurosciences et en santé mentale (NMHII), travaille depuis de nombreuses années sur le dépistage de la maladie de Parkinson. En collectant et en étudiant des données de santé depuis les montres connectées, les scientifiques sont parvenus à obtenir un diagnostic précoce de cette maladie.
L’objectif est clair : anticiper au maximum le diagnostic afin de pouvoir traiter efficacement et en avance cette maladie dégénérative du cerveau, qui touche près de 10 millions de personnes dans le monde.
La vitesse de mouvement : un élément capital au diagnostic
Les chercheurs expliquent que la vitesse de mouvement des 103 712 sujets portant une montre connectée est un facteur déterminant afin de prédire qu'un patient sera potentiellement atteint de la maladie de Parkinson dans les années à venir. La vitesse de mouvement et de déplacement des patients est mesurée grâce à l’accéléromètre, un capteur présent dans la plupart des montres connectées et également dans les smartphones.
Une fois que les données sont récupérées, les chercheurs utilisent une intelligence artificielle. En analysant la vitesse de mouvement et de déplacement du patient portant une smartwatch, l’intelligence artificielle va pouvoir identifier et isoler des signes spécifiques de la maladie de Parkinson. L’IA va donc apporter, après analyses, une conclusion concrète, déterminant si le patient a des chances de souffrir de cette maladie dans le futur. Docteure en charge de l’étude, Cynthia Sandor explique à la BBC ''qu’une seule semaine de données a pu prédire des potentiels cas de Parkinson jusqu’à 7 ans en avance.''
La chercheuse explique également que ce procédé d’utilité publique est relativement peu coûteux. Au Royaume-Uni, les montres connectées sont en effet de plus en plus populaires : selon les dernières estimations, plus de 30% des Britanniques les portent régulièrement à leurs poignets. Comme la majeure partie des pathologies lourdes, le traitement de Parkinson sera d’autant plus efficace si la maladie est décelée le plus tôt possible, avant que les cellules du cerveau ne soient impactées par des dommages irréversibles. Les chercheurs de l'Université de Cardiff ont donc démontré qu'il était possible, par le biais des données de santé des montres connectées, ainsi qu'en utilisant l'intelligence artificielle, d'anticiper la maladie avant même que les premiers symptômes n'apparaissent. Un grand bond en avant pour traiter une maladie du cerveau restant à ce jour incurable.
